• Dans une autre vie

    Partie 3

     

    Une demi-heure plus tard, nous accostons au port de Marseille. C’est notre terminus. Après, nous devrons prendre le train pour rejoindre la ville natale de mon père. Je suis un peu nerveux. Après avoir passé tant de jours sur ce bateau, j’ai du mal à me faire à l’idée que tout ça va être terminé, que je vais découvrir un autre pays, celui de mon père. La France. Même dans mes rêves, je n’aurais jamais cru un jour y mettre les pieds.

     

    Je descends lentement et quand je pose pied à terre, je comprends que ça y’est, une nouvelle vie commence pour moi. Mon père tarde un peu derrière moi. Il discute encore avec le capitaine. Et c’est ensemble qu’ils descendent. J’ai déjà fait mes au revoir aux autres, mais pas à Jack. A vrai dire, je ne sais même pas où il se trouve. Depuis notre discussion dans la cabine, je ne l’ai pas revu. Est-ce qu’il me fuirait ? Ce ne serait pas surprenant, il m’a dit clairement, qu’il ne voulait pas que je m’en aille. Peut-être que ça lui fait trop mal de me voir partir. De mon côté, j’ai un pincement au cœur à l’idée qu’on ne se verra plus.

     

    Finalement, c’est maintenant que je me rends compte à quel point sa présence m’était devenu naturel. Je le voyais le matin en me levant et il était encore là, quand je m’endormais. Et à partir d’aujourd’hui, ce ne sera plus le cas.

     

    Papa et John le capitaine arrivent à ma hauteur. Ce dernier me salue et me souhaite bonne chance pour la vie. Je l’en remercie. John est vraiment quelqu’un de bien, il n’a jamais eu de préjugés me concernant. Il nous salue une dernière fois et remonte à bord de son bateau.

     

    -         On y va ? demande papa.

     

    -         Heu… oui, dis-je en regardant si Jack ne montre pas le bout de son nez.

     

    -         Tu as l’air contrarié, dit-il alors que nous nous éloignons du quai.

     

    -         Non, non.

     

    J’aimerais dire que je ne suis pas déçu mais ce serait mentir. J’avais espéré le revoir avant mon départ, mais apparemment, ça n’arrivera pas. Mon père met une main sur mon épaule, m’encourageant à avancer, mais j’avoue que je traine un peu les pieds. Quand nous entrons un peu plus dans la ville de Marseille, je comprends qu’il est trop tard et que je ne le reverrais plus. Nous arrivons à la gare et je m’assois sur un banc en attendant que mon père aille acheter des billets. Les gens me regardent comme d’habitude, j’imagine que je dois être un phénomène au milieu de tous ces européens qui se pressent dans la gare. Je les ignore, de toute façon, ils finiront bien par se lasser. Je regarde le sol, en espérant que nous prenions bientôt le train.

     

    -         Subaru ? dit alors une voix près de moi.

     

    Je relève la tête et vois papa près de moi, mais il n’est pas seul. Je reste un moment abasourdi en voyant Jack à ses côtés. Je le fixe sans vraiment le voir, pensant que c’est seulement une illusion. Il me sourit et je ne sais pas quoi faire d’autre que de le regarder, l’air hébété.

     

    -         J’ai rencontré Jack au comptoir, dit papa.

     

    -         Au comptoir ? Qu’est-ce que tu y faisais ? demandais-je surpris tout en ayant retrouvé un peu mes esprits.

     

    -         Je suis allé chercher des billets.

     

    -         Des billets ? Pourquoi faire ? dis-je encore plus perdu. Tu comptes prendre le train ?

     

    -         Non, explique Jack. Je les ai achetés pour vous deux.

     

    -         Pourquoi tu as fait ça ?

     

    -         C’est mon cadeau d’adieu, dit-il.

     

    -         Tu… tu n’étais pas obligé, dis-je en détournant le regard un peu ému par son geste.

     

    -         C’est ce que je lui ai dit aussi, dit papa. Mais il a insisté. Ça m’embête, je vais vous rembourser, vraiment !

     

    -         Non, je tiens vraiment à vous les offrir, dit Jack avec politesse. Bon, si vous voulez bien, je dois y aller, je n’étais pas censé m’éloigner autant du port. John va me passer un savon si je n’y retourne pas très vite.

     

    -         Oui, vas-y, dit papa avec bienveillance. Merci beaucoup pour votre cadeau. J’espère vraiment que nous nous reverrons.

     

    -         Moi aussi, dit Jack en me fixant dans les yeux.

     

    Il semble hésiter un instant et je me demande ce que je dois faire. Voyant que je ne bouge pas, il finit par nous tourner le dos et à partir. Durant un instant, je reste les yeux fixés sur son dos, jusqu’à ce que je me lève brusquement et que je courre à sa rencontre.

     

    -         Jack ! Attends ! dis-je alors que j’arrive à sa hauteur.

     

    -         Subaru ? fait-il surpris en se tournant vers moi. Qu’est-ce qui se passe ?

     

    -         Moi aussi… moi aussi, j’espère qu’on se reverra… et à ce moment-là, j’espère que j’y verrai plus clair sur ce que je ressens.

     

    -         Alors, j’ai le droit d’espérer ?

     

    J’acquiesce, tout en sachant que je ne sais pas ce que ça pourrait donner entre nous si on était amené à se revoir. Peut-être qu’au fond, je fais cette promesse en me disant que de toute façon, je n’aurai jamais à la tenir. Mais en fait, je crois que j’ai vraiment envie qu’on se revoie un jour et quand ce sera le cas… non, je ne préfère pas y penser pour l’instant. On verra le moment venu, en espérant qu’il vienne.

     

    -         Merci Jack !

     

    -         De quoi ?

     

    -         D’avoir été là pour moi et de m’avoir supporté.

     

    Il s’approche de moi et me sourit tendrement en posant sa main sur mon bras. Son geste est lourd de sens, même si tous autour de nous n’y verront qu’un geste amical. Il s’en va doucement, sans plus une parole, mais à plusieurs reprises, je le vois se retourner pour m’observer, jusqu’à ce qu’on ne soit plus visible l’un de l’autre. Je rejoins mon père, le cœur un peu plus léger, même si au fond, je suis triste de le quitter.

     

    -         Ca y’est, tu lui as fait tes adieux ? demande papa.

     

    -         Mes adieux, non. Parce que je suis sûr qu’un jour on se reverra.

     

    -         Je l’espère. Allez, il est temps, notre train va bientôt partir.

     

    Nous nous dirigeons sur le quai de la gare et bientôt notre train arrive. Nous montons à l’intérieur et nous voilà partis.

     

     

     

    C’est le frère de mon père qui vient nous récupérer à destination. Je suis surpris qu’il ait su à quel moment nous devions arriver. Peut-être papa, lui a-t-il envoyé un télégramme pour lui donner l’heure de notre arrivée. Il n’en a rien dit. Quoiqu’il en soit, me voici à présent devant mon oncle et je suis particulièrement surpris de voir à quel point il ressemble à mon père. Les mêmes cheveux châtains et les mêmes yeux dorés.

     

    -         Subaru, je te présente mon frère Thomas, dit papa.

     

    -         Enchanté de faire enfin ta connaissance, Subaru, dit Thomas. J’espérais qu’on se rencontre un jour. Ton père nous a beaucoup parlé de toi.

     

    -         Ah oui ?

     

    Il acquiesce et je me demande ce que papa a bien pu lui dire sur moi. On a vécu que sept ans ensemble et il ne sait rien des dix dernières années de ma vie. Je ne vois pas bien ce qu’il a pu lui raconter, à part mes babillages de bébé.

     

    -         J’ai deux enfants, des jumeaux, Alice et Guillaume. Ils ont le même âge que toi, je suis sûr que vous vous entendrez bien.

     

    -         Oui, moi aussi, dis-je par politesse.

     

    -         Bien… et si on y allait ? demande Thomas. On ne va pas rester sur le quai de la gare.

     

    Thomas a l’air beaucoup plus avenant que mon père. Ils ont beau se ressembler, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas du tout le même caractère. Ce n’est pas plus mal, j’imagine. Nous nous éloignons de la gare et je suis surpris que nous montions dans une voiture. Je ne dis rien, mais j’avoue que je suis un peu impressionné. A vrai dire, après tout ce qui s’est passé ces derniers mois, je suis impressionné par peu de choses. J’ai l’impression de tout découvrir, ce qui me fait dire que ma vie à Hiroshima était vraiment très simple. Mais elle me convenait. J’aurais pu vivre sans problème, sans découvrir toutes ces choses et je suis sûr que je ne m’en serais pas plus mal sorti.

     

    Nous mettons environs une demi-heure avant d’arriver dans la cour d’une ferme entourée de champs. Je descends et je me retrouve encore une fois, impressionné par l’environnement. C’est tellement différent de mon Japon natal, les paysages, l’ambiance, les gens. A notre arrivée, nous sommes d’abord accueillis par une femme aux cheveux blonds, attachés en chignon et aux yeux bleus. Je me mets un peu en retrait alors que mon père la salue en lui faisant une bise sur chaque joue. J’avoue que c’est quelque chose que je redoute un peu. Cette façon de dire bonjour me dérange, même si je sais que c’est la coutume ici. Ça m’a paru moins étrange de serrer la main de mon oncle, car il n’y avait pas un contact aussi proche. Papa finit par me présenter à Nathalie la femme de Thomas. Elle s’avance vers moi et je me tends rapidement. Elle semble le sentir et finit par rester à bonne distance.

     

    -         Je suis ravie de te rencontrer, Subaru, dit-elle avec un sourire chaleureux.

     

    -         Moi aussi, Madame.

     

    -         Appelle-moi Nathalie, voyons. On est de la même famille.

     

    -         D’accord… Nathalie.

     

    -         Bien, dit-elle. Très bien. Guillaume et Alice ne devraient pas tarder à sortir de l’école. Thomas va aller les chercher. Tu pourras faire leur connaissance.

     

    J’acquiesce et elle nous invite à entrer, papa et moi. Thomas nous quitte pour aller chercher ses enfants et arrivés à l’intérieur de la ferme, je me sens de plus en plus mal à l’aise. Nous entrons par la porte de ce qui ressemble à une cuisine et je me dis que ça n’a rien à voir avec celle que j’avais où j’habitais. Elle nous fait visiter le reste de la maison, le salon, les chambres, la salle d’eau, et même le grenier. Tout au long de la visite, j’ai serré mon sac contre moi, en me disant que ça allait être dur de vivre dans ce nouvel environnement.

     

     

     

    -         Alors, c’est toi mon cousin Subaru, dit Guillaume. J’attendais vraiment avec impatience que tu arrives.

     

    -         Ah… ah oui ?

     

    -         Oui, j’étais curieux de voir à quoi tu ressemblais. Un Japonais, ça ne court pas les rues dans le coin. Il faut dire que vous n’êtes pas très bien vus et… hum… je suis désolé, je suis un peu maladroit parfois.

     

    -         Non, c’est rien, dis-je. De toute façon, c’est vrai.

     

    -         Que je suis maladroit ? demande Guillaume perplexe.

     

    -         Non, que les miens ne sont pas très bien vus.

     

    -         T’es stupide, Guillaume, soupire Alice qui nous a rejoints dans la chambre de son frère. Et t’es vraiment le roi pour mettre les pieds dans le plat.

     

    -         Je ne l’ai pas fait exprès et je suis sûr que Subaru le sait. N’est-ce pas Subaru que tu le sais ? demande-t-il avec espoir.

     

    -         Oui, je sais. Je comprends parfaitement.

     

    Alice va s’asseoir sur une chaise et elle me dévisage. A vrai dire, elle l’a fait durant tout le dîner. J’ai l’impression qu’elle se méfie de moi ou alors, elle est juste intriguée. Je ne saurais dire, elle ne montre pas grand-chose de ses émotions. Elle semble beaucoup plus réservée que son frère Guillaume. Mais, il n’y a aucun doute qu’ils font tous deux partis de la famille Gregor. Ils ont tous les deux les mêmes cheveux châtains que mon père et le leur, ils ont tous les deux la même expression quand ils sourient, car j’ai vu un sourire furtif sur le visage d’Alice un peu plus tôt dans la soirée. Quant à leurs yeux, c’est la seule chose qui diffère, là où Guillaume à les yeux dorés, caractéristique des Gregor, tout comme moi, Alice a les yeux bleus de sa mère, ce qui lui donne un regard perçant.

     

    -         En tout cas, je suis surpris, dit Guillaume. Tu parles vraiment bien français.

     

    -         Merci.

     

    -         Et tu parles une autre langue ? demande Alice.

     

    -         L’anglais, répondis-je.

     

    -         Ouah ! Impressionnant. J’arrive à peine à aligner deux mots pour ma part, dit Guillaume d’un air gêné. Tu as appris à l’école ?

     

    -         Non, papa m’a dit que c’est une de ses amis qui m’a appris quand j’étais petit. Et pour le français, j’imagine que ça me vient de papa. J’ai étudié aussi à l’école. Mais, je parle mieux japonais, je pense.

     

    -         T’es incroyable Subaru, je t’envie.

     

    Guillaume a l’air vraiment impressionné. Alice est plus réservée et me regarde avec distance. Je me sens un peu gêné d’être regardé de la sorte. J’ai l’impression d’être une bête de foire alors que je ne me sens pas vraiment exceptionnel. Je soupire en me disant que je vais vraiment avoir du mal à me faire à tout ce changement.

     

     

     

    Cela fait trois semaines que nous sommes dans la famille de mon oncle. J’aide ce dernier à la ferme, pendant que mon père est constamment parti, je ne sais où dans la journée. Ce n’était pas vraiment la vie que j’imaginais avec lui. Je pensais qu’il ferait un peu plus attention à moi, mais après tout, on ne s’est pas vu pendant près de dix ans, pas étonnant qu’on ait du mal à communiquer. En revanche, je m’entends plutôt bien avec mon oncle Thomas. Il est attentif à tout ce que je fais et il m’apprend beaucoup. Il se comporte plus comme un père pour moi, que mon propre père.

     

    -         Tu rêvasses, Subaru, dit Thomas.

     

    -         Oui, pardon, dis-je alors que je reprends mon travail.

     

    Je m’active un peu plus, jusqu’à ce que je m’aperçoive que mon oncle s’est arrêté de travailler pour me fixer. Je m’arrête à mon tour, me demandant pourquoi il me regarde comme ça.

     

    -         Il y a un problème ? J’ai fait quelque chose qui ne va pas ?

     

    -         Non, non, tu fais du bon travail. Je me disais juste… Tu n’avais pas imaginé vivre comme ça, n’est-ce pas ?

     

    -         Comment ça ?

     

    -         Ton père m’a dit que tu devais intégrer une université à Tokyo. Tu voulais te spécialiser dans quel domaine ?

     

    -         Les sciences.

     

    -         Comme Benjamin.

     

    -         Heu… oui, dis-je mal à l’aise.

     

    Thomas s’approche de moi et je sens qu’il est peiné pour moi. Il s’assoit sur une botte de paille non loin de lui et m’invite à le rejoindre. J’ai l’impression qu’il est temps de prendre une pause.

     

    -         Je suis désolé pour ta mère et ta sœur, dit-il. J’imagine que ça a dû être une expérience traumatisante.

     

    -         Je n’étais pas là-bas ce jour-là alors, je ne sais pas. Mais j’imagine oui. Ce qui a été le plus dur, c’est quand je suis retourné chez moi et que j’ai vu que tout avait été détruit.

     

    -         Je vois. Mais, je me disais que… tu aurais préféré rester au Japon ?

     

    Je tourne la tête vers Thomas, mais lui ne me regarde pas. Durant ces trois semaines, nous n’avons jamais abordé ce sujet alors je me demande pourquoi il le fait maintenant ? Est-ce qu’il a estimé que c’était le bon moment ? Ou alors, est-ce que ça cache autre chose ?

     

    -         Je ne sais pas, répondis-je. Si j’étais resté là-bas, j’aurais certainement vécu dans la misère. A partir du moment où la ville de mon enfance a disparu, j’ai su immédiatement que mon rêve d’aller à l’université de Tokyo était perdu.

     

    -         Et aujourd’hui, qu’en est-il de ce rêve ? me demande Thomas.

     

    -         Je pense qu’il est tout aussi perdu. La seule différence, c’est que je ne suis plus seul et que je ne suis pas dans la misère. J’ai retrouvé une famille, mais…

     

    -         Mais ?

     

    -         Même si j’aime beaucoup t’aider, ce n’est pas à ça que j’aspirais, avouais-je.

     

    -         Je m’en doutais, dit Thomas en soupirant.

     

    Je fronce les sourcils en me demandant où il veut vraiment en venir. Je me lève et fais quelques pas, avant de me tourner vers mon oncle.

     

    -         Ça rime à quoi cette discussion ? Depuis que je suis là, on n’a jamais vraiment discuté, alors pourquoi maintenant ?

     

    -         Tu es très perspicace, Subaru. C’est vrai qu’il y a une raison à cette discussion. A vrai dire, je voulais savoir ce que tu ressentais avant de te dire de quoi il retournait.

     

    -         Qu’est-ce qui se passe ?

     

    -         Ton père… m’a dit qu’il allait bientôt devoir repartir aux Etats-Unis.

     

    -         Repartir aux Etats-Unis ? Et c’est lui qui t’a demandé de venir me le dire ? Il ne pouvait pas me parler directement ?

     

    -         Ne lui en veux pas, dit Thomas. Il n’a jamais été très diplomate. Il a toujours eu du mal à s’exprimer et je crois savoir que tu es un peu pareil.

     

    -         C’est vrai, dis-je en levant les yeux au ciel. Alors, il va repartir ? Et moi, dans tout ça ? Qu’est-ce que je deviens ?

     

    -         C’est justement le sujet dont je voulais aborder avec toi. J’en ai parlé avec ton père et je me suis dit que te déraciner encore une fois pourrait te perturber encore plus. Cependant, c’est à toi de décider si tu veux partir avec lui, ou non.

     

    -         Parce que j’ai le choix ?

     

    -         Bien sûr, dit Thomas.

     

    -         Donc, c’est pour ça que tu m’as demandé si ce que je faisais aujourd’hui me plaisait ?

     

    -         Oui, parce que j’ai proposé à Benjamin de te garder avec nous. Cependant, j’imagine qu’une vie d’agriculteur ne va pas te convenir très longtemps. Même si tu y mets de la bonne volonté, je sais que ça ne te rendra jamais heureux de faire ce travail.

     

    -         Et toi, ça te rend heureux ?

     

    -         Autant que possible, répond Thomas avec sincérité. J’aime cette vie simple. J’ai ma femme, mes enfants, je ne peux pas être plus heureux.

     

    -         Mais tu n’as jamais aspiré à autre chose ?

     

    -         Si, avoue-t-il. Mais, j’ai fait un choix et je ne le regrette pas. C’est pour ça qu’aujourd’hui, toi aussi, tu as un choix à faire.

     

    -         Rester ici avec vous et avoir une vraie famille ou alors partir avec mon père et avoir une vie mouvementée ?

     

    -         C’est résumé simplement, mais c’est ça.

     

    -         Le choix est cornélien. J’ai combien de temps ?

     

    -         Trois jours, répond Thomas.

     

    -         Super ! dis-je avec ironie. Quoiqu’il en soit, je te remercie Thomas d’avoir pris le temps de me parler. Je regrette un peu que ce ne soit pas mon père qui l’ait fait, mais bon, j’imagine que je ne pouvais pas en attendre trop. Par moment, je me dis que j’aurais aimé que ce soit toi mon père.

     

    -         Ne dis pas ça, dit Thomas. Même si ça me flatte, je peux t’assurer que Benjamin, malgré son attitude distante, tient à toi, sinon jamais il ne serait venu te chercher au Japon.

     

    -         Je sais, excuse-moi de mon ingratitude.

     

    -         Ne t’en fais pas, dit-il. Le tout, c’est que tu n’oublies pas que c’est ton père.

     

    -         Je ne l’oublie pas.

     

    Encore une fois, je vais devoir faire un choix. Rester avec Thomas et sa famille ou partir avec mon père et ne pas savoir ce que l’avenir me réserve.

     

     

     

    -         Tu reviendras un jour, n’est-ce pas ? me demande Guillaume. J’aurais aimé que tu restes. J’avais vraiment l’impression d’avoir un frère.

     

    -         Merci, dis-je à mon cousin. Dès que je le pourrai, je reviendrai, c’est promis.

     

    Il me sourit et je sens qu’il est vraiment peiné de me voir partir. Ça me fait plaisir et ça me rappelle aussi le moment où j’ai laissé mes amis à Tokyo ou encore quand j’ai quitté Jack. Ces dernières semaines, j’ai souvent pensé à lui. Et je dois avouer que ma décision de partir avec mon père a été pas mal influencée par la perspective de le retrouver un jour. Je ne sais pas si c’est possible parce que les Etats-Unis sont immenses et qu’au final, je ne sais même pas où il peut habiter exactement. Mais, il me semble l’avoir entendu parler un jour de New-York, au détour d’une conversation. J’aurais peut-être dû y faire plus attention, mais à ce moment-là, il déblatérait tant de choses que je ne savais plus quoi retenir.

     

    Nous nous trouvons à la gare de Sens et toute la famille de Thomas est là pour nous dire au revoir. Papa est à côté de moi et semble très coutumier de ce genre de choses, parce qu’il n’a pas l’air touché le moins du monde. De mon côté, je suis un peu plus troublé, parce que je sais que je regretterais un peu de partir et de quitter cette famille qui m’a si bien accueilli.

     

    J’embrasse Nathalie et salue également Alice. Cette dernière a la larme à l’œil et je ne pensais pas que notre départ pourrait l’affecter, alors que nous n’avons jamais été très proches depuis mon arrivée. J’ai plus souvent parlé avec son frère jumeau Guillaume, qu’avec elle. Mais peut-être qu’au fond, elle n’a jamais osé vraiment m’approcher et c’est pour ça qu’elle s’est montrée si distante avec moi, durant tout le temps où j’ai logé chez ses parents.

     

    -         A bientôt, dit-elle en me prenant dans ses bras.

     

    -         A bientôt ! dis-je. Et merci.

     

    Je m’approche ensuite de Thomas et le remercie encore une fois pour tout ce qu’il a fait pour moi. J’ai presque envie de pleurer, mais je me retiens. Je sais qu’un jour nous nous reverrons. J’en suis certain. Papa et moi, nous finissons par monter dans le train, tandis que Thomas et sa famille nous saluent sur le bord du quai. Quand enfin, ils ne sont plus visibles, je me rassois et soupire en me demandant ce qui va bien pouvoir se passer à présent.

     

    -         Combien de temps allons-nous rester à Paris ? demandais-je.

     

    -         Deux jours, le temps que je mette mes papiers en ordre avec l’Institut. Normalement, James nous rejoindra ensuite et nous partirons pour le port de Brest pour prendre le bateau.

     

    -         James ? L’homme qui m’a appris l’anglais, c’est ça ?

     

    -         Oui, c’est ça, dit-il.

     

    Je pose ma tête contre la vitre du train et regarde le paysage défiler. Un long voyage en perspective m’attend encore. Je ne pensais pas, il y a encore quelques mois, que je parcourrais le monde entier en si peu de temps.

     

     

     

    Quand nous sommes arrivés à Paris, papa m’a emmené directement à l’Institut Pasteur et m’a présenté à toutes les personnes qu’il connaissait dont le doyen et le directeur de l’Institut. J’ai été particulièrement impressionné. J’ai fait face à des scientifiques chevronnés et j’ai été particulièrement surpris de voir mon père graviter autour de ces personnes. C’est comme ça que j’ai pris conscience qu’il était quelqu’un d’important.

     

    Après avoir passé la journée à l’Institut, je ne vois vraiment plus mon père comme avant. A présent, nous attendons son collègue et ami James Martin. J’ai beau essayé de me souvenir à quoi il peut bien ressembler, rien ne me vient. J’ai totalement oublié cette partie de mon enfance. Pourtant, il m’est bien resté quelque chose de lui. Nous nous trouvons sur le quai de la gare et attendons le train qui doit nous amener James. Il revient d’un séjour en Angleterre, le pays natal de sa mère. Quand enfin, le train entre en gare, je me sens un peu nerveux à l’idée de le rencontrer. Les gens sortent du train un à un et je me demande si je pourrais le reconnaitre, mais je ne vois que des têtes inconnues. Beaucoup de personnes me regardent également, comme si j’étais une bête curieuse, mais cette fois, je fais comme si je ne les voyais pas.

     

    -         Ah ! Le voilà ! dit papa.

     

    Sans même m’attendre, il marche d’un pas décidé vers un homme brun, aux yeux noirs. C’est marrant parce que je ne l’imaginais pas du tout typé comme ça. Je me faisais l’idée d’un anglais, blond ou roux, aux yeux bleus. J’imagine qu’il doit tenir de son père.

     

    Papa et lui se saluent comme les vieux amis qu’ils sont et je me retrouve un peu en retrait le temps qu’ils se disent bonjour. Je ne sais pas trop si je dois m’approcher ou non, mais le temps que je me pose la question, ils s’approchent tous les deux de moi.

     

    -         James, dit papa. Voici Subaru.

     

    -         Bonjour Subaru, dit-il. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu. Tu as bien grandi. Ça me fait plaisir de te revoir, enfin.

     

    -         Bonjour, moi aussi, dis-je un peu mal à l’aise de ne pas me souvenir de lui, avant de serrer la main qu’il me tend.

     

    -         Et si on y allait ? demande papa. Une voiture nous attend.

     

    Papa et James commencent à discuter et je me retrouve à les suivre un peu en retrait. Nous montons dans la voiture qui doit nous ramener à l’Institut et au moment où elle démarre, James se tourne vers moi, en souriant et me demande comment je vais.

     

    -         Ca… ça va, dis-je avec hésitation.

     

    -         Le changement n’est pas trop difficile ? demande-t-il. J’imagine que ça doit te faire bizarre de changer d’environnement comme ça.

     

    -         Un peu, dis-je en haussant les épaules. Mais ça va plutôt bien. Heureusement, je ne suis pas trop perdu avec la langue.

     

    -         C’est vrai que tu parles très bien français.

     

    -         Merci, dis-je.

     

    -         Et il parle tout aussi bien anglais, dit papa.

     

    -         Ah oui ? demande James.

     

    -         Oui, il a apparemment gardé en mémoire tout ce que tu lui as appris.

     

    -         Vraiment ? s’étonne le meilleur ami de papa. Je suis très surpris, mais ça me fait très plaisir. Je me souviens que tu étais un enfant curieux de tout et tu ne rechignais pas du tout quand je te donnais des leçons.

     

    -         Ah… ah oui ? demandais-je toujours aussi mal à l’aise.

     

    Il acquiesce, puis se tourne vers mon père et reprend sa conversation avec lui. J’ai l’impression qu’il a compris que je n’avais pas trop envie de discuter. Peut-être que plus tard, quand on se connaîtra mieux, je lui poserai plus de questions sur notre passé commun. Je m’en veux un peu de ne pas me souvenir de lui, mais j’espère qu’en le côtoyant que je me souviendrai de quelque chose.

     

     

     

    Nous avons quitté Paris le lendemain et sommes arrivés au port de Brest. Je regarde l’immense navire qui doit nous emmener jusqu’en Amérique et je me rends compte qu’il n’a rien à voir avec le bateau de marchandises de John. Même si nous partageons notre cabine avec James, le confort est totalement différent et la nourriture aussi. Pas besoin de travailler pour se nourrir et de faire toutes les besognes communes qu’on avait l’habitude de faire quand nous étions sur le bateau. Ça me change totalement, et je me dis que je dois apprécier le cadeau. Je n’aurais jamais imaginé vivre tout ça en si peu de temps.

     

    Au moment où nous partons, je reste sur le pont à regarder le quai s’éloigner. Papa et James sont partis s’enfermer dans un petit salon pour discuter tranquillement. Je dois bien avouer que leur discussion ne m’intéresse guère, parce que je ne comprends pas vraiment tout. Ils parlent de leur travail et même avec ce que j’ai appris à l’école, certains termes me sont totalement obscurs. Si j’avais été à la fac et que j’avais pu intégrer la section scientifique, peut-être que tout ça ne m’aurait pas semblé étranger, mais là, c’est le cas. Et ça me rappelle que tous mes rêves sont partis en fumée, il y a plusieurs mois de ça.

     

    Par moment, j’ai l’impression que tout ça n’est jamais arrivé. Mon passé devient flou et si je n’avais pas encore une photo de famille, je ne parviendrais même plus à me souvenir des visages de ma mère et de ma sœur. Je me raccroche alors aux quelques souvenirs que j’ai ramenés, la boite à bijou de ma mère et la poupée de ma sœur que je conserve précieusement dans mon sac.

     

    Je quitte enfin la rambarde du bateau et décide d’aller un peu me reposer dans la cabine. J’ai juste envie de dormir. Je passe devant plusieurs passagers, qui me regardent de travers. Difficile d’oublier d’où je viens quand on me regarde de la sorte. Plus encore, ils me donnent l’impression que je ne suis pas du bon côté du bateau, mais dommage pour eux, j’ai bien un billet première classe. Pourtant, je me dis que j’aurais sûrement été en meilleure compagnie avec des personnes un peu moins aisées.

     

    J’arrive dans la cabine sans trop de difficultés. J’ai bien repéré tous les couloirs, afin de ne pas me perdre. Je m’allonge sur mon lit et soupire en me disant que ce n’est que le début de mon aventure.

     

     

     

    Durant le reste du voyage, mon quotidien se résume à passer du temps dans ma cabine à lire les livres que mon père à emmener avec lui et à regarder l’océan défiler, assis sur l’un des bancs du pont supérieur. Finalement, je m’ennuie, je regretterais presque le travail en cuisine en compagnie de Henry sur le bateau de John. On n’est jamais content de ce qu’on a, c’est toujours comme ça. Surtout que je n’ai pas trop à me plaindre, car finalement les autres passagers se sont a priori habitués à ma présence. C’est sans doute le fait que je me suis montré au dîner dès le premier jour et que ça leur a fait comprendre que ma présence à leur côté, n’était pas dû au hasard.

     

    Cependant, je ne parle pas à grand monde à part mon père et James. J’ai encore du mal à discuter avec ce dernier, mais il n’a pas l’air de m’en tenir rigueur pour le moment.

     

    Demain nous arriverons aux Etats-Unis et je suis très nerveux. Encore un nouveau pays à découvrir et à visiter. Papa m’a dit qu’il me présenterait à ses collègues du Centre, mais il ne m’a pas encore dit ce que je pourrais faire. Je ne m’imagine pas finir ma scolarité aux Etats-Unis, mais a priori, s’il y revenu, ce n’est pas pour quelques semaines, comme le séjour que nous avons passé en France. Donc, j’imagine que je vais devoir m’adapter à cette nouvelle vie et trouver quelque chose à faire. Cette inconnue me fait un peu peur, mais je sais que je devrais me faire à cette nouvelle vie rapidement.

     

    Il y a aussi autre chose qui envahit mon esprit régulièrement. C’est l’idée de revoir Jack. Je n’ai pas osé demander à papa s’il savait où il habitait. Je ne sais même pas si quand je serai sur place, je prendrai mon courage à deux mains pour le retrouver, même si j’en ai très envie. Je ne sais pas pourquoi cette idée de le revoir m’obsède autant. Je ne sais pas exactement ce que je ressens pour lui. Je sais juste qu’il m’a beaucoup manqué durant ces dernières semaines.

     

    Je sens que quelqu’un s’assoit à côté de moi et remarque rapidement James. Il reste un moment silencieux, regardant l’océan qui s’étend à perte de vue. Il fait beau et l’eau est claire, c’est très agréable, malgré la petite brise fraiche. Je me demande un instant où se trouve mon père, lui qui n’a pas quitté son meilleur ami de toute la traversée.

     

    -         C’est beau, n’est-ce pas ? demande James.

     

    -         Heu… oui. Très.

     

    -         J’ai toujours apprécié de prendre le bateau, sauf quand la houle est violente, mais c’est ce qui fait le charme du voyage, je crois. Etre à la merci des éléments, ne pas savoir ce qui va se passer, c’est plus intéressant que de toute savoir à l’avance.

     

    -         Je ne sais pas, dis-je. Je crois que je n’aime pas trop l’imprévu.

     

    -         Pourtant, tu sais t’adapter, constate-t-il. D’après ton père, tu ne t’es jamais plaint, même s’il m’a dit que tu avais hésité à le suivre.

     

    -         Oui, j’ai hésité quelques jours, mais j’ai décidé de le suivre, parce que c’était la meilleure chose à faire.

     

    -         Tu es quelqu’un de sage pour ton âge.

     

    -         Je ne pense pas. Je crois que j’ai juste agi dans mon propre intérêt.

     

    -         Parfois, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Malgré tout, ton choix a aussi influé sur la vie de ton père et crois-moi, il est ravi de t’avoir avec lui.

     

    -         Ah oui ?

     

    -         Je sens du sarcasme dans ta voix, dit James avec un mouvement de recul.

     

    -         Je suis désolé, mais… depuis qu’on est parti du Japon, on ne peut pas dire que mon père a passé beaucoup de temps avec moi. Toujours dans ses recherches, ou même parti je ne sais où quand nous étions en France. Le seul moment où on a pu vraiment parlé, c’est le jour où il est venu me chercher et où il m’a demandé de venir avec lui. Depuis, c’est silence radio. Il parle même plus avec vous, qu’avec moi.

     

    -         Je comprends, dis-je James sur un ton radouci. Benjamin n’a jamais été quelqu’un de très affectif, même si je sais qu’il aimait profondément ta mère et qu’il tient à toi plus que tout. Il ne le dit peut-être pas, ne le montre peut-être pas, mais il serait effondré s’il te perdait.

     

    -         C’est que Thomas m’a dit aussi.

     

    -         Il faut vraiment que tu y crois. Tu sais, moi-même au début, j’ai eu du mal à l’apprivoiser.

     

    -         L’apprivoiser ? dis-je en haussant un sourcil surpris par le terme qui me rappelle aussi l’expression que Jack a employé un jour pour parler de moi.

     

    -         Je comprends que ce terme puisse te choquer, mais il n’a rien de péjoratif, je te rassure. C’est juste que ton père a toujours été comme un animal aux aguets, souvent sur ses gardes. Plus jeune, il parait même qu’il se comportait comme un voyou.

     

    -         Un voyou ? je m’étonne encore plus.

     

    -         C’est ce que m’a raconté Thomas en tout cas. Mais, il le faisait pour défendre sa famille uniquement. Fort heureusement, son intelligence lui a permis de faire oublier ses petites incartades de jeunesse et c’est comme ça qu’il a pu intégrer l’Institut Pasteur.

     

    -         Ah ! Je l’ignorais. Merci de m’en avoir parlé, James. Je crois que je commence un peu à le comprendre.

     

    -         Ça me fait plaisir, dit James en souriant.

     

    Durant quelques instants, nous ne parlons plus. J’esquisse un sourire, ravi de pouvoir discuter avec lui. J’ai l’impression qu’il a estimé que c’était le bon moment pour venir me parler et j’en suis vraiment très heureux. Je commence aussi à le connaître un peu mieux. Malgré tout, j’ai toujours cette petite honte au fond de moi, de ne pas me rappeler de lui et je me demande si je ne devrais pas lui en parler. J’ai l’impression qu’une certaine confiance s’est installée entre nous et que c’est le bon moment.

     

    -         James ?

     

    -         Oui ?

     

    -         Hum ! En fait, je voulais vous dire…

     

    -         Tu peux me tutoyer, tu sais ? Je suis ton parrain, après tout.

     

    -         Oh ! D’accord, pour le tutoiement. Heu… attend, tu viens de me dire que tu étais mon parrain ?

     

    -         Oui, c’est bien ce que j’ai dit, répond James.

     

    -         Je… je ne m’en souvenais pas, je suis désolé. D’ailleurs… à vrai dire, je ne me souvenais pas de toi, du tout.

     

    -         Je m’en suis douté dès que je t’ai parlé à Paris.

     

    -         Ah oui ? dis-je gêné. Pourquoi n’avoir rien dit ?

     

    -         Parce que je ne voulais pas te mettre mal à l’aise.

     

    -         Pardon !

     

    -         Ne t’excuse pas. C’est normal que tu ne te souviennes pas de moi. On ne s’est pas vu depuis dix ans et tu étais encore jeune quand je suis parti. Ce n’est pas étonnant que tu aies oublié mon existence. Ce qui me rassure, en revanche, c’est que tu as gardé quelque chose de moi. Je ne pensais pas que tu pourrais te souvenir de ce que je t’ai appris à l’époque, surtout que tu ne pratiquais pas vraiment, je me trompe ?

     

    -         C’est vrai, j’ai fait un peu d’anglais à l’école, mais je parlais surtout français et japonais à la maison. Mais, l’anglais me vient aussi naturellement que le reste, je ne sais pas trop pourquoi. Par contre, je ne le maîtrise pas entièrement. Je pense qu’il faut encore que je me perfectionne.

     

    -         Tu vas en avoir l’occasion, dit James. Je t’y aiderai et puis te plonger dans la culture Américaine va sans aucun doute t’aider.

     

    -         Oui, j’imagine, dis-je un peu angoissé.

     

    -         Est-ce que tu as des craintes ? J’ai l’impression que cette perspective te perturbe.

     

    -         C’est vrai. Je vais vers l’inconnu et comme je te l’ai dit, je n’aime pas trop les imprévus. Mais, je m’y ferai, je n’ai pas le choix.

     

    -         Ne t’en fais pas, tu ne seras pas seul.

     

    -         Je sais. James, je te remercie d’être venu me parler. Ça m’a fait beaucoup de bien.

     

    -         Tant mieux. N’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Je serai toujours là pour toi.

     

    -         Merci. Je ne l’oublierai pas.

     

     


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