• Rêve, passion et détermination - Chapitre 48

    Chapitre 48

     

    -       T’as un rendez-vous ? dit Michaël. Sérieux ?

    Je fixe mon écran d’ordinateur en me disant que je devrais peut-être le refermer. Ça sent la moquerie à plein nez. A croire que ça ne peut pas m’arriver. Dès qu’on parle des filles, Michaël ne peut s’empêcher de me charrier, comme si c’était incroyable qu’il y en ait une qui m’intéresse et pire encore qu’une fille s’intéresse à moi.

    -       C’est bon, commence pas, dis-je.

    -       Commencer quoi ? dit-il innocemment. J’ai encore rien dit.

    -       Mais je vois très bien à quoi tu penses, dis-je. Je te signale que je te vois. Tu crois que j’ai pas remarqué le petit sourire en coin que tu as arboré quand je t’ai dit que j’allais avoir un rendez-vous ?

    -       Tu te fais des idées, dit-il alors que je le vois qui s’empêche de rire.

    -       Mais oui, c’est ça. Si tu continues, je me déconnecte.

    -       Non, non, c’est bon. J’arrête, promis, dit-il un sourire jusqu’aux oreilles. Alors… tu vas sortir avec ta mangaka. Et qu’est-ce que vous avez prévu de faire ?

    -       On a encore rien décidé. Je pense qu’on verra sur place. De toute façon, il faut d’abord qu’elle termine le storyboard de son nouveau chapitre, donc on verra bien quand elle aura terminé, ce qu’on peut faire.

    -       Ça craint, dit Michaël. Elle peut pas juste s’arrêter le temps de votre rendez-vous ?

    -       Non, répondis-je. Sinon, elle risque de prendre du retard. Et puis, au moins elle aura l’esprit tranquille. Si elle sait qu’elle a encore du travail, elle risque de ne pas en profiter.

    -       Oui, ce serait dommage, je comprends, dit Michaël un peu plus sérieux. En tout cas, je suis content pour toi. Et j’ai vu aussi que ton manga avait du succès sur la plateforme, tu commences à avoir du succès. Mais bon, ce n’est pas étonnant, tu évolues de jour en jour. Ton style est devenu beaucoup plus fluide, je trouve.

    -       Ah ! Tu as remarqué le changement ?

    -       Oui, apparemment, ta collaboration avec Daisuke fait des merveilles.

    -       C’est vrai qu’il m’aide beaucoup. Je sais que je n’aurais sûrement pas été aussi loin, s’il n’avait pas été là et s’il ne m’avait pas soutenu. J’ai vraiment de la chance d’être ici et de pouvoir faire ce que j’aime.

    -       Ça fait vraiment plaisir, dit Michaël.

    Nous continuons à discuter un moment. Je lui apprends notamment que mon manga va être présenté lors de la prochaine réunion éditoriale et qu’il est susceptible d’apparaitre dans le mensuel extra du magazine.

    -       C’est génial, dit Michaël. Je suis sûr qu’ils ne vont pas hésiter une seconde.

    -       Ca je ne sais pas, dis-je. Il y a pas mal de candidats et je suis le seul étranger à me présenter. Ce n’est pas encore gagné, même si Daisuke m’a dit qu’il était confiant. Il espère vraiment qu’il passera. Il veut que mes lecteurs puissent lire la fin du manga dans le magazine. Il m’a dit que c’était bien de créer de l’attente. Ce qui m’effraie un peu, c’est que si ça ne passe pas et que je n’édite pas sur le site d’ici la prochaine réunion éditoriale, je perde des lecteurs.

    -       C’est un risque à courir, dit Michaël. Mais, je pense que c’est une bonne opportunité. Imagine que ça passe ? Tu pourras toucher encore plus de lecteurs. J’espère que tu ne m’oublieras pas quand tu enverras tes dernières planches. Moi aussi, j’ai envie de lire la fin. Et puis, tu me garderas un magazine hein ?

    -       Il est en japonais, je lui précise.

    -       Oui, je sais, mais je sais lire un peu le japonais. Moins bien que toi, mais bon. Et puis, comme tu le traduits en français, ça n’est pas très grave. C’est juste pour avoir un exemplaire. Ce sera ton premier succès en tant que mangaka.

    -       T’emballe pas, dis-je. C’est pas encore fait.

    -       Sois pas si pessimiste, moi je sais que tu y arriveras.

    -       Merci. Comme d’habitude, ton soutien m’est précieux.

    -       J’espère bien, dit-il.

    -       Et toi, alors ? Comment ça se passe les entraînements ?

    -       Super, mais j’avoue que je suis un peu nerveux. Ils vont bientôt annoncer les joueurs qui seront pris en équipe de France, pour jouer le championnat d’Europe. J’espère être pris, j’ai eu de bons résultats en championnat de France, mais rien n’est joué. Il y a des joueurs plus doués que moi.

    -       Si tu as eu de bons résultats, alors il n’y a pas de raisons que tu échoues. Si moi je peux être édité dans un magazine japonais, alors il n’y a pas de raisons que toi tu ne puisses pas être pris en équipe de France.

    -       C’est ce que j’espère. Mon entraineur a dit qu’il me soutiendrait, alors je croise les doigts.

    -       Moi aussi, dis-je.

    Je prends ensuite des nouvelles de tout le monde, et notamment Sayuri. Je sais qu’elle appelle régulièrement ses parents et demande même des nouvelles de moi. Cependant, on n’a pas vraiment eu beaucoup l’occasion de se parler depuis que je suis au Japon. Soit elle appelle quand je ne suis pas là, soit c’est elle qui n’est pas disponible. Alors, nous prenons des nouvelles l’un de l’autre, par intermédiaires interposés. Je n’oublie pas que c’est en grande partie grâce à elle que j’en suis là. Michaël me promet de lui dire ce qui se passe. Puis, nous parlons de Monsieur Steven à qui j’envoie de temps à autres des mails pour prendre des nouvelles et qui m’encourage à chaque fois. Ensuite, nous nous déconnectons après avoir parlé plus qu’il ne l’aurait fallu, parce qu’il est tard ici et que Michaël est en retard pour son entraînement.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :