•  Chapitre 1

     Hikaru Aïzawa

     

     

    Nous descendons enfin du bus. Le trajet m’a semblé plus long qu’en avion. C’est incroyable ces embouteillages. Pour conduire ici, il faut avoir une patience à tout épreuve. Nous nous trouvons devant le collège et je ne peux m’empêcher de remarquer que nous sommes très proche de la cathédrale Notre-Dame. Marinette m’en avait parlé, mais je ne m’attendais pas à ce que nous soyons si proches. Dommage qu’il ne soit plus possible de la visiter aujourd’hui à cause l’incendie qu’il y a eu lieu. Mais, cela reste un monument emblématique de Paris et la voir en vraie est un privilège incroyable. Enfin, c’est comme cela que je le ressens.

     

    Quand nous étions dans le bus, nous avons pu voir également la tour Eiffel de près. Le bus est passé juste à côté, tout comme l’arc de Triomphe, l’Obélisque et la Pyramide du Louvres. Nous avons fait un véritable circuit touristique et j’ai bien l’impression que ce circuit était prévu, ce qui expliquerait pourquoi notre trajet ait duré aussi longtemps.

     

    Je suis le dernier à sortir du bus. Je récupère donc ma valise en dernier et me retrouve derrière les autres. Encore une fois, ça me va très bien. Je n’aime pas trop me faire remarquer en général. Je suis mes autres camarades qui sont impatients de rencontrer leur correspondant français. Je m’aperçois très vite que les élèves qui participent au programme d’échange nous attendent dans la cour. Comme je suis derrière et que je ne suis pas très grand, je ne parviens pas à repérer Marinette. Mieux vaut que je prenne mon mal en patience, de toute façon, je sais qu’on finir par se retrouver.

     

    -       Bonjour à tous et bienvenue au Collège Françoise-Dupont. Je suis Monsieur Damoclès, le proviseur et je suis ravi de vous accueillir amis japonais dans le cadre de cette échange franco-japonais.

     

    Il continue son monologue, et je ne l’écoute que d’une oreille. Je commence à être fatigué et j’avoue que j’aimerais vraiment qu’il abrège son discours. Je m’éloigne un peu, pour me caler contre un poteau de basket qui ne se trouve pas très loin de moi et ferme les yeux quelques secondes. C’est pas possible, ça ne va pas m’arriver maintenant ? Je tourne le dos à l’assemblée et essaie de tousser discrètement. Ça s’agite dans mon sac et je l’ouvre doucement.

     

    -       Ne t’en fais pas, dis-je doucement. Ça va aller.

     

    -       Tu…

     

    -       Hikaru Aïzawa !

     

    Je sursaute alors qu’on m’appelle. Je referme mon sac rapidement et je sens que tout le monde me regarde. Je les regarde tous un peu perdu et mal et m’aperçois qu’une jeune fille me regarde plus intensément que les autres. C’est là que je comprends que c’est Marinette, ma correspondante. Je sais que c’est elle, car elle m’avait envoyé une photo d’elle. Je me rends compte alors que beaucoup de choses à changer dans la cour, et notamment la place de mes camarades, qui sont à présent à côté d’un français chacun, ce qui me laisse à penser que la répartition est en cours.

     

    -       Hikaru, qu’est-ce que tu attends ? demande ma professeur. Marinette t’attend.

     

    -       Je suis désolé, sensei.

     

    Je rougis un peu, m’avance vers Marinette et manque de me casser la figure. Je sens des rires autour de moi.

     

    -       Heureusement que je ne suis pas tomber sur lui, dit une jeune fille blonde avec un ricanement agaçant. Mais bon, il ira bien avec Marinette. Entre maladroit, on se comprend.

     

    Je sens que je ne vais pas l’aimer celle-là. Elle a l’air très imbue d’elle-même. Moi aussi, je suis content de ne pas être tombé sur lui. Ils doivent tous penser que je suis maladroit, mais je suis loin de l’être en général. Disons que là, je ne suis pas au mieux de ma forme, mais je ne peux pas leur montrer. Il ne faut pas qu’on comprenne ce qui se passe. Je m’approche de Marinette et elle me sourit, un peu intimidée.

     

    -       Konnichiwa Hikaru ! dit-elle un peu mal à l’aise.

     

    -       Bonjour Marinette, dis-je. Est-ce que tu vas bien ?

     

    -       Heu… oui et toi ?

     

    -       Oui, très bien merci. Je suis ravie d’être ici et de te rencontrer enfin.

