• My Hero Academia - Sentiments inconscients

     

    My Hero Academia

     Sentiments inconscients

     

     

    Date de création : Du dimanche 3 octobre au mercredi 6 octobre 2021 

    Personnages principaux : Izuku Midoriya - Katsuki Bakugo 

    Nombre de chapitres : One-Shot 

    Avertissement : Yaoi, POV Izuku 

    Genre : Yaoi, romance 

    Rating : PG13 

    Résumé :

    Izuku se réveille une nuit avec à ses côtés, Katsuki. Ce dernier ne semblant pas être conscient de ce qu'il fait, Izuku va tenter de découvrir ce qui arrive à son ami d'enfance et comprendre pourquoi il se glisse chaque nuit dans sa chambre.

    Statut : Terminé 

    Liens vers les dessins : Fanart My Hero Academia 

     

    Izuku

    Je me sens lourd, c’est comme si un poids enserrait ma poitrine. C’est très étrange comme sensation. Pourtant, je ne me sens pas mal, j’ai juste l’impression…

     

    J’ouvre les yeux, il fait encore sombre. Je tourne la tête pour regarder mon réveil, mais quelque chose me gêne, on dirait… des cheveux ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? C’est là que je me rends compte, qu’il y a quelqu’un avec moi dans mon lit. Je reste un instant surpris, incapable de bouger et même de respirer. Puis, je reprends mes esprits peu à peu pour me rappeler à quel moment une telle chose aurait pu arriver. Est-ce que je suis devenu somnambule et je serais allé dormir dans la chambre de quelqu’un d’autre ? Non, je suis bien dans ma chambre.

     

    Je bouge légèrement et la personne qui se trouve dans mes bras s’agite légèrement. Elle se redresse soudainement et c’est là que je découvre qui se trouve dans mon lit.

     

    -         Katchan ? demandais-je surpris.

     

    Soudain, il met un bras de chaque côté de ma tête et il ouvre les yeux avant de me fixer. J’attends qu’il m’engueule, qu’il me crie dessus, mais rien ne vient. C’est là que je me rends compte que son regard n’est pas comme d’habitude. Ses yeux ont l’air vide et je n’ai pas l’impression qu’il me regarde vraiment. J’ai l’impression qu’il est complètement absent. C’est très étrange de le voir comme ça, car son visage est beaucoup moins crispé que d’habitude.

     

    Mais quelque chose me perturbe. Je lis de la tristesse dans son regard, un malaise. Ce n’est vraiment pas le Katchan que je connais. Il n’a pas du tout la même expression.

     

    -         Katchan ? l’appelais-je une nouvelle fois.

     

    Il ne réagit pas. Il reste seulement là, à me regarder avec ses yeux vides. Ça me fait mal de le voir comme ça. Plus important, je me demande pourquoi il est ici ? Quand est-il venu dans mon lit ? Et pourquoi ? Est-ce qu’il serait somnambule ? Vu son comportement, je pense que c’est tout à fait ça. Conscient, Katchan n’aurait jamais pris la peine de venir dans ma chambre et de dormir avec moi. Je l’énerve, il me le fait comprendre chaque jour.

     

    Mais bon, son somnambulisme n’explique pas pourquoi c’est ma chambre qu’il a choisie et non pas celle de quelqu’un d’autre ? Peut-être que je me fais des idées et que c’est juste un hasard, ou alors… même inconsciemment, c’était ici qu’il voulait venir. Ne rêve pas trop Izuku, c’est sans doute vraiment un hasard. Je détourne le regard, car j’ai l’impression que ses yeux rouges me brulent le visage. Mais qu’est-ce qui peut bien se passer dans sa tête ? Je me redresse et c’est à ce moment-là qu’il se décide enfin à bouger. Il recule, descend du lit et sans un mot, tel un zombie, sort de ma chambre comme si de rien n’était.

     

    Je m’assois sur mon lit et regarde la place à côté de moi qu’il occupait il y a encore quelques instants. Je passe ma main dessus, c’est encore chaud. La chaleur de Katsuki est encore là. Je soupire un instant, me demandant vraiment ce qui vient de se passer. Je me remets ensuite dans mon lit pour me rendormir. J’y réfléchirais plus tard, en attendant, il vaut mieux que je dorme, sinon la journée risque d’être compliquée demain.

     

     

     

    ***

     

     

     

    -         T’en fais une tête, Deku-kun. T’as pas bien dormi ? m’interroge Ochaco.

     

    -         Heu… oui, un peu. J’ai pas mal cogité.

     

    -         Quelque chose te tracasse, Midoriya ? demande Tenya. Si c’est le cas, parles-en, il ne faut pas que des problèmes qui pourraient être réglés empiètent sur ton sommeil. Ça risque ensuite d’empiéter sur ta scolarité et…

     

    -         Oui, d’accord, dis-je. Mais… tout va bien. Je dormirais mieux ce soir.

     

    Tenya n’a pas l’air convaincu, tout comme Ochaco, mais je ne peux vraiment pas leur dire que la raison de mon manque de sommeil est dû au drôle de comportement que Katchan a eu cette nuit. Quand j’ai essayé de me rendormir après ça, je n’ai pas pu m’empêcher de cogiter, si bien qu’au moment où j’ai enfin pu fermer les yeux, il était déjà l’heure de se lever. Je baille un instant, alors que nous nous rendons dans le salon pour prendre notre petit déjeuner. Quand nous arrivons sur place, je vois que Katchan est déjà là et qu’il s’agit comme à son habitude. Il engueule Kirishima pour une histoire de pancakes. A priori, il aurait pris le dernier, ce qui ne lui a pas plu.

     

    Je vais m’asseoir tout en ne le quittant pas des yeux, cherchant un quelconque indice sur son comportement d’hier, mais je ne vois que le Katchan habituel, s’agiter devant mes yeux. Il se comporte comme tous les jours et quand il tourne la tête vers moi, c’est pour me lancer le même regard de mépris que d’habitude.

     

    Je détourne le regard. Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Est-ce que ça lui est égal ce qui s’est passé ? Ou alors, il ne s’en souvient sûrement pas. Vu l’état dans lequel il se trouvait hier soir, ça ne m’étonnerait pas. Je crois qu’il n’a vraiment pas eu conscience d’être venu dans ma chambre.

     

    -         kun… Hé ! Deku-kun ?

     

    -         Hein ? Quoi ? demandais-je en me rendant compte qu’Ochaco m’appelle.

     

    -         Ça va ?

     

    -         Heu… oui, pourquoi ?

     

    -         Tu semblais dans la lune. On dirait vraiment que quelque chose te tracasse, tu ne veux vraiment pas en parler ?

     

    -         Tout va bien Ochaco-chan, ne t’en fais pas. Je pensais juste à la journée qui nous attend.

     

    -         Ah ! Ok !

