• Miraculous World - Okami - Chapitre 19

     

    Chapitre 19

     

    Idées

     

     

     

    Adrien est perdu dans ses pensées. Je viens de lui avouer ce qui s’était passé. Il m’a écouté jusqu’au bout sans m’interrompre, ça m’a d’ailleurs, autant dérouté que rassuré. Je pensais qu’il allait tout de suite me juger, qu’il m’aurait peut-être reproché d’avoir agis seul, mais au lieu de ça, il s’est plutôt montré compréhensif.

     

    Nous avons réussi à trouver un coin tranquille pour parler au collège. Je ne pense pas que quelqu’un vienne nous interrompre, mais nous savons que nous n’avons pas beaucoup de temps.

     

    -         Ça va être très compliqué, finit-il par dire.  Je suis désolé, si seulement Kagami n’avait pas jeté de l’huile sur le feu, en prenant ta sœur en Visio. Mais, pour sa défense, elle n’avait pas idée que vous n’étiez pas en bon terme, sinon, je suis sûr qu’elle n’aurait pas agi ainsi.

     

    -         Je sais, soupirais-je. Je sais comment elle est. Tu as bien compris que je connaissais Kagami depuis longtemps, ou plus exactement, nos familles se connaissent. Et j’ai souvent été amené à la côtoyer. Tu as aussi compris comment elle me voyait. Pour elle, je suis une personne effacée et pas très douée et elle a raison, j’ai toujours été en dessous de tout, c’est pour cette raison que ma sœur voulait récupérer mon Miraculous.

     

    -         Hein ? Mais non, tu te sous-estime, Hikaru. Et tu es loin d’être effacé. Je trouve même que tu es plutôt avenant avec les autres. D’ailleurs, je pense que c’est ta sœur qui t’empêchait de t’affirmer. Aujourd’hui, tu n’es plus le même, j’en suis certain. Regarde comment tu as remis Chloé à sa place la dernière fois.

     

    -         C’est vrai que j’essaie de changer, dis-je en repensant à ce qui s’est passé depuis que je suis arrivé à Paris. Et… je pense que je suis beaucoup plus fort qu’avant, contrairement à ce que dit Kagami.

     

    -         Oui, tu l’es. Et crois-moi, le peu que j’ai vu de tes pouvoirs était déjà impressionnant et pourtant, tu n’étais pas au mieux de ta forme donc je n’imagine même pas si tes pouvoirs sont multipliés par celui du Papillon.

     

    -         Oui, il risque d’être difficile de me battre si Papillon augmente mes pouvoirs grâce aux siens, dis-je. Je ne suis même pas sûr que Ladybug et toi soyez de taille à m’affronter tous les deux si je suis akumatisé. Finalement, peut-être… qu’il aurait mieux valu que je reste le raté que j’étais. Ça aurait été plus simple pour vous.

     

    -         Ne dis pas ça, c’est normal que tu aies évolué et heureusement. C’est vrai que nous ne parviendrons sans doute pas à te battre, dit Adrien avec lucidité. Ladybug et moi sommes encore jeunes et nous ne maîtrisons pas encore nos pouvoirs, contrairement au Papillon et à toi. C’est clair que ça va être compliqué, mais je sais qu’on peut y arriver. Reste à savoir quoi faire ? Ladybug n’avait pas d’idées quand vous en avez parlé ?

     

    -         Non, pas pour l’instant, mais je pense qu’elle y réfléchit.

     

    Adrien replonge dans ses pensées et je sens qu’il est contrarié. De mon côté, je m’en veux un peu de le mettre Ladybug et lui dans cette situation. J’espère réellement que nous n’aurons pas à nous affronter et que j’arriverais à résister au Papillon. Ce sont les sentiments négatifs qui font flancher toutes les personnes qui se sont fait akumatiser, alors qu’il me suffirait juste de rester positif. Mais… vais-je seulement y arriver ? Je n’ai jamais été quelqu’un de très enjoué, toujours dans l’ombre de ma sœur et laissé de côté par ma famille, parce que je n’étais pas très doué. Et voilà, en quelques secondes, j’ai réussi à me plomber le moral. Il faut vraiment que je me reprenne.

