• Rêve, passion et détermination - Chapitre 46

    Chapitre 46

     

    -       Avant que tu n’ailles plus loin, dit Daisuke. J’aimerais présenter ton manga à la prochaine réunion éditoriale.

    -       Que… Pardon ?

    -       Je voudrais présenter ton manga pour le mensuel extra. Je ne sais pas si tu le sais, mais le mensuel extra édite des one-shots et permet de lancer les nouveaux auteurs. En général, c’est un tremplin pour ceux qui veulent décrocher une série. Tu as bientôt terminé ton manga, et tu commences à avoir du succès donc si on attend plus longtemps, je ne pourrai plus leur proposer de l’éditer. Il faut savoir créer l’attente et l’envie. Je pense qu’on devrait éditer l’intégralité de ton histoire et donc la fin, dans le mensuel extra. Si, tes lecteurs savent que tu es édité dans le magazine, tu auras encore plus de succès et même de nouveaux lecteurs.

    -       Vous croyez ?

    -       Oui, dit-il. Tes lecteurs japonais se jetteront sur les magazines pour pouvoir lire la fin de l’histoire et ça te donnera aussi plus de crédit pour la suite.

    -       Mais, et mes lecteurs français ?

    -       Tu leur proposeras en même temps que la sortie du magazine. Tu pourras même leur montrer la couverture.

    -       Oui, ça pourrait être intéressant.

    -       Donc, je pense que tu devrais marquer une pause, jusqu’à la prochaine réunion, qui aura lieu fin de semaine prochaine.

    -       Ça ne va pas être trop long ? Ils risquent d’être déçus.

    -       C’est sûr, mais si jamais ça réussit, ça ne peut qu’être bénéfique pour toi, dit-il.

    -       Heu… bon d’accord. J’ai confiance en votre jugement. Espérons juste que je ne sois pas recalé à la réunion.

    -       Il y a un risque, dit-il sans mâcher ses mots. Mais, tu as fait d’énormes progrès depuis de le moment où on a commencé à travailler ensemble, alors je suis sûr que ça peut marcher.

    -       Merci… merci de croire en moi.

    -       Ce n’est rien, dit-il. J’ai confiance en tes capacités, je suis sûre que ça va fonctionner.

    -       Je l’espère.

    J’ai confiance en Daisuke, cependant, je me demande si ses collègues vont être aussi enthousiastes. Je me demande si le fait d’être étranger ne va pas jouer en ma défaveur. Il n’y a pas beaucoup d’Européens qui sont édités dans les magazines japonais. En fait, je n’en connais même pas un seul, alors est-ce que je pourrais être l’un des premiers ? C’est un véritable challenge et je pense que le meilleur moyen de savoir si c’est possible, c’est d’essayer.

    -       Bon, il est temps d’y aller, dit Daisuke. Avant de repartir à la rédaction, je dois passer voir Kaoru. J’ai une nouvelle à lui annoncer.

    -       Ah ! Je n’avais pas prévu d’y aller tout de suite, mais est-ce que je peux quand même vous accompagner ?

    -       Oui, bien sûr.

    Nous sortons du café et nous rendons à l’atelier de Kaoru. A notre arrivée, nous la trouvons avachie sur son bureau, à dormir sur une pile de feuilles. J’espère que l’encre a séché, sinon on peut s’attendre au pire, niveau maquillage faciale. Daisuke s’empresse d’aller la réveiller et comme je le pressentais, elle est couverte d’encre sur la joue gauche. Je passe dans la salle de bain et prends de quoi la débarbouiller.

    En arrivant près d’elle, je ne peux m’empêcher de rougir. Ces derniers temps, c’est une habitude. Dès que je suis près d’elle, mon cœur s’emballe. J’en ai parlé à Michaël hier et il m’a dit que j’étais tombé amoureux. J’ai bégayé que non, avant de me rendre compte qu’il avait raison. Pour autant, je ne l’ai pas reconnu devant lui, sinon il m’aurait charrié durant le reste de la conversation.

    -       Tiens, dis-je en lui tendant une serviette humide sans la regarder. Tu as de l’encre plein le visage.

    -       Oh non ! dit-elle. Mes planches, l’encre a bavé. Je me suis endormie sans m’en rendre compte.

    -       Tu es restée devant ton bureau à travailler toute la nuit ? demande Daisuke. C’est pas sérieux. Il faut vraiment que tu penses te dégourdir un peu les jambes, de temps en temps. C’est pas bon de rester assis sans bouger, tu vas finir par t’ankyloser.

    -       Dis aussi que je suis grosse, bougonne Kaoru.

    -       Loin de moi cette idée, dit Daisuke en levant les bras en signe d’apaisement. Mais, tu devrais penser à sortir t’aérer un peu.

    -       En tant qu’éditeur, tu ne devrais pas plutôt me dire de bosser comme une malade et de respecter mes délais ? demande Kaoru.

    -       Si, mais je pense aussi à ta santé. Si tu tombes malade parce que tu t’alimentes mal ou que tu ne bouges pas assez, ça nuira à ton travail. Ce sera encore pire.

    -       Bon ok. Et donc, qu’est-ce que vous êtes venus faire ici tous les deux ? Ce n’était pas prévu que tu viennes aujourd’hui Daisuke. Et toi, Cédric, tu ne devais passer que cet après-midi.

    -       Heu… oui, dis-je gêné. Mais…

    -       Cédric et moi, on s’est vu pour parler de son manga. Et comme je devais passer te voir, il m’a accompagné.

    -       Et pourquoi tu devais passer me voir ? demande-t-elle suspicieuse.

    -       En fait, j’ai une nouvelle à t’annoncer, dit Daisuke avec un air énigmatique.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :