• Chapitre 5

     

    Le refus

     

          Samuel et David se retournèrent et virent Métatron, un petit sourire sur le visage. David grimaça tandis que Samuel semblait surpris de le voir.

    -          Je suis désolé de vous déranger, dit Métatron, mais je souhaiterais parler à Samuel.

    -          Pour quelle raison ? demanda David.

    -          C’est une raison importante. Je souhaiterais m’entretenir avec lui.

    -          Il y a quelque chose qui me semble louche. Samuel n’est qu’un simple ange. C’est plutôt étrange que vous vous y intéressiez.

    -          Tu sais mieux que quiconque, pourquoi je suis là, David. Tu as gardé les souvenirs de Lucifer. Je suis sûr que tu sais ce qui se passe.

    -          Ça n’a aucune importance ce que je sais ou non. Je ne veux pas que vous mêliez Samuel à vos affaires.

    -          Ce n’est pas à toi de décider, dit Métatron d’un ton ferme. Samuel, est-il possible que je te parle ?

          Sam acquiesça et suivit Métatron. David n’insista pas, mais on voyait sur son visage qu’il n’était pas d’accord. Le Séphirah emmena Sam dans une pièce au rez-de-chaussée du bâtiment du Conseil.

    -          Assieds-toi, dit Métatron.

          Sam s’exécuta, Métatron prit une chaise et s’assit face à lui. Ils étaient dans une pièce réservée aux examens du Conseil.

    -          Je suis désolé de te déranger, je ne sais pas si tu comprends exactement ce qui se passe, étant donné que tu es parti avant la fin de la réunion.

    -          Non, j’avoue que je ne sais pas pourquoi vous vous intéressez à moi, dit Samuel. Comme David vous l’a dit, je ne suis qu’un simple ange.

    -          Non, justement. Tu n’es pas un simple ange. Je sais ce que tu as accompli, surtout quand Lucifer a provoqué la guerre. Tu as beaucoup aidé à la Communauté et c’est ce qui fait que tu es spécial.

    -          Je ne vous suis pas très bien. Ecoutez, je n’ai pas très envie d’en savoir plus.

          Samuel se leva et commença à se diriger vers la porte, mais Métatron n’avait pas envie de le laisser partir aussi facilement.

    -          Je suis au courant du rêve que tu as fait, celui où tu vois un ange mourir.

    -          Comment êtes-vous au courant ? demanda Samuel en se retournant. Je ne l’ai dit qu’à Raphaël. C’est lui qui vous l’a dit ?

    -          Non, mais je sais que tu fais des rêves où tu vois la réalité et je ne suis pas étonné que tu aies vu sa mort.

    -          Vous savez qui il est ?

    -          Oui, c’était un Séphirah, tout comme moi. Il s’appelait Sandalphon.

    -          Mais quel est le rapport avec moi ?

    -          Tu es… son remplaçant.

    -          Comment ça ?

    -          Tu es la personne qui doit lui succéder.

    -          Et qui vous dit que j’ai envie de lui succéder ?

    -          Tu n’as pas le choix, tu as été choisi. Samuel, tu es le Séphirah qui doit le remplacer. Tu as dû remarquer que tu commençais à ressentir des changements.

    -          Je ne ressens rien du tout, dit Samuel avec rage. Je ne veux pas devenir un Séphirah. Pourquoi ne devrais-je pas choisir ma vie ? J’ai envie de vivre normalement.

    -          Tu as été choisi pour devenir Séphirah, dit Métatron d’une voix calme.

    -          N’essayez pas de me convaincre, vous allez vous casser les dents. Sur ce, bonne journée.

          Samuel passa la porte. Il était en colère. Pourquoi cela devait-il toujours tomber sur lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas vivre normalement, aller à la fac, travailler et ne pas se soucier des problèmes de la Communauté ? Jusque-là, il avait toujours tout fait pour les aider et pour une fois qu’il avait l’impression d’être tranquille, les problèmes revenaient à la charge et il devait y être mêlé. Seulement, cette fois, il avait envie qu’ils se débrouillent et qu’ils ne le mêlent pas, ni David, ni lui, à leurs histoires.

          Quand il sortit du bâtiment du Conseil, il vit que David était assis sur les marches et l’attendait. Il s’assit à ses côtés et ils restèrent silencieux un petit moment jusqu’à ce que Samuel se décide à parler.

    -          Je n’aurais pas dû lui parler, dit Sam. C’était une erreur.

    -          Tu es le prochain, je me trompe ?

    -          Comment le sais-tu ?

    -          Cela veut dire qu’une guerre se prépare et ça n’aura sûrement rien de comparable à ce que Lucifer a pu faire.

    -          Tu sais quelque chose ?

    -          Métatron ne vient que s’il y a des problèmes et je dirais que cette fois, ce doit être grave. Un Séphirah est mort et tu dois le remplacer. Je l’ai compris grâce à ton rêve et à l’insistance de Métatron à vouloir te parler. Tu es l’un des leurs, alors.

    -          Non, pas du tout, dit Samuel en se levant. Je ne le veux pas.

    -          Tu n’as pas vraiment le choix.

    -          Ne sois pas aussi catégorique. Je ne veux pas m’en mêler. Pourquoi est-ce que tu réagis comme ça ? demanda Samuel en colère. Tu devrais plutôt me soutenir.

          David se leva et s’approcha de Samuel. Il mit une main sur son épaule comme pour le réconforter. Mais avant qu’il n’ait pu dire quelque chose, il vit deux personnes qui se dirigeaient vers eux.

    -          Nous en reparlerons plus tard, dit David avec douceur. Mais sache, que je serais toujours là pour te soutenir. N’en doute jamais.

    -          Je sais, répondit Sam en baissant la tête. Je suis désolé.

    -          Aucune importance, je te comprends. Tiens, Anaëlle et Alexandre viennent vers nous. Ne fais pas cette tête sinon ils vont s’inquiéter.

    -          D’accord, dit Sam en relevant la tête et en essayant de sourire.

          Les deux jeunes hommes se retournèrent et quand Alexandre et Anaëlle arrivèrent vers eux, Samuel sourit naturellement comme si rien ne s’était passé. Alexandre avait maintenant onze ans et ressemblait de plus en plus à David, bien que ses cheveux soient plus longs. Quand à Anaëlle, elle avait maintenant quinze ans et ne ressemblait plus à la petite fille que Samuel avait rencontrée il y a neuf ans.

    -          Salut vous deux, dit Anaëlle.

    -          Salut, dit Alexandre avec un petit signe de main.

    -          Bonjour, répondirent David et Samuel.

    -          Ça fait un moment que vous n’êtes pas venu, dit la jeune fille.

    -          Oui, nous avons pas mal de travail entre la fac et nos boulots. Désolé de ne pas venir plus souvent.

    -          Allez, ce n’est pas grave. Est-ce que vous voulez venir avec nous vous promener ?

    -          Oui, pourquoi pas, dit Samuel en souriant alors qu’ils commençaient tous à marcher. Alors, Alexandre tout se passe bien ?

    -          Oui, pas de problème, dit Alexandre.

    -          Et l’école ?

    -          Ça va, répondit le garçon.

    -          Il n’ose pas te dire qu’il est premier de sa classe, dit Anaëlle en chuchotant.

    -          Anaëlle, s’indigna Alexandre tout en faisant la moue.

    -          C’est très bien, répondit Sam. N’est-ce pas David ?

    -          Oui, c’est vrai, répondit David tout en étant ailleurs.

    -          Eh ! Ça va ? demanda son ami.

    -          Oui, oui, ne t’en fais pas, mais je vais devoir y aller. Je dois voir Marie tout à l’heure.

    -          Ah ! Ok !

    -          Mais, tu peux rester, ça te changera les idées.

    -          Oui, je pense que c’est ce que je vais faire. Je ne travaille pas ce soir, donc je vais pouvoir rester plus longtemps.

    -          Ok ! Alors, j’y vais. À plus tard, vous deux, dit David à l’adresse d’Anaëlle et d’Alexandre.

          David s’éloigna du groupe. Samuel le regarda partir, un peu frustré de n’avoir pas pu terminer sa conversation avec lui.

    -          Quelque chose ne va pas ? demanda Anaëlle.

    -          Non, ce n’est rien. On continue ? dit Sam en retrouvant le sourire. J’ai envie de profiter de ma journée. Alors, allons-y.

     

     

     


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