• 1945

    Jack Johnson

     

    Je suis rentré de Normandie, en ayant conscience que j’avais survécu à quelque chose d’incroyable. J’ai vu des choses que je n’oublierai jamais et surtout je sais que j’ai échappé de peu à une mort certaine. Si ce jeune homme n’avait pas hésité à tirer et n’avait pas décidé de me laisser en vie, je n’aurais jamais pu revenir aux Etats-Unis et reprendre mon travail sur le bateau de John.

    Nous nous sommes tous retrouvés avec soulagement, constatant malheureusement que deux d’entre nous n’avaient pas survécus à la guerre. J’ai repris la mer en me demandant ce qui allait nous arriver à présent. Nous circulions encore sur le Pacifique, mais nous évitions certaines zones côtières, comme les côtes Japonaise.

    Après une voyage de plusieurs jours, nous avons accosté à Taiwan afin de prendre un chargement qui devait être acheminé jusqu’en Europe.

    Nous avons plusieurs étapes à réaliser durant notre voyage et notre terminus doit nous emmener à Marseille avant de rentrer aux Etats-Unis et revoir nos familles quelques temps.

    Arrivés à Taipei, je ne perds pas une minute afin que l’on reparte au plus vite. John ne veut pas rester trop longtemps au même endroit, surtout ces derniers temps. Les Etats-Unis et le Japon sont toujours en guerre et il n’est pas bon hisser notre drapeau à certains endroits. Malgré tout, j’ai appris que des bombes avaient été larguées sur les villes d’Hiroshima et Nagasaki, qui pourraient annoncer la fin du conflit, mais rien n’est fait pour le moment. Il vaut donc mieux rester sur nos gardes.

    Je reviens au bateau après avoir fait quelques emplettes personnelles et récupérer tout le chargement que nous devons embarquer. C’est là que je vois une personne près de John. Un jeune homme aux cheveux noirs qui me tourne le dos. A en juger par ses vêtements, il a dû venir de loin, ce ne sont pas des vêtements que l’on porte à Taiwan. Je m’approche d’eux, curieux de voir à quoi il ressemble et suis surpris de voir son visage.

    Un asiatique aux yeux bleus. Il a le visage fermé et j’ai l’impression que ce n’est pas quelqu’un qu’on peut aborder facilement. Après avoir discuté un moment avec John, il s’éloigne de mon capitaine, pris en charge par Henry qui a quitté sa cuisine momentanément.

    -         Qui est-ce ? demandais-je en m’approchant de John.

    -         Une nouvelle recrue.

    -         Une nouvelle recrue ? Il est de quelle origine ?

    -         Japonaise, dit John comme une évidence.

    -         Est-ce que tu penses que c’est sage ?

    -         Pas vraiment, mais il m’intrigue. Occupe-toi bien de lui, il a vécu des choses difficiles, je pense qu’il va avoir besoin de soutien.

    -         Mais… capitaine.

    -         Te connaissant, je suis sûr que tu sauras t’en faire un ami.

    Moi ? Ami, avec un Japonais ? Je ne sais pas si c’est possible, mais pourquoi pas ? J’aime les défis et je pense que celui-là va être corsé. Quelque chose me dit qu’il ne va pas être facile à dérider. Les Japonais ne sont pas reconnus pour montrer leur sentiment.

    -         Au fait, comment s’appelle-t-il ? demandais-je à John.

    -         Subaru Aïzawa.

     

    A suivre dans Transgénèse Tome 1, 2 et 3

     

     


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