     

    Elle me regarde avec suspicion, mais ne dit plus rien. Nous finissons notre petit-déjeuner et allons ensuite en cours. Durant toute la journée, j’observe le comportement de Katchan pour découvrir ce qui a pu se passer, mais il se comporte vraiment comme d’habitude. Si ça se trouve, ce n’était rien, ce qui s’est passé hier soir. Il a peut-être juste fait une crise de somnambulisme et s’est retrouvé par hasard dans ma chambre. Je ne devrais pas chercher une quelconque explication. Ça ne se reproduira probablement pas. Il faut que j’arrête de me prendre la tête avec ça.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Je suis essoufflé, épuisé. Je viens tout juste de terminer mon entraînement quotidien, qui doit me permettre de renforcer mon corps pour mieux supporter le One For All. C’est éprouvant de le faire tous les jours, mais je n’ai pas le choix si je veux pouvoir avancer et mieux le contrôler. Je rentre dans ma chambre et m’écroule sur mon lit. Je sais que je devrais aller prendre une douche, mais je ne sais pas si je vais en avoir le courage. Pour compenser, je mets mon réveil plus tôt pour la prendre demain matin avant d’aller en cours. Je prends juste le temps de mettre mon pyjama et me glisse dans les draps frais. Ça fait du bien et je tombe direct dans le sommeil.

     

    Je sens que ça s’agit à côté de moi. On dirait… le bruit de draps qui se froissent. Et d’un seul coup, un poids tombe sur ma poitrine. Je fronce les sourcils en me demandant ce qui se passe et je commence à avoir chaud. J’ouvre doucement les yeux pour comprendre ce qui se passe et mets un peu de temps à reprendre mes esprits. Je sens que quelque chose me serre et là, je comprends qu’il y a quelqu’un avec moi.

     

    Je baisse la tête et remarque que quelqu’un me serre dans ses bras. Je reconnais immédiatement, la personne qui est venu se glisser dans mon lit. Ses cheveux blonds sont posés sur ma poitrine et son bras enserre mon corps. Il me tient fermement et je peux à peine bouger. Katchan bouge légèrement et je l’entends gémir d’un seul coup. Je rougis tout à coup, me demandant ce qui lui arrive. J’essaie de bouger un peu pour essayer de voir son visage et c’est là que je me rends compte que quelque chose ne va pas. Son visage est crispé et d’un seul coup, je sens son corps être pris de spasmes. C’est là que je me rends compte qu’il est en fait, en train de pleurer.

     

    Katchan… pleure ? Mais pourquoi ? Je l’ai rarement vu dans cet état-là, et il est clair qu’il ne s’en rend pas compte. Il n’a vraiment pas conscience d’être ici, j’en suis certain maintenant. Parce que s’il savait qu’il était avec moi dans cette chambre entrain de pleurer, je passerais sûrement un sale quart d’heure et il nierait complètement son état.

     

    Qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je dois essayer de le réveiller et prendre le risque de me prendre un coup de poing dans la figure ? Ou bien, dois-je le laisser-là et attendre qu’il s’en aille de lui-même ? Le problème, c’est que je ne sais pas si je pourrais attendre indéfiniment dans cette position qu’il daigne enfin bouger.

     

    Et puis… le voir dans cet état me perturbe vraiment. Je le sens encore sangloter contre moi et ses larmes commencent à mouiller mon T-shirt. Non, je ne peux définitivement pas le déranger, au contraire, je sens qu’il a besoin de réconfort. Je décide donc de trouver une position plus confortable et de le laisser ainsi jusqu’à ce qu’il se calme.

     

    Je le prends dans mes bras et il s’accroche un peu plus à moi. Ses larmes redoublent d’intensité et j’ai un gros pincement au cœur en le voyant comme ça. Je lui caresse les cheveux et le dos et il se cale un peu plus contre mon torse. Je ne vois même plus son visage. Je ferme les yeux et décide d’essayer de me rendormir. S’il est encore là demain matin, j’aviserais ce que je ferais.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Le lendemain, je me réveille et je remarque que Katchan n’est plus là. Il a dû repartir dans la nuit sans que je ne m’en rende compte. Je m’assois sur mon lit et réfléchis à ce qui s’est passé encore cette nuit. Katchan est revenu encore une fois et il pleurait, ce qui signifie qu’il y a vraiment un problème. Une fois, ça peut-être une coïncidence, mais quand ça arrive deux fois, ça ne peut pas être un hasard, d’autant plus vu l’état dans lequel il est venu hier. Du coup, je me demande ce qui lui arrive.

     

    Je me lève, un peu confus. Je regarde mon réveil. Il est tôt, pourquoi j’ai mis mon réveil aussi tôt au juste ? Ah oui, c’est vrai. Je suis rentré de l’entraînement épuisé hier soir et j’ai mis mon réveil plus tôt pour pouvoir prendre ma douche avant d’aller en cours. Je me rends donc dans la salle de bains et rentre dans la douche. L’eau me fait du bien, mais je ne peux m’empêcher de cogiter.

     

    Qu’est-ce qui pourrait le perturber autant, au point de pleurer ? Est-ce que ce serait son enlèvement qui le perturberait ? Ou s’en veut-il toujours par rapport à All Might ? Se sent-il coupable de sa mise en retraite forcée ? Il avait déjà vidé son sac quand nous nous étions battus, juste après qu’on l’ait ramené, mais je pensais qu’il avait repris du poil de la bête depuis. Durant la journée, il se comporte toujours de la même manière, arrogant, sûr de lui, Katchan dans toute sa splendeur, et même si je sais qu’il s’est calmé depuis son entrée au lycée, il a toujours fait en sorte de cacher ses faiblesses aux autres. Je ferme les yeux pour profiter encore un peu plus de l’eau chaude, quand j’entends une porte s’ouvrir.

     

    -         Hé ! C’est qui ? grogne une voix que je connais bien.

     

    -         C’est… C’est moi, Katchan ! dis-je un peu mal à l’aise.

     

    -         Tsss ! J’peux même pas être tranquille, bougonne-t-il. Qu’est-ce tu fous là, à cette heure-ci ?

     

    -         J’ai fini mon entraînement tard hier, alors… j’ai préféré prendre ma douche ce matin, expliquais-je.

     

    -         Mouais.

     

    Je l’entends qui entre dans la cabine juste à côté de moi. Je ne m’attendais pas à le croiser si tôt ce matin. J’ai les joues qui chauffent en repensant à cette nuit et je baisse la tête, tandis que mon cœur se serre en repensant à son visage en pleure. Encore une fois, je constate qu’il ne se souvient de rien. Il m’a parlé trop normalement. Je finis par sortir de la douche, bien avant que Katchan ait terminé. Je m’habille et sors de la salle de bains sans un mot, avant de soupirer. Comment je pourrais le comprendre ? Il ne montre aucune émotion, si ce n’est de la colère et de l’agacement quand il est avec moi. Franchement, je ne comprends vraiment pas pourquoi c’est moi qu’il rejoint la nuit pour trouver du réconfort alors qu’il me supporte si peu la journée. Je descends dans la salle commune encore vide de monde. Il est encore tôt et je vais m’asseoir sur l’un des canapés, en attendant que les autres se lèvent.

     

     

     

    ***

     

     

     

    -         Midoriya, est-ce que je peux te parler ? me demande Kirishima alors que nous sortons de notre dernier cours de la journée.

     

    -         Heu… oui, bien sûr.

     

    Je le suis dans la cour. J’avoue que ce n’est pas souvent que Kirishima me demande de parler avec lui seul à seul. En fait, je crois que ça n’est jamais arrivé. On n’a jamais été très proche, sauf quand Katchan s’est fait kidnapper et qu’il a fallu aller le récupérer. A ce moment-là, je crois que c’est le premier qui a été de mon côté. Je sais qu’il est très proche de Katsuki et qu’ils sont amis.

     

    D’ailleurs, je crois que Kirishima est le seul qui comprend Katchan mieux que personne. Il lui arrive de le manipuler avec une aisance redoutable. Ça m’a toujours impressionné et j’avoue que j’en suis même un peu jaloux. A part quand nous étions enfants, j’ai toujours entretenu une relation conflictuelle avec Katchan et pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait d’être son ami. Encore aujourd’hui, ça m’attriste qu’on se soit autant éloigné.

     

    Kirishima s’arrête et je sens qu’il est mal à l’aise. Il me tourne le dos et j’ai l’impression qu’il ne sait pas trop par où commencer. Il finit par se tourner vers moi et me faire face. Son regard dévie quelques instants avant de revenir vers moi.

     

    -         Midoriya, commence-t-il. Dis-moi… est ce que… Katsuki est venu dans ta chambre hier soir ?

     

    Sa question fait plus office d’affirmation qu’autre chose et j’avoue que ça me surprend.

     

    -         Co… comment tu le sais ?

     

    -         A vrai dire, je l’ai vu entrer, dit-il une main sur la nuque mal à l’aise.

     

    -         Ah ! dis-je un peu gêné.

     

    -         Dis-moi, il était comment à ce moment-là ?

     

    -         Comment ça ?

     

    -         Est-ce qu’il était… normal ? Enfin, je veux dire, c’était le Katsuki qu’on connait ou bien…

     

    Il semble hésiter et je crois comprendre où il veut en venir. S’il me pose cette question, c’est que lui aussi a remarqué que quelque chose clochait avec Katchan. D’ailleurs, peut-être en sait-il plus que moi sur ce qui se passe.

     

    -         Ou bien, il avait l’air bizarre ? complétais-je. Comme absent ?

     

    -         Oui, acquiesce-t-il.

     

    -         Est-ce que tu sais ce qui se passe avec Katchan ? lui demandais-je.

     

    Il semble hésiter à parler, mais maintenant qu’il a abordé le sujet, je ne le laisserais pas filer. Il commence à marcher et va s’asseoir sur un banc proche de l’endroit où nous nous trouvons. Il s’assoit et je prends place à côté de lui.

     

    -         Kirishima ? demandais-je. Dis-moi ce qui se passe. Tu sais ce qui arrive à Katchan, n’est-ce pas ?

     

    -         Plus ou moins, dit-il. Disons que je sais qu’il y a quelque chose ne va pas. En fait, juste après qu’on ait sauvé Katsuki et qu’on soit entré à l’internat, il a commencé à venir dans ma chambre… toutes les nuits. Il se glissait simplement dans mon lit et dormait à côté de moi. Puis, peu à peu, il a commencé à s’agiter. J’ai tenté à plusieurs reprises de le calmer, mais aussi de le réveiller, mais rien n’y faisait. Au matin, il partait sans un mot, le regard vide. Et quand on se revoyait le matin, il n’avait plus l’air de se souvenir de ce qu’il s’était passé. Je n’ai pas abordé le sujet avec lui, parce que j’avais peur qu’il m’envoie balader. Et il y a deux jours, il a cessé subitement de venir et j’avoue que sur le moment je me suis dit que ses terreurs nocturnes avaient juste cessées, que tout était rentré dans l’ordre, mais hier soir, quand j’ai vu qu’il était entré dans ta chambre, je me suis dit… eh bien… que rien n’était terminé. C’est pour ça, que je voulais t’en parler et savoir eh bien… si Katsuki était venu dans ta chambre conscient ou non. Mais apparemment, il la fait sans s’en rendre compte, n’est-ce pas ?

     

    -         Oui, avouais-je. Ça fait deux jours qu’il se glisse dans mon lit comme il l’a fait avec toi.

     

    J’avoue que son récit me perturbe, d’abord parce que Katsuki traîne son traumatisme depuis son retour parmi nous, mais aussi et ça j’en ai un peu honte, parce que je suis jaloux qu’il soit allé voir Kirishima en premier. Pourtant, je ne devrais pas m’étonner. Il est allé vers la personne dont il se sentait le plus proche. Mais alors… pourquoi est-ce qu’il a changé subitement de chambre pour venir dans la mienne ?

     

    -         Le premier jour, il a simplement dormi avec moi, puis est reparti rapidement. J’avoue que ça m’a surpris. Et hier soir… il s’est mis à pleurer dans son sommeil. Il est ensuite parti avant que je ne me réveille.

     

    -         Je vois, dit Kirishima en posant sa tête sur ses mains.

     

    -         Est-ce que tu crois… que son enlèvement et la retraite d’All Might l’ont perturbé plus qu’il ne le laisse entendre ?

     

    -         Probablement, dit Eijiro. Mais, j’ai l’impression que c’est plus profond que ça.

     

    -         Et qu’est-ce qu’on peut faire ? demandais-je.

     

    -         A vrai dire, je ne sais pas. Katsuki n’est pas quelqu’un qui se confie facilement. Si on lui parle de ce qu’il fait la nuit, je ne suis pas sûr qu’il nous croie.

     

    -         Oui, c’est ce que je me suis dit aussi. D’autant plus qu’il n’acceptera sûrement pas de savoir que c’est dans ma chambre qu’il vient la nuit. On ne peut pas dire qu’il me porte dans son cœur, il me déteste même, donc j’avoue que je ne comprends vraiment pas pourquoi il vient vers moi et qu’il ne continue pas à aller vers toi, qui est le plus proche de lui ici.

     

    -         Tu te trompes Izuku, dit Kirishima.

     

    -         A quel propos ?

     

    -         Katsuki ne te déteste pas.

     

    -         Tu parles ! Chaque fois qu’il me parle, c’est pour me lancer des insultes, dis-je en baissant la tête, un peu désespéré par mes propres paroles.

     

    -         C’est vrai… pourtant… crois-moi, il ne te déteste pas. Au contraire, je pense qu’il fait tout ça pour cacher ses véritables sentiments.

     

    -         Hein ? demandais-je l’air hébété. De quoi tu parles ? Quels véritables sentiments ?

     

    -         Hum… Katsuki m’en voudrait si j’en disais plus surtout que je ne suis sûr de rien. Je ne fais que des suppositions. Bref, quoiqu’il en soit, je ne pense pas que ce soit un hasard que ce soit dans ta chambre qu’il se glisse.

     

    -         Si tu le dis-je, dis-je en soupirant. Et donc… qu’est-ce que je vais faire ? Est-ce que je dois le laisser continuer à venir dans ma chambre ? Et si un jour il se rend compte de ce qu’il fait ?

     

    -         Tu lui expliqueras, dit Kirishima comme une évidence.

     

    -         Oui bien sûr, dis-je avec ironie. Et puis, il me mettra son poing dans la gueule avant de se trouver une autre chambre dans laquelle se glisser. Ce n’est pas comme ça qu’il réglera ses problèmes.

     

    -         Alors, tu proposes quoi ?

     

    -         J’avoue que je ne sais pas, soupirais-je. Il faudrait qu’on puisse le faire parler, mais… jamais il ne voudra se confier, surtout pas à moi. C’est déjà un miracle qu’il m’ait parlé la dernière fois et encore, on a fini par se battre, mais là, je doute qu’il se confie à moi.

     

    -         Il faut pourtant qu’on trouve une solution. Je vais y réfléchir de mon côté, dit Kirishima. En attendant… si jamais Katsuki revient vers toi encore cette nuit…

     

    Je ne dis rien, mais il a compris que je le laisserais entrer et que je m’en occuperais. Pour autant, je sais que cette situation ne pourra pas durer éternellement, surtout que ça fait un petit moment à priori qu’il est comme ça.