     

    -         Je suis sûr qu’on trouvera une solution, dit Adrien. Ensemble, on va trouver un moyen de récupérer ton Miraculous. A plusieurs on est… à plusieurs… oui, bien sûr… quoi que…

     

    Adrien semble en proie à une lutte intérieure et je me demande bien à quoi il pense. J’avoue, je suis un peu perdu.

     

    -         A quoi tu penses ? demandais-je curieux.

     

    -         Eh bien… je ne sais pas si ce sera possible, dit Adrien en restant évasif.

     

    -         Je ne comprends rien à ce que tu racontes.

     

    -         C’est juste… on est d’accord sur le fait que s’il n’y a seulement que Ladybug et moi contre toi, ça risque d’être difficile, voir même impossible de te battre. Mais, Ladybug et moi nous sommes retrouvés souvent des situations inextricables. A ce moment-là, on a fait appel à d’autres super-héros et c’est ainsi qu’ensemble a pu vaincre les ennemis les plus forts.

     

    -         Mais oui, bien sûr, dis-je alors qu’une lueur d’espoir commence à germer. C’est vrai qu’il y a d’autres Miraculous et c’est Ladybug qui les possède. Il suffirait donc de faire appel aux autres porteurs et d’élaborer un plan en prenant en compte leur pouvoir.

     

    -         Mais, ce n’est pas si simple, m’arrête Adrien.

     

    -         Comment ça ?

     

    -         Lors du dernier combat contre le Papillon qui a conduit Ladybug à devenir la nouvelle gardienne de la Miracle Box, les identités des porteurs ont été dévoilés, ce qui constitue un risque pour eux et surtout pour leur proche. On l’a constaté surtout quand Chloé a tout de suite révélé le pouvoir du Miraculous de l’abeille. Il était convenu qu’après ça, pour la protéger, elle ne le porterait plus mais ça l’a vexé et elle s’est retournée contre nous.

     

    -         Je vois, alors… on ne peut plus donner les Miraculous aux porteurs qui les ont déjà eus.

     

    -         Je doute que Ladybug soit d’accord avec ça, dit Adrien. Seulement…

     

    -         Seulement, c’est peut-être notre seule chance. Plus vous serez nombreux, mieux ce sera.

     

    -         Oui… mais il faudrait alors confier les Miraculous à d’autres porteurs et trouver des personnes de confiance pour les porter ce qui ne sera pas simple, dit Adrien avec beaucoup de sagesse. Il faudrait aussi qu’ils maitrisent leur pouvoir à la perfection pour t’affronter. Non, ça ne va vraiment pas être possible.

     

    -         Alors… il faudrait quand même faire appel aux anciens porteurs, dis-je.

     

    -         Mais, je te l’ai dit, je ne pense pas que Ladybug soit d’accord avec ça.

     

    -         Je comprends… alors c’est à moi de la convaincre alors, car je pense que c’est la meilleure solution.

     

    -         Je pense aussi, dit Adrien en se mordant la lèvre inférieure. Si seulement… je pouvais t’aider à la convaincre. Par moment, j’ai envie de connaître son identité. Les choses seraient tellement plus simples et puis…

     

    Il rougit. Il a l’air vraiment amoureux de Ladybug. S’il connaissait la véritable identité de Ladybug, il serait bien surpris. Tout comme Marinette serait surprise de connaître l’identité de Chat Noir. Dire qu’ils s’aiment tous les deux sans le savoir. C’est un peu frustrant de ne pouvoir rien dire, mais c’est sans doute mieux comme ça.

     

    -         Pour votre sécurité, c’est mieux comme ça, dis-je.

     

    -         Je sais, dit-il la tête basse.

     

    -         Ne t’en fais pas, je vais parler de notre solution à Ladybug et avec un peu de chance, elle sera d’accord.

     

    -         Je ne sais pas, mais… j’espère que tu y arriveras.

     

    -         Moi aussi, dis-je.

     

    La cloche sonne et nous devons retourner en salle de classe. Je m’en veux un peu de l’avoir perturbé autant, mais je ne pouvais pas lui cacher la vérité, d’autant plus que Marinette et moi auront besoin de Chat Noir pour récupérer mon Miraculous.

     

    Faire appel aux autres porteurs, je pense que c’est une bonne solution. J’espère juste que Marinette sera d’accord pour confier à nouveau les Miraculous aux porteurs qu’elle avait choisi à l’origine. Si jamais c’est le cas, il me faudra élaborer un plan en tenant compte des pouvoirs de tous les porteurs. Je suis sûr que c’est possible. J’ai soudain un regain d’énergie et je me dis que si tout se passe bien, je pourrais revoir très rapidement Inuki.

     

    Nous arrivons ensemble en classe et cela interpelle Marinette. J’espère qu’elle ne va pas faire le rapprochement. Comme je lui ai dit que je devais m’entretenir avec Chat Noir, j’ai peur qu’elle fasse le rapprochement.

     

    -         Où tu étais ? demande Marinette alors que je m’assois à côté de lui.

     

    -         Je suis allé aux toilettes, répondis-je.

     

    -         Durant toute la pause ?

     

    -         Bien sûr que non, en chemin, j’ai croisé Adrien et on a discuté Japon et escrime.

     

    -         Ah ! D’accord ! J’ai cru… enfin…

     

    -         Non, pas encore, dis-je.

     

    Je sais ce qu’elle voulait me demander. Elle voulait savoir si j’avais déjà parlé à Chat Noir, mais lui dire oui aurait éveillé les soupçons. Je ne pouvais que mentir. Il ne faut pas qu’elle se doute de quelque chose concernant Adrien. Je pense que pour brouiller les pistes, je m’éclipserais tout à l’heure après les cours.

     

    J’aurais préféré parler à Chat Noir hier, ça aurait été plus facile car nous étions dimanche, mais il n’était pas libre de la journée et ne pouvais apparemment pas s’éclipser, à cause de ses obligations de mannequins si j’ai bien compris. Ça ne doit pas être facile tous les jours pour lui d’être si occupé. On se demande même comment il a le temps d’être Chat Noir et de lutter contre le Papillon avec un emploi du temps aussi chargé. Je le plains un peu, je dois l’avouer. Quoiqu’il en soit, ça m’a obligé à lui parler ici, au collège pour être sûr d’avoir un moment seul avec lui.

     

    Les cours commencent et déjà, on nous dit qu’une visite du château de Versailles et prévu et qu’il faudra bien écouter les explications pour notre exposé. Je me tourne vers Marinette. Elle vient de se rendre compte, comme moi, que nous n’avons pas du tout avancer sur notre exposé. Il faut dire qu’avec tout ce qui s’est passé, on n’a pas vraiment eu le temps de noter grand-chose. Nos visites ont souvent été interrompus par des supers vilains et avec tout ce qui s’est passé, surtout par ma faute, on n’a pas eu une minute à nous.

     

    -         C’est pas vrai, dit Marinette. J’avais oublié.

     

    -         Hein, t’es sérieuse ? demande Alya à côté d’elle. Ça m’étonne de toi. Qu’est-ce qui t’a occupé tant que ça pour oublier cet exposé ? Un certain garçon t’a encore fait tourner la tête.

     

    -         Je… hein… mais pas du tout, dit Marinette tout bas en rougissant.

     

    -         Alors, c’est quoi ton excuse ?

     

    -         Je… j’ai été occupée, c’est tout, dit Marinette.

     

    -         En fait, c’est ma faute, elle n’arrête pas de s’occuper de moi, dis-je.

     

    -         Oh ! Alors, tu as changé de cible, ricane Alya.

     

    -         Hein ? Mais pas du tout ! s’emporte Marinette.

     

    -         Marinette, une remarque à faire à tes camarades ? demande Mademoiselle Bustier.

     

    -         Heu… non, non, Mademoiselle. Excusez-moi.

     

    Elle rougit de plus belle, mais cette fois, de honte. Je remarque que Chloé se moque d’elle et ça m’exaspère un peu. En tout cas, ça eu le mérite d’arrêter cette conversation un peu gênante. Alya est très douée pour poser les questions qui vont perturber Marinette. Et cette dernière tombe dans le panneau à chaque fois. Elle réagit au quart de tour surtout quand on parle de sentiment et surtout d’Adrien, même si je sais qu’elle essaie de réprimer ses sentiments pour lui. Je voudrais l’encourager, mais avec ce que je sais, je sais que ce serait une mauvaise idée.

