• Rêve, passion et détermination - Chapitre 35

    Chapitre 35

     

    Après avoir contacté mes parents, j’appelle ensuite Michaël, qui me répond dès que je me connecte, à croire qu’il m’attendait ce qui est sans doute le cas.

    -       Salut mon pote, dit Michaël avec enthousiasme. Alors, comment ça se passe ton travail d’assistant ?

    -       Bien, pour l’instant, je commence doucement, mais j’apprends beaucoup. Par contre, le rythme est intense, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je n’ai même pas le temps de dessiner mes propres dessins, tellement, je suis crevé. Mais, je pense qu’à force, je prendrai le rythme et je pourrai me consacrer à mon nouveau manga.

    -       C’est super, dit Michaël. Ça fait plaisir. Et ça se passe bien avec les parents de Sayuri ?

    -       Très bien, même si Akira n’est pas tendre avec moi par moment. Mais, je fais tout pour ne pas les embêter.

    -       C’est vrai qu’Akira fait peur par moment, mais c’est quelqu’un de bien. S’il est sur ton dos, c’est qu’il se préoccupe de toi.

    -       Je sais, dis-je. Et sinon, et toi ? Comment s’est passé ton premier match de basket pro ?

    Il y a soudain un gros blanc et je ne le vois plus devant l’écran. Durant un moment, je me demande s’il n’est pas parti avant de l’entendre soupirer. Oh ! Ça n’annonce rien de bon. Lui qui est d’habitude si motivé et enthousiaste quand on parle de basket, là, j’ai l’impression qu’il n’en a aucune envie.

    -       Michaël ? T’es toujours là ?

    -       Oui, oui, dit-il la voix éteinte.

    -       Qu’est-ce qu’il y a ? Ça s’est mal passé ? Vous avez perdu ?

    -       Non, non, on a gagné, dit-il avant de se remettre devant l’écran.

    -       Alors, pourquoi tu sembles si dépité ? T’as fait un truc qui fallait pas durant le match ?

    -       Non.

    -       Alors quoi ?

    -       En fait… hésite-t-il. J’ai pas joué.

    -       T’as pas joué ? Comment ça ? Je croyais que tu étais prévu pour ce match.

    -       Oui, mais le coach a changé d’avis et j’ai pas pu mettre un pied sur le terrain une seule minute. Je suis dégoûté, mais bon, je viens d’arriver. Je peux pas m’attendre à être titulaire dès le début, même pour un match amical.

    -       C’est dommage, dis-je. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent.

    -       Mouais.

    -       Allez, ça va aller. Je suis sûr que le prochain match tu le joueras. En attendant, il faut que tu te donnes à fond durant les entrainements, c’est le seul moyen de te faire remarquer.

    -       Oui, tu as raison, dit-il.

    Je sens dans sa voix qu’il est très déçu et quand je vois son visage dépité, je comprends qu’il a une grosse perte de confiance. Habituellement, on est dans la configuration inverse, c’est toujours lui qui me remonte le moral et qui a toujours le mot qu’il faut pour me rebooster. Mais aujourd’hui, c’est à moi de me comporter en meilleur ami et de l’aider.

    -       Tu es un excellent joueur et ton coach finira par s’en apercevoir. Il faut que tu restes confiant. T’es sur le banc ? Alors, encourage tes co-équipiers et donne le meilleur de toi-même, tes efforts finiront forcément par payer.

    -       C’est marrant, d’habitude, c’est moi qui dis ce genre de choses, dit-il.

    Même loin, je peux sentir que mes paroles lui ont redonné un peu de baume au cœur.

    -       Ne perds pas espoir, tu y arriveras, ajoutais-je.

    -       Merci, dit-il. C’est gentil de me soutenir comme tu le fais.

    -       C’est normal, tu es mon meilleur ami. Et puis, je te le dois bien. Après tout, c’est grâce à toi si j’en suis ici aujourd’hui. Je n’aurais jamais osé venir au Japon, si tu ne m’avais pas encouragé. T’as toujours été là pour moi, alors c’est évident pour moi d’être là pour toi, même si je suis loin en ce moment. Et si tu as besoin, à n’importe quel moment, n’hésite pas. On parlera, ok ?

    -       Oui, ok ! Merci Cédric. Pareil pour toi, n’hésite pas si tu as besoin. En tout cas, je suis content que ça se passe bien pour toi.

    -       Merci. Sinon, je suis désolé, mais je vais aller me coucher. Il est tard ici et j’ai eu une longue journée.

    -       D’accord ! Bon courage.

    -       Merci, toi aussi et ne perds pas courage.

    -       Oui. A bientôt Cédric.

    -       A bientôt.

    Je referme mon ordinateur et le pose par terre. Je m’allonge sur mon lit et regarde un moment le plafond de ma chambre. Je ne m’attendais pas à ce que Michaël perde confiance comme ça. Même si je ne suis pas un expert, je sais qu’il a le potentiel pour faire une grande carrière en tant que basketteur, il faut juste qu’il s’en donne les moyens. Mais le connaissant, il ne restera pas sur un échec, ce n’est pas son genre. Il finira par remonter la pente, j’en suis certain.

    De mon côté, je suis étonné que tout se passe aussi bien, même mieux que je ne l’espérais. Et même si je ne fais encore que de menus travaux en tant qu’assistant, Kaoru, Mashiro et Ken m’expliquent tout ce qu’ils font dès qu’ils le peuvent. J’en ai plus appris sur le manga depuis deux semaines avec eux que depuis que j’ai commencé à dessiner. Monsieur Steven m’a appris les bases du dessin, mais ce n’était pas un expert en manga. Il m’a donné un tremplin pour commencer, mais je sens que c’est avec Kaoru et les autres que je vais vraiment m’épanouir en tant qu’assistant, puis mangaka.



  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :