• Ceux qui peuvent voler ne doivent pas s'en priver - Chapitre 15

    Chapitre 15

     Mauvaise nouvelle

     

    Detnerat, l’Alliance, la Commission, je crois qu’ils vont vraiment finir par m’user. Et pourtant, il m’en faut beaucoup. Je suis vraiment épuisé et pourtant, je lutte encore depuis des jours contre le sommeil, mais là, j’ai besoin d’une pause. Avant de rentrer à l’appartement, je passe quand même par la poste pour récupérer mon courrier mis en boite postale. Ça fait un moment que je ne l’ai pas récupéré, mais il est temps, surtout si j’ai des factures à payer. Une fois récupéré, je m’empresse de rentrer pour pouvoir l’ouvrir.

     

    Une fois à l’appartement, je m’écroule sur le canapé, de fatigue. J’enfouis mon visage dans le coussin avant de tourner la tête vers les quelques lettres qui trainent sur la table basse. Je sais que je devrais m’en occuper, mais je n’ai pas le courage, pourtant, une carte postale attire mon attention.

     

    C’est un code car je ne vois pas qui aurait l’idée de m’envoyer une carte postale de ses vacances alors que peu de gens connaissent l’adresse de cette boite postale, sauf… Je me redresse légèrement, prends la carte au milieu du tas, puis m’allonge à nouveau. Dès que je vois la photo, je reconnais sans peine, la ville de Matsumoto et donc son expéditeur.

     

    Je retourne la carte postale et la lis. Le texte est court : « Viens dès que tu peux. C’est H. J.J ». Je me redresse brusquement en proie à une inquiétude grandissante. C’est pas vrai, j’espère que ce n’est pas ce que je pense. Mon cœur s’accélère et d’un coup, la fatigue laisse place au stress et à l’urgence.

     

    Durant un instant, je ne bouge pas, ne sachant par où commencer, puis mon cerveau se met à cogiter. Déjà, respirer un bon coup pour calmer mon cœur, ensuite, prendre mon téléphone et regarder les horaires de train. J’en trouve un disponible dans une heure. Ça va me laisser le temps de me préparer. Je me lève et vais dans un premier temps dans ma chambre actionne un levier pour ouvrir une porte derrière l’armoire.

     

    Cet appartement, je l’ai justement choisi parce qu’il était assez grand pour accueillir une autre pièce qui pouvait me servir de labo. Même Hawks ne sait pas qu’elle est là et j’avoue, je préfère que ça reste comme ça pour l’instant. Je sais que partir en pleine mission comme ça, n’est pas très sérieux, mais si j’attends la fin, je n’irais jamais et là, c’est hors de question.

     

    Je regarde mes notes, heureusement, je ne suis pas en retard pour Detnerat, ce qui me laisse plusieurs jours devant moi, quant à l’Alliance, ils ont l’habitude de me voir m’absenter et après ce qui s’est passé ces derniers temps, ils pourront comprendre que je n’ai pas très envie de rentrer pour le moment. Et quand bien même ils râleraient, je trouverais bien un moyen de noyer le poisson.

     

    Maintenant, reste à savoir comment je vais gérer Hawks. Il ne devrait pas tarder à arriver, nous devions nous voir. Je sais qu’il va me poser des questions. Il va falloir que je prenne sur moi pour ne pas montrer mon trouble, même si je suis un peu dans l’urgence. Je mets quelques affaires en ordre, puis prends un sac et prépare le nécessaire.

     

    Je n’ai pas besoin de grand-chose, j’aurais de toute façon le reste sur place. Mes mains tremblent, ça ne m’arrive pas vouent, mais je crains tellement le pire. Je serre la lanière de mon sac et essaie de retenir une larme, en vain. Elle roule et tombe sur la toile du sac. C’est à ce moment-là que j’entends la porte s’ouvrir. Je me tiens sur mes gardes, alors que je me frotte les yeux pour évacuer les larmes qui menacent de couler. Je m’approche de la porte quand je vois une aile rouge passer dans l’entrebâillement de la porte.

     

    -       Subaru ? m’appelle Hawks.

     

    -       Oui, je suis, répondis-je.

     

    Il s’avance vers la porte et l’ouvre complètement. J’ai à peine le temps de le voir entièrement qu’il me prend dans ses bras.

     

    -       Ça fait longtemps, dit-il.

     

    -       C’est vrai, dis-je en répondant à son étreinte bienvenue.

     

    Il se recule avec un sourire puis m’embrasse. J’essaie de ne rien laisser voir mon trouble, mais apparemment, je ne le fais pas assez bien, parce que son regard s’assombrit et je le vois diriger son regard derrière moi.

     

    -       Tu t’en vas ? demande-t-il. Je croyais qu’on allait rester un peu tous les deux pour les échanges d’infos et… le reste.

     

    Je sais très bien de quoi il parle, mais même si je pouvais rester un peu plus, je n’en aurais pas envie pour l’instant. La fatigue a repris le pas sur moi et j’ai presque envie de m’écrouler sur mon lit et dormir en espérant que ce n’est en fait qu’un rêve.

     

    -       Subaru ? Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-il inquiet.

     

    -       Un problème de dernière minute, dis-je simplement en détournant le regard. Ça s’est décidé au dernier moment et je dois partir dans vingt minutes grand maximum.

     

    -       Vingt minutes ? C’est tout ?

     

    -       Je suis désolé Hawks. Je ne peux pas faire autrement, c’est important.

     

    -       Ça concerne la mission ?

     

    Je me recule pour prendre mon sac. Je n’ai pas très envie de parler, mais je sens qu’il va encore m’interroger alors autant répondre, même si je sais que je ne devrais pas rentrer dans les détails.

     

    -       Non, dis-je. C’est personnel.

     

    -       Tu m’inquiètes Subaru. Dis-moi ce qui se passe ? Je vois bien que tu n’es pas bien.

     

    -       Je ne peux pas t’en parler, pas maintenant, dis-je en passant à côté de lui.

     

    -       Pas maintenant, comme ton passé, dit-il. Ce n’est jamais le bon moment, hein ? As-tu seulement envie de m’en parler ?

     

    -       Fais pas ça Hawks, dis-je en me tournant vers lui. N’essaie pas de me culpabiliser. Je n’ai pas le courage de me battre contre toi, ni l’envie.

     

    -       Alors, dis-moi ce qui se passe ? demande-t-il avec un regard perdu et inquiet.

     

    -       Je ne peux pas.

     

    Ses épaules se relâchent parce qu’il sait que je ne vais pas lâcher le morceau. Je prends d’autres affaires dans le salon et m’approche de la porte. Tout ce temps, il m’a suivi du regard mais au moment où je m’apprête à partir, il retient mon poignet. Je ne le regarde pas, car j’ai peur de lâcher prise et ce n’est pas le moment.

     

    -       Attends Subaru ! dit-il. Je croyais que tu avais encore un peu de temps. On n’a même pas eu le temps de parler.

     

    -       Tant pis, dis-je. Je préfère partir maintenant. Je te tiendrais au courant de notre prochaine rencontre.

     

    -       Subaru…

     

    -       Hawks, lâche-moi.

     

    Il le fait à contre-cœur. Mon ton l’a dissuadé d’insister mais je sais qu’il n’est pas ravi de la situation.

     

    -       L’Alliance n’est pas au mieux en ce moment, dis-je soudainement, mais le docteur qui crée les Brainless a un plan pour Shigaraki. Je n’ai pas tous les détails, mais il faut le surveiller au mieux, alors je compte sur toi, le temps de mon absence.

     

    -       Subaru…

     

    Je lève la tête vers lui et ça le surprend. J’en profite pour l’embrasser une dernière fois avant d’ouvrir la porte et de sortir avant qu’il n’insiste encore. Dans l’ascenseur, je sens que mon cœur bat la chamade et que mon stress est au plus haut. Je me tiens la poitrine afin d’essayer de me calmer.

     

    Je regrette d’avoir été aussi froid avec lui, mais si je lui avais dit de quoi il retournait, j’aurais eu peur qu’il tienne à m’accompagner. Je sors de l’ascenseur et me dirige vers la gare, qui est à quelques minutes de l’appartement. Si j’ai choisi ce dernier, c’est aussi pour sa proximité avec les moyens de transport, et notamment le train. Prendre plusieurs métros peut me faire perdre du temps surtout si je dois aller loin. J’arrive dans la gare et me retrouver sur le quai du train qui doit m’emmener à Matsumoto. Dans quelques heures, je saurais de quoi il retourne, dans quelques heures… J’agrippe ma poitrine, et je sens que mon cœur se serre à l’idée d’avoir la réponse à cette carte qui m’a été envoyé, il y a maintenant trois jours. Trois jours de trop.

     


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