• Chapitre 4

     

    Rêve et comportements étranges

     

           Un jeune garçon aux cheveux châtains dormait dans son lit. Il semblait avoir un sommeil paisible, pourtant après seulement quelques minutes de sommeil, il commençait déjà à s’agiter, prit dans un rêve ou peut-être un cauchemar.

     

           « Je ne sais pas où je me trouve. Il fait noir. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Suis-je dans un rêve ? Je marche lentement, mais il me semble que je ne bouge pas. Je ne vois rien, je ne distingue rien. J’essaie d’avoir des repères dans la pénombre, mais je ne sais pas où je suis, impossible de me repérer.

           Après un temps qui me paraît infini, je me sens soudain transporté, cette sensation de tomber dans le vide me donne presque la nausée, je ne me souviens pas avoir déjà eue cette sensation auparavant.

           Je distingue peu à peu des formes, puis plusieurs lumières vives apparaissent ; Je suis aveuglé par ces lumières, il me semble avoir déjà vu ça avant, mais, je ne sais plus où. Une des formes s’approche de moi, je n’arrive pas à savoir si c’est un homme ou non.

           Je ne me sens pas à l’aise et pourtant, je me sens tout de même dans mon élément, j’ai l’impression de connaître cet endroit.

           La forme s’avance de plus en plus, je vois sa main s’approcher en avant, elle semble vouloir que je la prenne, j’avance lentement ma main, mais je n’ai pas le temps de l’attraper, que je me sens partir en arrière.

     

           Je me retrouve soudain, à genoux, dans la neige, je me relève difficilement et regarde autour de moi, je me trouve dans une forêt,. il fait nuit et froid ; Je le sens en moi, le froid engourdit mes membres, je n’ai jamais aimé cette sensation.

           J’observe l’environnement autour de moi, j’ai une impression de déjà vue comme tout à l’heure, pourtant, le contexte est différent, je m’enfonce dans la forêt quand j’entends des sanglots et puis des cris.

           Je tourne sur moi-même pour voir d’où ça vient, je cours soudainement vers l’endroit du cri, mais impossible de me rapprocher, je trébuche sur une branche d’arbre et m’écroule au sol, j’essaie de me relever mais impossible.

           Je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Le froid est toujours présent, je sens la neige tomber sur moi, elle m’engourdit de plus en plus, je commence à avoir peur, j’arrive à m’adosser contre un arbre et commence à pleurer, je ne sais plus où je suis… Je ne sais plus où je suis. »

     

           Samuel se réveilla en sursaut, la sueur perlant sur son visage. « Quel était ce rêve ? » Se demanda-t-il, il avait l’impression d’avoir criée, il serra fort ses draps, essayant de reprendre ses esprits, il avait l’impression que ce rêve avait été réel, comme s’il l’avait vécu.

           Il n’alluma même pas la lumière, encore trop choqué, il essaya de se concentrer pour calmer son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine.

           La porte de sa chambre s’ouvrit soudainement sur un homme inquiet. La lumière du couloir éclairait le visage de la personne se trouvant sur le pas de la porte. Thomas s’approcha du lit de son fils et alluma sa lampe de chevet. L’adulte s’assit sur le lit et regarda un moment le jeune homme se trouvant dans les draps, il passa une main sur le front de Samuel, tout doucement, pour ne pas l’effrayer.

    -            Sam, ça va ? demanda-t-il avec inquiétude.

           Comme le jeune homme ne répondait pas, il le prit dans ses bras avec délicatesse, Thomas se rappelait bien la première fois où il l’avait tenue dans ses bras de cette manière-là ; Il était dans le même état, un état de grande détresse.

    -            Ça va aller, ne t’inquiète pas, ça va passer, ce n’était qu’un cauchemar.

           Samuel reprit peu à peu ses esprits, se sentant en sécurité dans les bras de son père, il avait l’impression d’être protégé. Pourtant, il se força à s’éloigner, il n’était plus un petit garçon. Il devait essayer de prendre sur lui pour surmonter ses cauchemars.

    -            C’est bon, ça va, merci, dit-il à son père ; Qu’est-ce que les gens diraient s’ils savaient que j’ai encore besoin de mon père pour calmer mes cauchemars ?

    Sam émit un léger rire, il savait qu’il sonnait faux mais il ne voulait pas trop inquiéter son père.

    -            Il ne faut pas que tu en aies honte, répondit Tom, c’est naturel d’avoir peur, tout le monde fait des cauchemars et l'on a tous besoins de personnes extérieures pour essayer de les calmer mais bon, je comprends que tu ressentes une certaine gêne.

           Tom passa une main sur le front de Samuel puis dans ses cheveux, il lui sourit tendrement, pour le rassurer pour lui montrer qu’il comprenait. « Après tout, moi aussi, je n’aimais pas que l’on me considère comme un enfant quand j’étais plus jeune » pensa-t-il.

    -            Bon, reprit Tom, ça va mieux ? Si tu veux parler de ton rêve tu peux.

    -            Ça va mieux mais non, c’est bon, je ne veux pas en parler ; Par contre, c’était plus un cauchemar qu’un rêve.

    -            Oui, c’est vrai.

           Monsieur Gregor se leva du lit de son fils en souriant puis il sortit en refermant la porte derrière lui, il retourna dans sa chambre et s’assit sur son lit, il réfléchissait à la conversation qu’il venait d’avoir avec Samuel ; Bien entendu, elle avait été plutôt banale, mais Thomas savait que le cauchemar de son fils était bien plus important qu’il ne l’avait dit, l’adulte l’avait entendu crier, il l’avait entendu appeler sa mère, pourtant le jeune garçon n’avait pas eu l’air d’en avoir pris conscience.

           La dernière fois que Tom l’avait entendu demander sa mère, c’était quand il l’avait recueilli. Il savait très bien que Sam n’avait aucun souvenir de sa rencontre avec lui. Il ne se souvenait plus qu’il avait été trouvé dans la forêt, et Tom n’avait pas jugé nécessaire de le lui dire dans la mesure où ce n’était pas si important que ça ;  Enfin c’est ce qu’il pensait avant, il voulait simplement le protéger.

           Lui-même n’avait aucune idée de ce qui était arrivé à Samuel avant qu’il ne le trouve, le garçon ne connaissait même pas son nom, pourtant à cinq ans, pour un enfant, c’est une des premières choses que l’on apprend.

           A présent, Tom se demandait s’il n’était pas temps de lui avouer comment il l’avait trouvé. Après tout, ce n’était pas si grave, ce n’était pas comme si c’était un lourd secret, pourtant ce qui l’embêtait, c’était de ne pouvoir lui donner plus de détail ; Sam lui poserait certainement des questions et il savait qu’il aurait du mal à y répondre ; C’est ce qui lui faisait peur.

           Dans la chambre voisine, Sam s’était rallongé, il réfléchissait à son rêve, il s’en souvenait encore. Ces formes colorées et cette forêt, il avait tellement l’impression d’avoir déjà vus ces endroits.

           Il éteignit sa lampe de chevet et se réinstalla confortablement dans ses draps, il avait cours le lendemain et il aurait bien voulu dormir un peu plus que deux heures cette nuit-là. Il ferma les yeux essayant de dormir à nouveau, mais le sommeil ne semblait pas vouloir revenir.

           Il pensait encore trop à son rêve et n’avait pas très envie de le revivre, il se tourna et se retourna plusieurs fois dans son lit pour essayer de dormir. Abandonnant la bataille, après seulement quelques minutes, il ralluma sa lampe et se remit en position assise. « C’est peine perdue pour le moment, je n’arriverais pas à me rendormir tout de suite. »

           Il se leva et alla près de sa fenêtre, l’ouvrit ainsi que ses volets et regarda un moment dehors, les bras croisés sur le rebord, il regardait le jardin, le portail, la route déserte encore illuminée par les réverbères ainsi que par la lune.

           Il leva les yeux pour regarder l’astre de la nuit, il aimait beaucoup regarder la lune, cette lumière si blanche et pure qui illumine le ciel noir, laissant un point de repère dans la pénombre ; Cette lumière, il l’aimait, elle le rassurait, il avait l’impression d’être lié à elle.

           Il aurait voulu voler vers elle, s’imprégner de sa lumière comme l’aurait fait un ange. Quand on lui demandait de choisir entre voler ou être invisible, il disait toujours « Je veux m’envoler dans le ciel, comme le feraient les oiseaux. » Il avait toujours cru que c’était possible, au fond de lui, quand il était petit, il en avait toujours eu la certitude.

           Depuis, il avait grandi et ce rêve s’était peu à peu dissipé. Il vivait avec plus de rationalités, même si sa vie était un mystère, même si ce qu’il était pour les autres était invraisemblable, il était tellement différent des autres qu’il avait vraiment crus pendant longtemps à toutes les histoires de contes de fées que lui racontaient son père ou ses instituteurs et institutrices à l’école.

    -            Si je pouvais voler, tout serait peut-être plus simple ou plus compliqué, se dit-il à voix haute en soupirant.

           Samuel referma ses volets et sa fenêtre puis repartit se coucher, il se rallongea dans ses draps et éteignit la lumière, il resta un moment sans bouger, écoutant sa respiration, puis ferma les yeux, il s’endormit peu de temps après, le sommeil l’emportant finalement.

     

           Le lendemain, Sam fut réveillé par son réveil, une musique agressive sifflait dans ses oreilles, il ouvrit difficilement les yeux et posa une main sur le coupable qui l’avait réveillé, il l’éteignit puis se leva doucement.

           Il avait l’impression de ne pas avoir dormie du tout, il se souvenait très bien de ce qui s’était passé dans la nuit. A présent, il avait très mal à la tête, la douleur était très forte, il se leva de son lit, ne prit même pas la peine de mettre ses chaussons et sortit de sa chambre pieds nus, passant de la moquette moelleuse de sa chambre, au sol froid du couloir.

           Il descendit les escaliers lentement, une main sur sa tempe et arrivé au bas, se dirigea vers la cuisine, Thomas était déjà présent et avait préparé le petit-déjeuner, il fut surpris de voir son fils déjà debout ; Lui qui ne manquait aucune occasion de dormir un peu plus, aujourd’hui, il était en avance, sachant très bien qu’habituellement, il avait du mal à se lever, Sam mettait toujours de l’avance sur son réveil, et même s’il le faisait, il lui arrivait de se rendormir et Tom était toujours obligé d’aller le réveiller.

    -            Déjà debout ? demanda l’adulte.

    -            Oui.

           Thomas prit une gorgée de café et regarda son fils, celui-ci semblait fatigué, il était encore sur le pas de la porte de la cuisine et se mit à bâiller. Finalement, il vint s’asseoir à côté de son père, il s’affala sur sa chaise et commença à manger le petit-déjeuner qu’il lui avait préparé.

     

           Une vingtaine de minutes plus tard, Sam et son père étaient en route pour le collège. Quand ils arrivèrent près de l’école, Sam fut accueilli par Gwen et Mathieu qui l’attendaient devant l’entrée. Le châtain sortit de la voiture, les yeux dans le vague tout en disant au revoir à son père.

    -            Salut Sam ! dirent en cœur ses deux amis.

    -            Lu’, répondit l’intéressé en leur faisant un signe de main.

           Samuel s’approcha des deux autres et leur fit un petit sourire, il ne voulait pas qu’ils se posent des questions ; sa migraine n’était toujours pas partie et il lui semblait qu’il n’arrivait pas à laisser ses yeux ouverts, il avait fallu que son père le réveille dans la voiture parce qu’il s’était endormi contre la vitre.