     

    Après les cours, je dis à Marinette que j’ai quelque chose à faire et elle comprend tout de suite que c’est pour aller parler à Chat Noir. C’est bon, elle n’a donc pas fait le rapprochement avec Adrien, et c’est tant mieux. Je vais devoir prendre mon temps avant de rentrer, alors je décide de flâner un peu dans Paris. Il ne fait pas très beau, mais c’est suffisant pour me promener tranquillement. Après avoir fait un bon tour, je décide de retourner chez Marinette.

     

    Et en chemin, j’entends quelqu’un qui m’appelle. Je m’arrête pour savoir d’où provient la voix et j’entends soudain un bruit de frein de vélo à côté de moi. Je me rends compte alors que c’est Luka qui vient de s’arrêter à côté de moi. Je ne m’attendais pas à le croiser ici. {D’un seul coup, je me tends et je rougis. Le voir me perturbe toujours autant. Mon cœur s’emballe toujours autant à chaque fois que je le vois. Je me dis vraiment que c’est de l’am…}

     

    -         Salut ! dit-il. Ça va mieux depuis samedi ?

     

    -         Je… oui, ça va.

     

    -         Hum… on ne dirait pas, dit-il. Tu n’es pas obligé de dire que ça va, si ce n’est pas le cas.

     

    Je suis surpris par sa perspicacité. Comment il a pu deviner aussi facilement mon état d’esprit. Est-ce que je suis aussi facile à lire ?

     

    -         Je… ce n’est pas… dis-je en détournant le regard.

     

    -         Je suis désolé, dit-il. Je ne voulais pas te braquer.

     

    -         Non, ce n’est pas ça, dis-je sans le regarder. Tu as raison, je ne suis pas dans mon assiette. En fait… je sais que je devrais profiter de ce voyage autant que possible, mais… pleins de choses sont arrivés et… ça me perturbe trop. Je m’en veux aussi d’embêter autant Marinette, elle s’inquiète pour moi tout le temps. On se connait depuis peu, mais elle est si gentille et attentionnée avec moi. Je ne sais pas si je le mérite vraiment.

     

    Je me rends compte que je viens de déballer mon sac un peu trop facilement. Je rougis de honte parce que je ne voulais pas me montrer comme ça devant lui.

     

    -         Je suis désolé, dis-je.

     

    -         Ne t’excuse pas de dire ce que tu as sur le cœur, dit Luka avec gentillesse. Et ne t’en fais pas pour Marinette, si elle s’occupe de toi, c’est parce que tu comptes pour elle. Marinette est une personne entière et c’est sans sa nature d’aider les gens.

     

    -         Je sais, dis-je. Merci Luka. Tu dis toujours les mots justes et tu es toujours à l’écoute. Tu es vraiment gentil.

     

    -         Je te remercie, dit Luka.

     

    -         Non, c’est moi qui te remercie, dis-je. Ça ne fait pas longtemps qu’on se connait, nous non plus, mais discuter avec toi, me fait toujours du bien.

     

    -         Tant mieux.

     

    -         Bien… je vais rentrer. Marinette va m’attendre et je crois que tu as encore du travail, non ?

     

    -         Oui, c’est vrai, dit-il. A plus tard.

     

    -         A plus tard, dis-je alors qu’il s’éloigne à vélo.

     

    Comme la dernière fois, je le regarde partir. Luka est vraiment quelqu’un de bien. Je suis vraiment content de l’avoir rencontré. Je comprends vraiment pourquoi Marinette l’apprécie autant. Si j’avais été à sa place, j’aurais déjà tenté ma chance, mais elle ne jure vraiment que par Adrien. {Et moi… je suis moi, donc aucune chance qu’il se passe quelque chose entre nous. C’est peine perdue, je le sais pourtant. A chaque fois, je me dis que je devrais oublier mes sentiments, même si c’est difficile et que ça fait mal. Mais pourtant, à chaque fois, je ne sais pas pourquoi, j’ai quand même envie de me raccrocher à cette lumière qu’est Luka.}

     

     

     

     

     


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