• Chapitre 6

    5. Les samouraïs

    Voici la dernière histoire de mes chroniques. Celle-ci est assez spéciale. Je me suis en effet retrouvé à aider des hommes ayant des idéaux plus grands que leurs vies et bien différents de ceux que j'ai aidés jusque là. C'est justement cette grandeur qui m'a plu chez eux.

    Cette fois, je me suis retrouvé dans une guerre où l'honneur était en jeu. Dans les escapades précédentes que j'ai faites sur Terre, j'étais entré dans des conflits qui, je peux bien le dire, n'avait rien d'aussi « noble ». Dans cette histoire, je vais vous parler d'un samouraï mais pas n'importe lequel. Ce samouraï a conquis mon cœur comme l'ont fait ses incarnations précédentes.

    L'histoire se passe au Japon en 1866, pendant l'ère Meiji. A cette époque le port du sabre était interdit dans les villes sous peine d'être arrêté. L'interdiction du port du sabre était, pour les samouraïs, synonyme de déshonneurs.

    -Maître ? Où allez-vous ?

    Laïloas, toujours aussi curieux. Je me demandais si un jour, il allait me laisser tranquille. Je m'avançais vers lui. Il courbait le corps jusqu'à ce que son front touche presque le sol.

    -Je vais sur Terre !

    -Non seigneur ! Vous n'avez donc pas retenu la leçon la dernière fois. Et les grands maîtres vont encore. . .

    -Tais-toi ! Le coupais-je. Peu importe ce qu'il s'est passé. Je veux y retourner. Ce ne sont pas les grands maîtres qui m'en empêcheront.

    -Mais. . .

    -Il n'y a pas de mais. J'y vais.

    Je passais à côté de mon serviteur qui tremblait de tous ses membres. Il était vraiment trop peureux et il l'est toujours d'ailleurs. Certaines personnes ne changent pas. J'allais donc sur Terre, au Japon. Je ne savais pas encore ce que je cherchais mais je savais que j'allais trouver quelque chose.

    Je marchais dans la ville de Tokyo. regardant la ville prendre des formes plus européennes qu'une ville traditionnelle japonaise. L'empereur Meiji essayait de rendre son pays un peu plus civilisé qu'il ne l'était en rejetant un peu les traditions.

    J'avançais, lentement, observant les moindres mouvements. Je sentais l'agitation autour de moi. D'ailleurs, l'agitation était plus que présente. Deux policiers étaient en train de regarder quelque chose. Les gens commençaient à s'agglutiner devant le spectacle que les représentants de l'ordre avaient l'air de donner.

    Je m'approchais à mon tour pour regarder la scène. Je pus distinguer, après m'être suffisamment approché, un jeune homme se tenant sur ses gardes, une main à sa ceinture. Je pus remarquer que c'était un sabre qu'il tenait.

    -Donne-nous ce sabre. Tu devrais savoir qu'il est interdit de porter le sabre.

    -Vous pouvez rêver, dit le jeune homme.

    On pouvait dire qu'il n'avait pas froid aux yeux mais c'est normal. Je pus le reconnaître facilement. C'était lui, toujours lui. Heero à cette époque. Je souriais en voyant ses yeux cobalts animés d'une colère face à ses ennemis du moment. Je commençais à marcher plus près, me mettant presque entre eux. Je n'allais tout de même pas les laisser lui faire du mal alors que j'étais là. Et puis, ça me donnait une bonne occasion de me faire connaître.

    -Allez–vous en, monsieur, commença l'un des policiers.

    Je m'avançais vers lui, le sourire aux lèvres. Il recula en me voyant. Je n'imagine même pas ce qu'il devait penser à ce moment précis. Je n'étais pas en colère mais je voyais bien que mes yeux ne le laissait (laissaient) pas indifférent.

    -Voyons, laissez-le, il ne l'utilise pas.

    -Je ne vous ai rien demandé.

    Je me retournai vers le jeune homme. Sur le coup, je me sentis vexé par ce qu'il venait de dire. Mais en voyant ses yeux, je pouvais largement deviné que mon intervention mettait un coup à son honneur.

    -Auriez-vous préféré finir en prison, monsieur ?

    -J'aurais très bien pu me débrouiller.

    -Oui, certainement face à eux deux mais pas contre plus.

    Je souriais en voyant son visage prendre un légère teinte rouge. Avec toute l'agitation et la colère, il n'avait même pas remarqué que d'autres policiers étaient arrivés.

    -Pour un samouraï, je vous trouve bien distrait. Vous devriez observer un peu mieux.

    -Que se passe t-il ? Demanda un policier arrivé depuis peu. Pourquoi celui-là porte une arme ?

    -Ne vous inquiétez pas, il va partir.

    Le policier recula tout comme l'autre. Il acquiesça de la tête. Je m'avançais vers le jeune Japonais au sabre et lui pris le bras.

    -Lâchez-moi, m'ordonna t-il. Je n'ai aucune intention de partir.

    -Préférez-vous peut-être aller en prison ? Je peux toujours leur demander de vous emmener.

    Il bougea son bras pour se libérer mais c'était sans compter sur ma poigne. Il avait une carrure bien frêle par rapport à la mienne.

    -Très bien, je vois que je n'ai pas le choix, fit-il finalement.

    Je me demandais si je devais le laisser partir. Je commençais à lui lâcher le bras quand il m'assena un coup de poing dans le ventre et qu' il partit en courant, me poussant sur le côté. J'étais plié en deux. Je commençais à devenir humain ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Je me relevais. Je devais le retrouver. Ce Japonais avait vraiment beaucoup de caractère. Et puis, c'était Heero.

    Je partais donc dans la direction où le jeune homme était allé. Je marchais pendant un très long moment, longeant une rivière. C'était vraiment très joli, seulement toujours pas de Japonais avec un sabre en vue. Je marchais toujours quand je vis une forme allongée au bord de l'eau. Je m'avançais vers l'homme allongé à terre. Par chance c'était mon fugitif. C'était vraiment de la chance parce que je savais que j'étais devenu humain.

    Je m'accroupis à ses côtés. Il avait les yeux fermés et respirait doucement, son torse se soulevant et se baissant. Ces lèvres étaient si tentantes, pulpeuses et rouges à souhait. Je me baissais lentement. Pourquoi je ne tentais pas ? Après tout, ce n'était qu'un baiser. J'approchais mes lèvres des siennes quand je sentis un sensation de froid sur mon cou. La Japonais avait en effet mis sa lame à la base de mon cou et je sentais sa pointe contre ma chair.

    -Que comptais-tu faire ? Me demanda-t-il.

    -Que croyais-tu que j'allais faire ? Demandais-je à mon tour avec un sourire.

    -Je crois t'avoir posé la question en premier. Alors répond.

    -Tu veux vraiment la vérit ?

    Si je lui disais que je voulais l'embrasser. Comment allait-il réagir ? Certainement mal. Mais c'était assez intéressant de savoir la réaction qu'il aurait pu avoir face à ça.

    -Oui, je veux la vérité.

    -Je voulais t'embrasser.

    Ses joues s'étaient empourprées quand il entendit ces mots. Il était très mignon quand il était gêné. Je riais en le voyant. Je l'avais complètement déstabilisé. Il était resté un moment à me regarder avec des yeux ronds puis ses prunelles avaient pris une autre expression. Une expression de colère. Il me poussa durement sur le sol et se leva.

    -T'es vraiment dingue, cria t-il.

    Je me relevais et lui faisais face avec un grand sourire. Il se reculait tandis que moi j'avançais vers lui. Je lui pris les bras et le forçais à rester avec moi. J'allais l'embrasser mais il me repoussa en m'envoyant un coup de pied bien placé. Je m'effondrai à terre. Décidément, ce n'était vraiment pas amusant d'être humain. Je me relevai alors que lui avait son sabre de sorti et regardait quelque chose derrière moi. Je me tournais pour savoir ce qu'il fixait comme ça, quand je m'aperçu que l'on était encerclé par des personnes qui n'avaient pas vraiment l'air d'être là par hasard.

    -Tiens, tiens, commença l'un d'eux. Mais qu'est-ce que nous avons l ?

    Je les observais, le visage neutre. Je ne devais pas montrer qu'ils me faisaient peur parce que ce n'était pas le cas. J'étais peut-être humain mais je restais Shinigami. Il y avait toujours une part de moi qui resterait intact même si je pouvais mourir. Un homme commença à s'approcher de moi, un sourire sur les lèvres. Je ne bougeais pas. Je ne regardais même pas mon Japonais se tenant derrière moi.

    L'homme posa son sabre à la base de mon cou et m'obligea à monter la tête. Il fit glisser la lame contre mon cou me l'entaillant un peu. J'avançais de moi même vers mon adversaire. Je n'avais pas d'arme alors le combat était inégal mais j'allais renverser la tendance. Je lui souris, mais mon sourire était plus sadique qu'autre chose. Je voyais l'autre commencer à reculer. Je lui mis un coup de poing au visage, l'homme n'ayant pas réagi et pris son arme.

    Les autres se jetèrent sur moi et je fus forcé de me battre. Mais quel bonheur de le faire. Je les tuais un par un, leur arrachant des cris de douleur à chaque fois. Je savais que le jeune Japonais me regardait. Il ne bougeait pas et observait la scène, complètement surpris. J'en avais presque fini. Il ne m'en restait plus qu'un. Mais où était-il ? Je regardais un peu partout, le cherchant, quand je le vis sortir derrière le jeune homme aux yeux cobalts.

    -Attention, lui criais-je.

    Mais il était trop tard. L'autre homme l'avait empaler sur sa lame. Je vis le jeune Japonais se tourner et couper la tête de son assaillant. Je pense que c'était un question d'honneur. Il avait été pris par surprise. Je m'approchai de lui tandis qu'il chancelait, puis tombait à genoux. Je le pris dans mes bras.

    -Je suis désolé, lui dis-je.

    -Non, je n'ai pas fait attention. J'étais perdu dans mes pensées. J'aurais du (dû) être plus vigilant.

    -Oui, mais c'est de ma faute.

    -S'il vous plait, au. . .au moins une fois. . .je voudrais. . .que vous m'embrassiez.

    Je le regardai surpris par sa demande. Nous n'étions pas en bon terme pourtant. Mais j'accédai à sa demande. Si c'était ce qu'il voulait alors je le ferais. Je me penchai vers ses lèvres et déposai les miennes dessus. Je sentis une seule larme couler sur ma joue. Une larme qui devait être versée pour une âme qui serait bientôt mon âme sœur. Je sentis sa vie partir et moi-même je retournais dans mon royaume ayant décidé de ne plus jamais revenir sur Terre pour ne plus avoir à souffrir.


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