     

    -       Heu… moi aussi.

     

    Elle semble surprise. Peut-être s’attendait-elle à ce qu’il soit plus difficile de communiquer avec moi. Pourtant, notre correspondance aurait dû lui faire comprendre que je parlais plutôt bien français. Mais bon, j’imagine que m’entendre parler doit la surprendre. Je me mets à côté d’elle et nous attendons que la répartition se termine. Le temps me semble long, mais j’essaie de ne pas trembler. Si après tout ça, je peux me reposer un peu, ça devrait le faire. Les professeurs nous donnent les dernières recommandations et enfin, il est temps de quitter le collège. Comme nous sommes arrivés assez tard, et comme les explications et la répartition ont duré assez longtemps, la nuit a fini par tomber.

     

    -       Tu es prêt ? me demande Marinette.

     

    -       Prêt ? Prêt à quoi ?

     

    -       Pour cette première soirée à Paris, dit-elle.

     

    -       Ha… heu… oui, oui, bien sûr.

     

    -       Alors, c’est partie, dit-elle avec un sourire radieux.

     

    Je lui souris à mon tour. Elle est comme dans sans ses lettres, gentille et amicale. Je ne pense pas me tromper en disant que je suis bien tombé. Nous rentrons chez elle et je dois dire que je ne suis pas mécontent de pouvoir enfin me reposer un peu. Ses parents m’accueillent avec beaucoup d’enthousiasme et me montrent l’endroit où je vais dormir.

     

    -       Dès que tu te seras installée, rejoins-nous dans le salon, dit Marinette. Tu dois avoir faim.

     

    -       Oui, merci.

     

    Elle repart avec un sourire bienveillant. Je regarde la chambre quelques secondes et me pose sur le lit. Je ferme les yeux quelques instants quand j’entends que ça s’agite dans mon sac. Je l’ouvre et quelque chose en sort.

     

    -       Fiou, j’ai cru que j’allais finir étouffer.

     

    -       Je suis désolé, Inuki, dis-je. Mais, tu sais qu’il faut rester discret. Il ne faut pat que l’on te voit.

     

    -       Je sais bien, dit-il. Mais entre l’avion, le bus et le collège, le temps m’a paru long.

     

    -       Excuse-moi, Inuki, dis-je en toussotant légèrement.

     

    -       Est-ce que ça va ? demande Inuki en s’approchant de moi rapidement l’air inquiet.

     

    -       Oui, t’inquiète. Un peu de repos et ce sera bon.

     

    -       J’espère qu’on va trouver rapidement le gardien, dit Inuki.

     

    -       Je l’espère aussi, dis-je en me levant. Je vais y aller manger. Reste ici, en attendant. Tu as plus d’espace maintenant.

     

    -       Oui, à tout à l’heure.

     

    Je sors de la chambre et rejoins la famille Dupain-Cheng dans le salon. Nous mangeons tranquillement, les parents de Marinette me pose beaucoup de questions sur moi, sur le Japon. Un véritable interrogatoire, mais j’y réponds avec plaisir. Je n’ai pas souvent l’occasion de parler comme ça.

     

    -       Tu parles vraiment bien français, s’exclame Tom le père de Marinette.

     

    -       Ce n’est pas si incroyable, dis-je un peu mal à l’aise. J’ai des origines françaises, je n’ai pas de quoi me vanter.

     

    -       Oh !, Mais quand même, dit Tom. Parler deux langues, c’est une chance.

     

    -       Oui, je crois, dis-je en souriant.

     

    Après manger, je tombe de sommeille, mais je n’ose rien dire, mais apparemment, mon état n’a pas échappé à Marinette.

     

    -       Le voyage a été long, fit Marinette. Si tu veux aller dormir, n’hésite pas.

     

    -       Oui… oui, je crois que j’ai besoin de repos. Le décalage horaire est assez violent. C’est comme si j’avais vécu deux journées.

     

    -       Je comprends, dit-elle.

     

    Elle m’accompagne jusqu’à ma chambre et me souhaite bonne nuit. Je lui rends sa politesse, avant de fermer la porte de la chambre. Je me change rapidement et me couche enfin. Je ferme les yeux, alors que je sens Inuki près de moi.

     

    -       On va trouver le gardien, Inuki, dis-je. Maintenant qu’on est à Paris, ce n’est plus qu’une question de temps Je te le promets, je réparerais ton Miraculous.

     

     

     


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