     

    -         Je vais te laisser. Je compte sur toi Izuku.

     

    -         D’accord !

     

    Il se lève et me salue d’un geste de la main. J’avoue qu’après cette conversation, je ne suis pas beaucoup plus avancé. Je sais juste que Katchan est perturbé depuis son enlèvement et qu’il se rassure la nuit en étant allé dans un premier temps dans le lit de Kirishima, puis ensuite dans le mien. Mais, je ne comprends toujours pas pourquoi il est soudainement venu vers moi.

     

    Eijiro a beau me dire que Katchan ne me déteste pas et qu’il cache ses véritables sentiments pour moi, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, je suis loin d’être le plus proche de lui. Pour autant, ce deux mots « véritables sentiments ». Qu’est-ce qu’ils peuvent signifier ? J’ai peur de me faire des idées. Si ce n’est pas ce que je crois, je ne sais pas si je m’en remettrais.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Ça fait presque une semaine que Katchan se glisse dans mon lit toutes les nuits. Et toutes les nuits, il pleure dans mes bras. Il finit par se calmer au bout d’un moment, et c’est à ce moment-là que je m’endors. Le matin, il part toujours avant que je ne me réveille. Pourtant, aujourd’hui, alors qu’il vient juste d’entrer dans ma chambre, je vois que quelque chose est différent. Je ne bouge pas de mon lit, me demandant si cette fois, il n’est pas réveillé. Cependant, son regard vide me faire dire qu’il est encore inconscient de ce qu’il fait.

     

    Il s’approche doucement de mon lit, mais au lieu comme d’habitude de prendre place à côté de moi, il monte dessus à quatre pattes, avant de mettre un bras de chaque côté de ma tête. Je rougis malgré moi, me demandant ce qui peut bien lui arriver. Son regard vide me fixe intensément. J’ai l’impression qu’il me sonde et pourtant, je sais qu’il n’a pas conscience de ce qu’il fait.

     

    -         Katchan ? l’appelais-je doucement.

     

    Pas de réponse comme d’habitude. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Comme il est au-dessus de moi, je ne peux pas bouger et je n’ose même pas en fait. Mes joues chauffent mal à l’aise. Je détourne le regard, et Katchan ne bouge toujours pas.

     

    -         Katchan ? l’appelais-je encore une fois.

     

    Toujours rien. Je le regarde à nouveau et d’un seul coup, il se penche vers moi. Je n’ai pas le temps de réagir qu’il pose soudain ses lèvres sur les miennes. Surpris, mes yeux s’écarquillent et je le laisse faire. Il se recule, me regarde à nouveau, avant de replonger sur mes lèvres une nouvelle fois. Je tente alors de le repousser, mais il s’allonge sur moi m’empêchant de bouger et continue de m’embrasser. Je ferme les yeux malgré moi. C’est tellement agréable, j’aimerais vraiment en profiter, mais je sais que Katsuki ne sait pas ce qu’il fait. Si jamais il se rendait compte qu’il était en train de m’embrasser, je m’en prendrais certainement plein la gueule. J’essaie donc de le repousser une nouvelle fois, mais encore une fois, il m’empêche de bouger. Je ne sais pas quoi faire. J’ai l’impression de profiter de lui, alors que c’est lui qui me retient. Quand il essaie d’approfondir le baiser, je prends ses bras entre mes mains et parviens à le repousser légèrement pour qu’il s’arrête.

     

    C’est là que je me rends compte qu’il est en train de pleurer. Mon cœur manque un battement en le voyant ainsi. Ses yeux sont toujours vides mais le reste de son visage exprime de la détresse. Quand il tente à nouveau de m’embrasser, je parviens à le prendre dans mes bras pour le consoler comme je le fais tous les soirs depuis des jours. Il se laisse faire, mettant ses bras autre de moi, et me serrant comme si sa vie en dépendait. Je le serre contre moi, un peu plus. Ça me fait si mal de le voir comme ça. Si seulement, je pouvais l’aider et comprendre ce qui lui arrive exactement.

     

    Je touche légèrement mes lèvres. J’ai l’impression de sentir encore ses baisers. Je rougis malgré moi. Je ne pensais pas qu’un jour Katchan serait si proche de moi et même si c’est de façon, inconscient, je ne peux m’empêcher d’éprouver un peu de bonheur. Je ne devrais pas me réjouir d’être avec lui de cette manière, mais j’aimerais en profiter encore un peu, juste un tout petit peu, avant que le rêve ne s’arrête.

     

     

     

    ***

     

     

     

    -         Oï ! Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça le nerd ? demande Katchan en grognant. Tu veux ma photo ?

     

    -         Hein ? Heu… pardon Katchan, je… je ne te fixais pas spécialement.

     

    -         Tch ! dit-il avant de s’éloigner.

     

    J’avoue que je ne m’étais pas aperçu que je le fixais comme ça. Je n’ai pas arrêté de repenser à ce qui s’est passé hier soir. Il est venu dans ma chambre et m’a embrassé. Mais, bien sûr, il ne s’en souvient pas et je ne peux m’empêcher d’éprouver un petit pincement au cœur. Je soupire, en me demandant combien de temps tout ça va durer.

     

    -         Hé ! Izuku ! dit soudain une voix près de moi.

     

    Je sursaute, ne m’attendant pas à me faire aborder de cette manière. Je tourne la tête pour voir que c’est Kirishima qui vient de m’interpeller. C’est là que je me rends compte qu’il m’a appelé par mon prénom, comme si cette histoire nous avait rapproché malgré nous, ce qui est sans doute le cas. Le problème de Katchan nous inquiète tous les deux.

     

    -         Tu m’as fait peur, Eijiro, dis-je en me disant que moi aussi, je peux l’appeler par son prénom et apparemment, il ne relève pas lui non plus.

     

    -         Désolé. Tu avais l’air perdu dans tes pensées.

     

    -         Hum… oui.

     

    -         Comment ça se passe avec… ? demande-t-il en désignant Katchan d’un signe de tête.

     

    -         Ça empire, dis-je.

     

    -         Hein ? Comment ça ? s’inquiète Kirishima. Qu’est-ce qui s’est passé ?

     

    -         Heu… en fait…

     

    Je me rends compte que je viens de faire une gaffe malgré moi. Comment je pourrais lui dire que Katchan ne fait plus que venir se glisser dans mon lit pour pleurer, mais qu’en plus, il m’embrasse sans s’en rendre compte. Pas moyen que je lui raconte ça. Eijiro me fixe, attendant que je lui réponde.

     

    -         Il pleure de plus en plus, dis-je en sachant que ce n’est pas vraiment un mensonge. Et… je n’arrive pas à lui parler. A chaque fois que je m’approche de Katchan en journée, il me fuit, comme s’il savait que je voulais lui parler de quelque chose d’important.

     

    -         Hum… c’est pareil pour moi, dit Eijiro. J’arrive à lui parler, mais… seulement quand tout le monde est là. Dès que j’essaie de lui parler seul à seul, il prétexte toujours quelque chose à faire. Je me demande par moment si, au final, il ne sait pas ce qu’il fait.

     

    -         Oui, c’est vrai que son comportement pourrait le laisser penser, mais je ne pense pas qu’il soit vraiment conscient de ce qu’il fait réellement. Je pense que c’est son inconscient qui l’empêche de parler et de se confier.

     

    Je soupire, on n’a vraiment pas avancé d’un iota, c’est désespérant. Mais bon, il faut dire que Katsuki n’est pas un sujet facile. Il n’est pas du genre à se confier facilement sur ses émotions et il a beaucoup de mal à faire confiance aux autres. Pour autant, il faut qu’on l’aide à s’ouvrir à nous, c’est indispensable pour qu’il aille mieux.

     

    -         Hé le nerd ! Magne-toi, c’est notre tour.

     

    -         Ah… heu, oui j’arrive Katchan.

     

    Avec tout ça, j’avais oublié que l’on devait combattre l’un contre l’autre. Je grimace, je n’en ai aucune envie. Je me mets en position devant lui, mais j’ai bien du mal à me concentrer. Je repense encore à hier soir et quand il s’élance vers moi, je recule et tombe sur les fesses avec surprise. Il s’arrête, lui aussi, surpris par mon geste.

     

    -         Qu’est-ce tu fous Deku de mes deux, grogne-t-il.

     

    Je le regarde, un peu perdu. Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à me battre contre lui. A chaque fois que je le regarde, je le revois entrer dans ma chambre, se glisser dans mes bras et pleurer contre moi. Je repense aussi et encore aux baisers qu’il m’a donnés hier et je rougis malgré moi.

     

    -         Qu’est-ce qui se passe Midoriya ? demande Aïzawa.

     

    -         Je… je ne me sens pas très bien, dis-je en baissant la tête.

     

    Il me regarde en levant un sourcil, surpris par mes paroles. Il faut dire que même avec des os cassés, je n’ai jamais abandonné un combat et là… juste parce que je ne me sens pas bien, je n’arrive pas à me battre. Mais si je ne peux pas me battre, c’est uniquement parce que c’est Katchan qui se trouve devant moi. Pourtant, avant, ça ne m’aurait pas du tout gêné, d’ailleurs, il y a encore peu, on s’est battu en pleine nuit, ce qui nous a valu trois jours de punition. Mais là… eh bien, je n’y arrive pas.

     

    -         On passe au combat suivant, dit Aïzawa soûlé. Sors du terrain Midoriya.

     

    -         Hein ? Quoi ? Non ! dit Katchan. Il va très bien, ça se voit, vous allez pas l’é…

     

    -         Ferme-là Bakugo. Il n’y aura pas de combat. Sors du terrain, avant que je ne te mette dehors moi-même.

     

    Katchan fronce les sourcils, mais ne dit rien de plus. Même s’il essaie de ne pas le montrer, il craint quand même Monsieur Aïzawa. De mon côté, je me relève et sors du terrain sans un mot. Ochaco vient me voir inquiète, mais je lui dis que c’est seulement un coup de fatigue. Je croise Eijiro qui me regarde avec compassion. Lui a sans doute compris pourquoi je n’ai pas réussi à me battre contre Katchan. Je vais m’installer dans un coin et baisse la tête, les bras sur les genoux. Bon sang ! Qu’est-ce que je peux faire pour aider Katsuki ? Si ça continue, sa situation va complètement empiéter sur la mienne.

     

    -         Dekuuuu ! grogne Katsuki qui s’est mis juste devant moi. Alors, comme ça, t’es fatigué ?

     

    Il me prend soudainement par le col et me soulève légèrement, si bien que je retombe sur les genoux. Il approche son visage du mien et je rougis malgré moi, détournant la tête pour ne pas fixer ses yeux rouges qui me regardent avec colère.

     

    -         Alors comme ça t’es malade Deku ? Qu’est-ce que tu as ? La flematite aigüe ? demande-t-il en serrant les dents.

     

    Je ne dis rien. Je n’ai pas du tout envie de répondre à ses provocations. J’ai peur que ça tourne mal sinon. Pourtant, il n’a pas l’air de vouloir lâcher l’affaire. Comment je vais pouvoir m’en sortir ? J’avoue que j’aimerais profiter de ce moment pour lui parler, puisque nous sommes seuls tous les deux, mais j’ai vraiment peur qu’il se braque.

     

    -         Dekuuu ! grogne-t-il.

     

    -         Tu peux pas simplement me laisser tranquille, Katchan ? demandais-je. J’ai dit que je ne me sentais pas bien, pourquoi tu ne l’acceptes pas ?

     

    -         Pourquoi je… mais j’en ai rien à foutre de ta gueule.

     

    -         Alors pourquoi tu viens vers moi ? Si tu t’en fous de moi, pourquoi est-ce que t’es là ? Pourquoi tu te préoccupes de moi ?

     

    Il me relâche brutalement je me rattrape sur les mains. Je relève la tête avant de m’assoir par terre en tailleur. Katsuki s’est reculé en écarquillant les yeux, comme s’il venait de se rendre compte de ce qu’il venait de faire. Je fronce les sourcils, mais pas de colère, plutôt d’interrogation.

     

    -         Je ne… ne prends pas tes rêves pour la réalité Deku, crache-t-il.

     

    -         De quels rêves tu parles, Katsuki ? A aucun moment, je n’ai voulu que tu te préoccupes de moi. C’est toi qui viens toujours vers moi, enfin, ces derniers temps, c’est souvent le cas.

     

    J’essaie de lui tendre une perche, mais il me regarde sans comprendre et ce n’est pas étonnant. Il recule encore et j’ai bien l’impression que j’ai touché un point sensible. Je le fixe et il détourne le regard.

     

    -         Katchan, est-ce que… quelque chose te tracasse en ce moment ?

     

    -         De quoi je me mêle, le nerd. Y’a rien qui me tracasse. Va crever, putain de Deku.

     

    Sur ces derniers mots, il se retourne et je soupire. Pourtant, au moment où il a tourné la tête, j’ai bien vu que j’avais touché juste. Son regard s’est fait plus sombre et il m’a donné l’impression de souffrir. Mon cœur se serre et je serre mon costume près de mon cœur. Katchan !

     

     

     

    ***

     

     

     

    Je pensais que notre conversation aurait fait fuir Katsuki, qu’inconsciemment, il fuirait ma chambre, mais ça a provoqué l’effet inverse. Ça fait trois jours qu’à chaque fois qu’il rentre dans ma chambre, il m’embrasse comme si sa vie en dépendait. Il me touche et je le laisse faire parce que j’ai l’impression qu’il en a besoin. Et je l’avoue, moi aussi. Plus il vient me voir, plus j’ai envie d’être avec lui, de le serrer contre moi.

     

    Malgré moi, j’attends ces moments avec impatience, alors que je ne devrais pas. Je me dégoute par moment, car j’ai vraiment l’impression de profiter de sa faiblesse. Mais, je n’arrive pas à l’empêcher, non… je n’arrive pas à m’en empêcher. J’aime le sentir près de moi. Dans ces moments-là, je suis le seul qui compte pour lui. Je ne suis plus le Deku de merde qui l’énerve, je suis celui qui le console, qui le cajole et qui prends soin de lui. Mais pour autant, je sais que cette situation ne peut vraiment pas durer.

     

    Et alors, qu’il entre une nouvelle fois dans ma chambre et qu’il s’approche de moi, je me redresse sur mon lit. Ça n’a pas l’air de le déranger car il se met à califourchon sur moi et commence à m’embrasser, prenant mes joues entre ses mains, glissant sa langue dans ma bouche, afin d’approfondir ce baiser que j’ai attendu toute la journée. Ses mains quittent peu à peu mes joues, elles descendent sur mon torse, puis sur mes hanches. Nous nous embrassons encore et encore, puis tout à coup, ses lèvres glissent le long de mon cou et j’émets un hoquet de surprise. J’ouvre les yeux qui étaient jusque-là fermés lorsque nous nous embrassions et je gémis sans le vouloir quand il commence à me lécher la clavicule.

     

    -         Katchan, non !

     

    Mais il ne s’arrête pas. Il ne m’écoute pas, ne m’entend pas. Il continue de m’embrasser le cou et je sens tout à coup sa main droite se poser sur mon entrejambe ce qui me fait sursauter. Il se redresse un instant pour me regarder dans les yeux. Ses yeux rouges toujours vides me fixent, ils fixent ensuite mes lèvres et il m’embrasse à nouveau, plus sauvagement que d’habitude. Sa main continue de caresser mon entrejambe et je le vois bouger contre moi comme s’il attendait plus.

     

    Et lorsqu’il prend ma main droite et qu’il la pose sur son entrejambe, je le repousse violement. Il retombe de l’autre côté du lit et la tête baissée, il ne me regarde pas. Je me rends compte que je suis essoufflé et je baisse la tête à mon tour. Je me sens mal, la situation tourne mal. Je me lève de mon lit, il faut que je sorte. Et alors que je passe à côté de lui, l’espace d’un instant, j’ai l’impression que ses yeux m’ont regardé avec surprise et douleur. C’est comme si, à cet instant, il avait repris conscience, mais si ça avait été le cas, il m’aurait déjà foutu son poing dans la gueule.

     

    Je sors de la chambre, je suis pied nu, mais je m’en fiche. J’ai besoin de prendre l’air. Je descends dans la salle commune avant de sortir dehors. J’essaie de calmer ma respiration, et mes tremblements, qui ne sont pas dû au froid qui pourtant me fouette le visage et les bras. Je serre mon T-shirt et je sens mes larmes couler. J’aimerais crier, mais je me retiens ne voulant pas alerter mes camarades. Mis à part à Eijiro, je ne pourrais pas expliquer mon comportement. Je tombe à genoux, laissant mes larmes couler, jusqu’à ce que je finisse par me calmer.

     

    Pourquoi les choses ont tourné de cette manière ? Ça me rend fou de ne pas pouvoir l’aider. J’ai peur de ce qui va se passer quand il prendra conscience de ce qui s’est passé entre nous. Je ne veux pas qu’il me déteste encore plus qu’aujourd’hui. Je ne veux pas être loin de lui, qu’il me regarde avec dégoût. Même si les choses doivent revenir comme avant, je préfère ça, plutôt qu’il s’éloigne définitivement de moi. Je ne le supporterais pas.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Ça fait deux jours que Katchan n’est pas revenu dans ma chambre. J’ai bien l’impression que son inconscient a senti qu’il ne pourrait plus rien faire avec moi. Alors quoi ? Il est parti dans la chambre de quelqu’un d’autre ? Est-ce que… au final, il aurait pris conscience de ce qu’il faisait ? Est-ce qu’au moment où je suis parti, il avait repris ses esprits comme je l’avais pressenti ? Je ne sais pas si j’ai très envie de le savoir. Cependant, je me dis que si jamais il avait vraiment repris conscience, il me l’aurait déjà fait payer, à moins qu’il n’ait trop honte de ce qu’il a fait avec moi.

     

    Je soupire, en regardant mon pauvre sandwich entre mes mains. Je me suis éclipsé durant la pause déjeuner, parce que je voulais réfléchir au calme. Mais, mes pensées s’embrouillent. Je n’arrête pas de penser à ce qui s’est passé, ou plutôt à ce qui a failli se passer. Si je ne l’avais pas arrêté, je me demande jusqu’où il aurait été. Je rougis malgré moi, mais j’essaie de chasser cette idée saugrenue de ma tête.

     

    Je grignote un morceau de mon sandwich sans grand appétit, avant de lever les yeux au ciel. Il va pleuvoir c’est certain et moi je suis là, à manger alors qu’un énorme nuage noir menace mon moment de solitude. Pour autant, je ne sais pas si je rentrerais pour m’abriter. Je n’ai pas très envie de bouger.

     

    Je ferme les yeux un instant, puis les rouvre. Je n’arrête pas d’avoir des flashs et c’est perturbant. Au final, je n’ai pas pu trouver de solution à son problème et je crois que je n’y arriverais pas, puisqu’il ne reviendra jamais dans ma chambre. D’un autre côté, je n’ai pas fait grand-chose jusqu’ici.

     

    -         Izuku ? Izuku ?

     

    Une main s’agite devant moi et je reprends conscience du monde qui m’entoure. Je tourne la tête à gauche et vois Eijiro assis à côté de moi. Je ne l’ai même pas entendu arriver. Au moment où je croise son regard, je ressens tout à coup une grande honte. Il comptait sur moi et au final… je n’ai vraiment servi à rien.

     

    -         T’as pas l’air dans ton assiette, dit-il.

     

    -         Ça va.

     

    Je sais qu’il ne me croit pas et je n’ai pas envie non plus de me justifier.

     

    -         Je suis désolé de t’embêter, Izuku, mais… je voulais savoir où tu en étais avec Katsuki ? demande-t-il mal à l’aise.

     

    -         Nulle part, répondis-je sans prendre le temps de réfléchir. Il ne vient plus dans ma chambre depuis deux jours, mais tu le sais déjà, n’est-ce pas ? Sinon, tu ne serais pas venu me voir, je me trompe ?

     

    -         C’est vrai, avoue Kirishima. Je le sais parce que… ça fait deux jours, que j’entends Katsuki pleurer dans sa chambre. Je suis allé le voir à plusieurs reprises, mais il m’a été compliqué de le calmer. Qu’est-ce qui s’est passé Izuku ? Est-ce que Katsuki a découvert qu’il se glissait dans ta chambre toutes les nuits ?

     

    -         Non, enfin, je ne crois pas, dis-je sincère.

     

    -         Alors quoi ?

     

    -         Alors, rien. Il faut croire que c’était passager. Ce n’est plus vers moi, qu’il veut aller.

     

    -         C’est bizarre, quand même, dit Eijiro. Tu es sûr qu’il ne s’est pas passé quelque…

     

    -         Non rien ! dis-je sèchement en me levant les poings serrés.

     

    -         Izuku ! s’étonne-t-il.

     

    -         Eijiro, je suis désolé. Je pense que je ne suis pas le mieux placé pour aider Katchan. C’était une erreur de compter sur moi. On ne s’entend pas tous les deux, jamais il ne se confiera à moi. Je ne suis rien pour lui, et je ne le serais jamais.

     

    -         Ce n’est pas vrai Izuku.

     

    -         Si, ça l’est, dis-je en me tournant vers Eijiro les larmes aux yeux. Je suis désolé Eijiro, je ne peux rien faire pour lui.

     

    D’un seul coup, je me mets à courir. J’entends Kirishima m’appeler, mais je ne me retourne pas. Je ne peux pas. Si je le fais, j’ai peur de m’effondrer devant lui et ça je ne le veux pas.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Je suis dans mon lit et je n’arrive pas à dormir. Je n’arrête pas de ressasser ma conversation avec Kirishima. Je n’ai pas été très sympa avec lui. Il s’inquiète pour Katchan, il comptait sur moi pour l’aider et je l’ai complètement laissé tomber. Je m’en veux un peu, ce n’est pourtant pas mon genre de laisser quelqu’un en peine, ce n’est pas digne d’un héros. Pourtant, j’avoue que je ne sais pas quoi faire cette fois. Je ne comprends toujours pas le comportement que Katchan a eu envers moi ces derniers jours. Pourquoi m’a-t-il embrassé d’aussi nombreuse fois, pourquoi a-t-il voulu… Mon cœur se serre, rien que d’y penser et j’ai envie de pleurer.

     

    Je ferme les yeux, mettant mon bras droit sur mon visage, comme si ce simple geste allait me protéger de mes propres pensées. Mais, ça ne fonctionne pas bien entendu. Je ne peux m’empêcher de ressasser sans cesse et c’est en train de me bouffer. J’essaie de contrôler ma respiration qui s’est soudainement accélérée. Il ne faut pas que je panique. Je me redresse brusquement, une main sur ma poitrine. J’ai bien du mal à me reprendre et quand j’entends de grands coups contre ma porte, je me sens soudain effrayé. Et si c’était Katchan ? Et s’il était venu pour en découdre avec moi, parce que j’ai profité de sa faiblesse. Je reste un moment, figé, quand les coups retentissent à nouveau et que j’entends la voix d’Eijiro. Je me sens soulagé l’espace d’un instant, mais je me tends à nouveau, quand j’entends sa voix effrayée.

     

    -         Izuku ! Izuku ! S’il te plait, j’ai besoin d’aide. Izuku ? T’es là ? Ouvre, s’il te plait.

     

    Sa voix me fait froid dans le dos. Il a l’air complètement paniqué. J’hésite un instant à lui répondre, mais quand il réitère sa demande, je ne peux l’ignorer plus longtemps. Je n’ai jamais pu ignorer les appels de détresse et c’est encore plus vrai quand il vient d’un ami. Je m’approche de la porte, puis l’ouvre. Le visage de Kirishima affiche un air à la fois de soulagement que je lui ai ouvert, mais aussi de panique.

     

    -         Izuku, viens avec moi, vite.

     

    -         Pourquoi ?

     

    -         J’arrive pas le calmer, il n’arrête pas de hurler, dit-il. Tu ne l’entends pas ?

     

    Je tends l’oreille et maintenant qu’il le dit, j’entends soudain les cris déchirants de Katchan. Mon cœur s’emballe et je me sens soudain très mal. Je remarque alors que la plupart de mes camarades sont sortis de leur chambre et se demandant ce qui se passe.

     

    -         Izuku, s’il te plait. Aide-moi. Il a besoin de toi.

     

    -         Non… non ce n’est pas vrai, dis-je en détournant le regard.

     

    -         Bien sûr que si. Avec toi, peut-être qu’il pleurait, mais il arrivait à se calmer, je me trompe ?

     

    -         Je… heu…

     

    -         Depuis qu’il ne va plus te voir, ses crises ont empiré. Izuku, s’il te plait, essaie au moins.

     

    Son regard suppliant me fait plier. Je ne peux pas résister quand on me regarde comme ça. J’acquiesce et il me fait un petit sourire, soulagé. Il m’emmène jusqu’à la chambre de Katchan, sous le regard surpris des autres qui se sont attroupés devant la porte. Kirishima se faufile entre les autres élèves et je me retrouve malgré moi derrière lui. Tout le monde me regarde et je me sens très mal à l’aise. J’arrive dans l’embrasure de la porte et j’hésite à entrer. Les cris et les pleurs de Katchan me percent les oreilles autant que mon cœur. Eijiro pose une main dans mon dos pour m’encourager à entrer. Je prends une profonde inspiration, puis pénètre complètement à l’intérieur. Je me retourne quelques instants, tenant la poignée de la porte.

     

    -         J’ai compris, dit Eijiro. Merci Izuku. Je sais que tu vas y arriver.

     

    Je ne dis rien car je ne suis sûr de rien. Je ne suis vraiment pas sûr d’être le mieux placé pour le calmer, malgré ce que m’a dit Kirishima. Mais, je ne peux pas ignorer ses cris de détresse et je m’en voudrais toute ma vie de n’avoir rien fait. Je ferme la porte derrière moi et j’entends quelques voix se demander si c’est une bonne idée de me laisser seul avec Katchan. Ça ne l’est peut-être pas, mais c’est trop tard, à présent.

     

    Je m’approche doucement du lit pour ne pas effrayer mon ami d’enfance. Il est assis sur son lit, les mains sur sa tête. Je vois qu’il est encore dans son monde, les yeux vides, mais en pleurs et en proie à une terreur que je ne lui ai jamais connu. Lorsqu’il venait me rejoindre dans ma chambre, certes, il pleurait, mais je ne l’avais jamais vu dans un tel état.

     

    Je m’assois au bord du lit et prends doucement ses mains entre les miennes. Il essaie de s’échapper de me repousser. Il est effrayé et je vois qu’il est bien incapable de sortir de son cauchemar tout seul. Je m’approche un peu plus de lui et malgré ses gestes désordonnés pour me repousser, je parviens à le prendre dans mes bras. Il s’agite de plus belle, mais je ne le lâche pas. Il tremble beaucoup, ses soubresauts me font mal au cœur, ses larmes coulent sur mon T-shirt. Je le serre dans mes bras, comme si ma vie en dépendait, et pour le calmer, je lui murmure des paroles douces et lui caresse le dos pour l’apaiser.

     

    -         Ça va aller Katchan, je suis là. Tout va bien, tu es en sécurité.

     

    Je continue de le consoler et peu à peu il s’apaise. Je me recule légèrement, mais il me retient pour me serrer un peu plus fort contre lui. Sa respiration ralentit et je le sens qui s’affaisse contre moi quelques instants. J’en profite pour desserrer son étreinte, pensant qu’il s’est endormi, mais d’un seul coup, il se redresse, recule et me regarde avec surprise.

     

    -         Katchan ? l’appelais-je un peu inquiet.

     

    Il ne répond pas et je me demande s’il est encore dans un état second ou bien si c’est me voir dans sa chambre qui le choque. Pourtant, habituellement, il m’aurait déjà sauté à la gorge pour avoir osé pénétrer dans sa chambre. Mais là, je sens que la situation est différente. Son regard s’assombrit et je vois qu’il est plein de détresse. Un peu tremblant, je lui prends à nouveau les mains, en espérant qu’il ne me repousse pas. Et avec surprise, je constate qu’il ne fait rien. Il me regarde faire, baissant la tête.

     

    -         Deku ! dit-il finalement.

     

    -         Katchan ? Est-ce que ça va ?

     

    -         J’ai recommencé, dit-il.

     

    -         Recommencé ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

     

    -         Tu sais très bien de quoi je parle, dit-il toujours sans me regarder.

     

    -         Oui, je sais, répondis-je en sachant très bien que ça ne sert à rien de tourner autour du pot.

     

    -         Putain ! dit-il avec amertume. Pourquoi ça m’arrive ?

     

    -         Katchan… est-ce que… tu te rendais compte de ce que tu faisais ? demandais-je.

     

    -         Pas au début, avoue-t-il. J’ai bien vu que quelque chose clochait, je me suis souvent retrouvé le matin, à dormir à côté de mon lit, chaussons aux pieds, alors que je m’étais couché la veille dans mon lit.

     

    Je vois qu’il est prêt à se confier cette fois. Il n’a fait aucune remarque concernant ma présence dans sa chambre et ça me laisse dire qu’il doit se souvenir, tout du moins en partie de ce qui s’est passé ces derniers jours. Mais, je dois en avoir le cœur net, j’en ai besoin.

     

    -         Depuis quand tu as conscience réellement de ce que tu faisais ? l’interrogeais-je.

     

    -         Je le sais… depuis peu… depuis… que tu m’as repoussé, il y a deux jours. J’ai repris mes esprits dans ta chambre. De bribes de souvenirs me sont alors revenus.

     

    Il grimace, mais je le vois aussi rougir. Malgré moi, je deviens rouge également. Difficile de ne pas penser à ce qu’on a fait, quand on s’est retrouvé seuls dans ma chambre. Seulement, je me demande réellement ce qu’il en pense. J’ai vraiment peur de ce qu’il va me dire, donc je préfère pour l’instant éviter de lui en demander plus.

     

    -         Oh ! Hum… est-ce que… tout ce que tu as fait jusqu’ici à un rapport avec ton enlèvement et la retraite d’All Might ? demandais-je en déviant le sujet uniquement sur lui.

     

    -         Je ne sais pas… oui, sans doute, dit-il en fixant toujours nos mains enlacées. Je pense que les crises ont commencé à cause de ça. J’ai d’ailleurs d’abord cherché du réconfort auprès d’Eijiro, sans doute parce que c’était le plus proche de moi.

     

    -         Je vois… Et… qu’est-ce qui a changé pour que… tu viennes vers moi ?

     

    -         Je…

     

    Il retire ses mains et je sens que c’est un sujet épineux. Moi qui voulais éviter de parler de tout ça, malgré moi, j’ai abordé le sujet. C’était la suite logique, mais franchement j’appréhende ce qu’il va dire.

     

    -         Katchan ? Je ne te reproche rien. Je suis même désolé pour tout ça.

     

    -         Pourquoi tu t’excuses, Deku. Tout ce qui se passe est ma faute, pas la tienne. C’est moi qui n’arrive pas à me remettre de ce qui s’est passé.

     

    -         C’est normal après ce que tu as subi, dis-je doucement. Pour autant, ce n’est pas pour ça que je suis désolé. C’est plutôt parce que… je n’ai pas fait tout mon possible pour t’aider. J’ai vu ta détresse. Tu pleurais tous les soirs dans mes bras et tu m’em... Enfin, bref ! Je l’avoue… au fond de moi, je n’avais pas envie que ça s’arrête.

     

    Katchan relève la tête, un peu surpris par mes paroles. Je le fixe un instant, avant de détourner le regard, honteux.

     

    -         En journée, tu ne fais que me mépriser, je ne trouve jamais grâce à tes yeux, m’expliquais-je. A chaque que tu me parles, c’est pour me lancer des piques. Mais ces soirs-là, tu avais besoin de moi, j’étais le seul qui comptais pour toi. Et je me suis enfin senti important à tes yeux. Je suis désolé, j’ai profité de ta faiblesse. J’aurais dû t’aider et au lieu de ça, je n’ai rien fait.

     

    -         Ce n’est pas vrai, Deku, dit-il en reprenant mes mains dans les siennes. Tu as essayé de me prévenir, lors de l’entraînement, celui où tu n’étais pas en forme. Et puis… tu m’as repoussé avant… avant qu’on aille trop loin. Si tu avais voulu en profiter, tu l’aurais fait à ce moment-là. Et puis, c’est grâce à ça que j’ai eu le déclic et même si je n’ai pas réussi à me contrôler quand j’ai décidé de ne plus te voir, je pense que c’était nécessaire. Tu as fait ce qu’il fallait. Et… tu veux savoir pourquoi c’est dans ta chambre que j’allais toutes les nuits ?

     

    Je relève la tête et ses yeux rubis plongent dans les miens. Ils serrent mes mains un peu plus fort et je me rends compte que c’est la première fois que Katchan me regarde avec tendresse. Je rougis, gêné par son expression, pour autant, je n’arrive pas à le lâcher du regard. J’ai pourtant peur de me faire des idées, parce qu’il y a encore peu, il me balançait des insultes à la figure. Mais peut-être que ce n’était qu’une façade pour cacher ses véritables sentiments. J’espère vraiment ne pas me faire d’illusion, je ne sais pas si je pourrais supporter une telle déception. J’ai peur qu’il se lève et qu’il se moque de moi, me disant que c’était une blague. Mais, son regard ne change pas et j’ai presque arrêté de respirer, tant j’attends son explication.

     

    -         Pourquoi ? demandais-je simplement.

     

    -         C’est parce que je voulais être avec toi, dit-il.

     

    -         Que… Quoi ?

     

    -         Je voulais être avec toi Deku, être près de toi, mais je m’empêchais de t’approcher. Ce n’est pas seulement mon enlèvement et la retraite d’All Might qui m’ont troublé, mais c’est aussi parce que j’ai commencé… non, je me suis aperçu que je ressentais de forts sentiments pour toi. J’ai essayé de les réprimer pendant longtemps, mais ils ont fini par ressortir inconsciemment, si bien que mon corps a agit tout seul pour combler le manque dans mon cœur. Même si c’est flou dans mon esprit, je sais que… qu’on s’est… embrassé, plusieurs fois et que… tu ne m’as pas repoussé. Et après ce que j’ai entendu, est-ce que… je serais en droit d’espérer que… tes sentiments sont réciproques ?

     

    -         Mes… sentiments ? l’interrogeais-je un peu perdu.

     

    Il détourne le regard un instant, et je le vois rougir. Puis, il s’approche doucement de moi et moi, je ne bouge pas, incrédule sur ce qui est en train de se passer. Il penche sa tête vers la mienne et pose ses lèvres sur les miennes. C’est doux, léger et rapide… trop rapide. Rien à voir avec les baisers qu’il me donnait quand il était inconscient. Mais, pour moi, celui-là est le plus important et le plus beau aussi, parce que je me rends compte que c’est réellement le premier qu’il me donne de son plein gré.

     

    -         Je t’aime Izuku, dit-il.

     

    Je rougis encore plus en l’entendant prononcer ces mots que j’attendais depuis longtemps malgré moi. Je ne pensais vraiment pas l’entendre me dire ça un jour. Je le vois qui attend ma réponse avec angoisse. Je me penche pour lui répondre et l’embrasse à mon tour. Le baiser dure plus longtemps et il est aussi plus intense, nos bouches se cherchent et nos langues se rejoignent dans un ballet incessant, jusqu’à ce que je le rompe sous le regard réprobateur de Katchan. Pourtant, je le fais pour la bonne cause.

     

    -         Moi aussi, je t’aime Katsuki.

     

    Et là pour la première fois, je le vois me sourire. Un grand sourire de bonheur étire ses lèvres et il me prend dans ses bras. Jamais je n’aurais imaginé qu’on en arrive là, pourtant, il a suffi d’un sentiment inconscient pour que l’on puisse vivre ce moment. Et ce sentiment est le plus beau. C’est l’amour.

     

     

     

     

     

    Fin !

     

     

     

     

     

     


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