           Gwen et Mathieu le regardaient anxieusement, ne sachant pas exactement ce qu’ils devaient faire, ils savaient tous deux que Sam ne voulait pas qu’ils s’inquiètent pour lui. Cependant en le voyant descendre de cette voiture, il leur était impossible d’ignorer l’état dans lequel était leur meilleur ami.

    -            Sam, est-ce que ça va ? Tu m’as l’air très pâle, commença Gwen en brisant le silence.

    -            Gwen a raison, on dirait que tu n’as pas dormi de la nuit.

    -            C’est le cas, mais ne vous inquiétez pas, ça va passer.

           Sam leur sourit plus franchement, mais, comme la veille, son sourire sonnait faux. Il ne pouvait oublier le rêve qu’il avait fait dans la nuit. Il bâilla pour la dixième fois depuis qu’il était levé et entra dans l’établissement, ses deux amis le suivaient, le regardant avec inquiétude.

           Arrivé près de la salle de classe, Sam s’adossa au mur et ferma les yeux tout en posant son sac à terre, il se serait bien endormi ici mais bon, ce n’était pas l’endroit pour le faire, il rouvrit les yeux pour remarquer que la plupart des élèves présents dans le couloir le regardaient, Samuel soupira ; Qu’est-ce qu’ils avaient donc à le regarder comme ça ?

    -            Vous voulez ma photo ? demanda Sam avec agressivité.

           Les élèves fautifs détournèrent leur regard, gênés et presque effrayés. C'étaient des élèves qui venaient d’entrer au collège et donc, aussi discrets que des éléphants. Sam se tourna vers Mathieu présent à ses côtés, Gwen ayant rejoint une de ses autres amies, il regarda son meilleur ami qui semblait effrayé.

    -            Qu’est-ce qu’il y a ? demanda le châtain.

    -            Rien, c’est juste que... Il m’a semblé que tes yeux… Enfin laisse, ce n'est pas grave, tu ne devrais pas te prendre la tête à cause d’eux.

    -            Je sais, c’est juste, … je sais que je te le répète, mais ça m’agace.

           Sam leva la tête et regarda le plafond, son mal de tête empirait et la fatigue ne l’aidait pas vraiment à se sentir mieux. Il regarda autour de lui, aucun regard posé sur lui, enfin, plus maintenant. David avançait vers les deux garçons un sourire sur les lèvres. Personne n’aurait pu dire ce que renfermait ce sourire, il était très énigmatique, mais aux yeux de tout le monde, c’était un sourire amical, ne sachant pas exactement ce qu’il pouvait représenter.

           Le brun s’avança, faisant se retourner tout le monde sur son passage, les jeunes filles présentes dans le couloir chuchotaient à son passage, Sam se demandait comment David pouvait supporter de se faire dévisager comme ça ; Lui, il n’y arrivait plus, mais apparemment pour le brun, ça n’avait pas l’air d’être important, il se mit devant Sam et Matt et les regarda toujours le sourire aux lèvres.

    -            Salut ! dit David.

    -            Salut ! répondirent Sam et Mathieu en cœur.

    -            Sam, est-ce que je pourrai te parler à la pause ?

    -            Heu…

    -            Je suis désolée, on a déjà prévu une discussion, intervint Gwen.

           Sam regarda son amie surpris par son intervention, c’est vrai qu’il devait lui parler et justement le sujet de conversation était juste à leurs côtés ; Mathieu les regardait, intrigué tandis que le regard de David n’avait pas changé ; Sam n’aurait su dire si ça l’embêtait ou non.

           Gwen fit un grand sourire au châtain et au brun tandis qu’elle rentrait dans la classe depuis peu ouverte par leur professeur de mathématiques, Samuel ne savait plus vraiment quoi dire et restait légèrement étonné de son intervention, bien qu’elle fût nécessaire.

    -            Eh bien, ce n’est pas grave, fit David. Et ce midi, ce sera bon ? On pourra déjeuner ensemble au réfectoire.

    -            Heu… d’accord.

    -            Alors, on fait comme ça.

           Décidément, Sam était vraiment pris au dépourvu aujourd’hui, il ne savait pas pourquoi il avait accepté de manger avec David mais étant donné qu’il voulait lui parler, Sam n’avait pas pu refuser, David entra dans la salle de classe, très vite suivi de Mathieu et Samuel.

           David avait vraiment eu du mal à lui parler les premiers jours mais maintenant, il allait pouvoir le faire, il ne lui dirait pas tout, il ne pouvait pas pour l’instant, mais il allait amener le sujet en douceur sans trop le brusquer.

           Tandis que les trois garçons s’asseyaient à une place, Mathieu et Sam se mettant près de Gwen et la jeune fille rousse qui se prénommait, il l’avait appris depuis peu, Céline, le professeur commença son cours, celui-ci se passa très lentement comme Sam l’avait prévu. son mal de tête était de pire en pire et il avait un mal fou à se concentrer. Cela faisait presque deux heures qu’il était assis sur cette chaise et ça ne changeait pas.

    -            Tu es sûr que ça va ? demanda Mathieu en chuchotant.

    -            Oui, ne t’inquiète pas.

           Le jeune garçon n’était plus sûr à présent qu’il allait bien, même s’il essayait de convaincre ses amis. Il regarda autour de lui, et se concentrer, sur un point précis ne l’aidait pas, agiter la tête dans tous les sens non plus. Il mit sa tête entre ses mains, espérant que la sonnerie annonçant la pause, retentirait dans peu de temps. Il regarda son cahier, il n’arrivait pas à se concentrer sur ses exercices.

           Il releva une fois de plus la tête regardant tout ce qui l’entourait, du professeur aidant une élève, aux murs colorés de la salle, il portait son regard sur tous les élèves, penchés sur leur table, réfléchissant aux problèmes posés quand il croisa le regard de David, toujours souriant, il sentit un frisson lui parcourir le corps ; Il le mettait vraiment mal à l’aise, mais en même temps, il sentait qu’il avait moins mal. « C’est la meilleure, c’est maintenant qu’il part ce fichu mal de tête » se dit Sam. La sonnerie retentit enfin au plus grand soulagement de Samuel et de tous les élèves.

           Sam sortit avec Mathieu et Gwen de la salle tandis que David passait près d’eux avec des filles de leur classe, Samuel sentit une main sur son épaule et se tourna vers son propriétaire.

    -            Tu es vraiment pâle, tu devrais aller à l’infirmerie.

    -            Non, c’est bon, je suis juste fatigué, Matt ; De plus, mon mal de tête est parti. Nous devons parler Gwen, non ?

    -            Oui, exact, tu nous excuses, blondinet.

    -            Pourquoi est-ce que je ne peux pas être présent ?

           Mathieu se sentait mis à l’écart et Gwen ne faisait rien pour empêcher ça, Samuel se sentait gêné par rapport à la situation, il ne voulait pas cacher des choses à son meilleur ami, cependant Gwen insistait pour qu’il ne soit pas là.

    -            Parce que je veux parler à Sam en priver.

    -            Gwen, tu es sûr que Mathieu ne doit pas être présent ? Après tout, si c’est ce à quoi je pense, il n’y a pas de problème.

           Gwen sembla réfléchir un moment, il est vrai que si Sam voulait que Matt soit au courant alors, il était inutile de lui cacher la conversation, et puis, ce n’était pas comme si le sujet « David » était si important que ça. Enfin, c’est ce qu’il pensait, il ne savait même pas pourquoi il s’en préoccupait, cependant, il voulait avoir l’avis de Gwen à ce sujet. Le fait aussi que David veuille lui parler le midi même était encore plus… étrange, Samuel ne savait pas vraiment comment réagir face à ça.

    -            Très bien, Blondie peut venir puisque tu veux bien, lâcha Gwen avec indifférence.

    -            Trop aimable, répondit Matt avec sarcasme.

    -            Ne commencez pas, fit Sam en sentant son mal de tête revenir à cause de leur dispute naissante.

           Sam commença à s’éloigner tandis que les deux autres le suivaient, c’était le seul moyen de se faire entendre sinon, ça aurait continué comme d’habitude, ils allèrent dans un coin tranquille du collège, Sam s’adossa contre un mur et regarda ses deux amis, puis les autres élèves discutant, dans la cour.

    -            Alors qu’est-ce que tu penses de David ? demanda Sam à Gwen.

    -            Je pense qu’il est trop… faux, il sourit sans cesse et ce n’est pas simplement un sourire heureux, son sourire veut dire beaucoup de choses ; J’avoue que c’est assez inhabituel ; Depuis qu’il est arrivé, je n’ai jamais vu d’autres expressions sur son visage, on dirait qu’il est figé.

    -            C’est ce que j’ai senti aussi.

    -            Mais pourquoi vous vous en préoccupez comme ça ? demanda Mathieu, c’est peut-être dans sa nature.

           Sam dévisagea un moment le blond, il se souvenait de la discussion qu’il avait eue avec lui, il lui avait dit qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète au sujet de David ; Peut-être avait-il raison, mais il voulait l’avis de Gwen, elle avait toujours su le conseiller.

    -            Oui, je sais. On ne devrait peut-être pas se méfier comme ça. Mais j’avoue que c’est plus fort que moi. De plus, il veut me parler tout à l’heure et j’avoue que ça me met très mal à l’aise.

    -            Tu nous diras ce qu’il t’a dit ? fit Gwen.

    -            Oui, mais si ça se trouve, il veut juste être ami avec moi.

           Sam essayait de s’en convaincre, mais il doutait tout de même de ce qu’il disait. La cloche sonna, annonçant la fin de la pause et les trois amis durent se rendre à leur prochain cours.

    -            Si tu veux mon avis, dit Gwen tout en marchant, je pense que tu devrais tout de même faire attention. Je ne sais pas pourquoi mais il cache quelque chose. Bon d’accord, on ne le connaît pas et je me fais peut-être de fausses idées mais sois prudent quand même.

    -            Oui ! D’accord, répondit Sam en entrant dans leur salle d’histoire.

           Samuel soupira, pourquoi fallait-il qu’il soit si méfiant ? Il ne pouvait pas s’empêcher de se poser des questions. Il s’assied à une table, Matt à ses côtés et sortit quelques affaires, il vit entrer peu de temps après David, toujours souriant puis s’installant à une table pas très loin ; Dans une heure, il devait lui parler.

           Le châtain se demandait vraiment ce qui le faisait douter comme ça. Habituellement, il était plutôt amical avec tout le monde même si les autres le regardaient toujours avec une fascination extrême. David tourna la tête vers Sam une fraction de seconde puis regarda la professeur qui venait d’entrer, le cours commença dans le calme tout le monde écoutant plus ou moins ce que leur professeur avait à leur dire et quel programme ils auraient pour l’année.

           Alors que Sam regardait sa feuille, une voix s’éleva avec violence dans la classe, Samuel releva la tête pour remarquer qu’un élève de sa classe s’était levé et pointait son poing vers son voisin de table, il vit leur professeur se lever de sa chaise et aller directement vers les deux élèves.

    -            Veuillez vous séparer ! ordonna la professeur.

    -            Qu’est-ce qu’il leur arrive ? demanda Sam à Mathieu.

    -            Je ne sais pas trop, on dirait qu’ils vont se battre, pourtant, il ne me semblait pas qu’ils se disputaient.

    -            Comment ça ?

    -            J’ai regardé un peu autour et ils n’avaient pas l’air de se parler, Julien s’est levé d’un coup et a commencé à crier.

           Madame Merteuil essayait tant bien que mal de séparer ses deux élèves qui, depuis peu étaient en train de se battre ; Tout le monde regardait la scène avec effarement, ne s’attendant certainement pas à ce qu’une bagarre éclate dans leur classe, quatre jours à peine, après la rentrée.

           Sam regardait la scène, sans vraiment comprendre lui non plus ce qu’il se passait, il regardait tous les élèves pour une fois de plus porter son attention sur David qui avait les sourcils froncés et semblait réfléchir à quelque chose. Samuel était sûr que ce n’était pas à l’histoire mais plutôt à autre chose.

    -            Je vous laisse, intervint la jeune femme après qu’elle eut séparé leurs deux camarades. Je les emmène chez le conseiller d’éducation, vous, continuez vos exercices.

           Tandis que le professeur d’histoire emmenait les deux élèves qui venaient de se battre, Sam se tourna vers Mathieu pour lui parler, Gwen qui se trouvait derrière se pencha vers eux.

    -            C’est bizarre tout de même, commença Gwen, Julien n’est pas du tout du genre à se battre, bien au contraire.

    -            C’est ce que je me disais aussi, répondit Matt et surtout, il l’a fait sans aucune raison.

    -            Vous savez, je viens de voir David et il avait complètement perdu son sourire.

    -            Comment veux-tu le garder quand on voit deux personnes se battre ?

    -            Ce n’est pas ça, il ne semblait pas surpris, il semblait plutôt… contrarié.

           Et voilà qu’il recommençait, le sujet « David » revenait sans cesse sur le tapis. Cependant, il ne pouvait pas nier ce qu’il avait vu, mais Sam finissait par penser qu’il devenait trop parano. Cet événement n’avait rien à voir avec David, il le savait et pourtant, il n’avait pu s’empêcher de le regarder avec suspicion.

    -            Laisse tomber avec lui, tu ne devrais pas t’en préoccuper plus que ça, et puis, au moins, on sait qu’il est humain puisqu’il arrive enfin à changer d’expression.

           Mathieu ria doucement pour ne pas trop se faire remarquer tandis que Gwen le regardait désespérée par son comportement, ça ne faisait rire que lui. Quant à Sam, lui non plus ne riait pas, à dire vrai, tout le monde aurait pu croire que le nouvel élève n’était pas humain mais c’était impossible ; Lui-même n’était pas comme tout le monde et pourtant, ça ne voulait pas dire qu’il n’était pas humain, il était juste… particulier.

     

           Le professeur Merteuil revint une vingtaine de minutes plus tard sans les deux bagarreurs et continua son cours, celui-ci se termina plutôt vite étant donné le tapage qui avait eu lieu. La cloche sonna et tous les élèves sortirent de leur classe, il était onze heures et demie et Sam se dit qu’il devait manger avec David, cependant, ça l’ennuyait de devoir laisser Mathieu.

    -            Je suis désolé de te laisser, dit Sam mal à l’aise.

    -            Ce n’est pas grave, quoi que, manger avec la peste ne m’enchante guère mais je ferais avec, le rassura Mathieu.

    -            C’est moi que tu traites de peste ? grogna Gwen, tu préfères manger tout seul ?

    -            Gwen, s’il te plait, supplia Sam, je vous rejoindrais un peu plus tard et je vous raconterais. Ok ?

    -            Ok ! dirent Matt et Gwen en cœur.

           Sam alla rejoindre David qui l’attendait non loin de là, David avait les mains dans les poches et regardait le jeune garçon avancer vers lui, il allait enfin pouvoir lui parler, il attendait ce moment depuis quelques jours déjà, il devait parler à Sam pour pouvoir le préparer à ce qui viendrait et il s’était juré de le faire.


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