• Chapitre 10

    Je suis au lycée. J'attends Heero. Quand je pense qu'il aurait dû aller au lycée avec moi ce matin! Il m'a promis de me dire ce qu'il se passait avec son père aujourd'hui. J'espère vraiment qu'il le fera. J'ai demandé à ma mère s'il (si) elle savait quelque chose étant donné qu'elle l'a ramené. Mais elle ne sait rien. Elle a pourtant essayé de lui demander mais il lui a demandé de le laisser et qu'il pouvait régler ça tout seul.

     

    Heero a demandé à ma mère de me dire pardon pour avoir gâché la soirée. Bien entendu, je ne lui en veux pas et je compte bien le lui dire. Je ne voudrais pas qu'il croit que ça me gêne. Tout ce que je sais, c'est qu'il m'inquiète. Ca m'a empêché de dormir toute la nuit. Maman m'a demandé ce qu'il y avait entre Heero et moi et comme je ne lui mens jamais, ni a personne d'ailleurs, je lui ai avoué qu'on sortait ensemble.

     

    Elle s'en doutait et moi, je me doutais qu'elle savait. Comment lui cacher quelque chose? Après tout, c'est ma mère. En tout cas, elle l'a très bien pris. Elle m'a dit qu'il était très bien. Elle arrive toujours à sentir quand les gens ne sont pas clairs. Mais là, elle ne m'a rien dit, à part qu'il tenait à moi, vu la façon dont il me regardait. Je n'ai pas vraiment put m'empêcher de rougir.

     

    Je suis près de la grille et j'attends toujours Heero. Mais qu'est-ce qu'il fait? Ca m'inquiète. Quatre et Trowa arrivent au lycée et Quatre me regarde.

     

    -Bonjour Duo! Dit-il.

     

    -B'jour.

     

    -Ca va? Tu m'as l'air un peu soucieux. Tu ne devais pas être avec Heero?

     

    -Si mais il est parti hier soir parce qu'il y avait un problème chez lui.

     

    -Oh! C'est dommage.

     

    -Oui. J'avais vraiment envie de passer cette soirée avec lui.

     

    Je baisse la tête légèrement rouge par ce que je viens de dire. Quatre n'est pas encore au courant que je sors avec Heero.

     

    -HE! MAXWELL? PAS AVEC TON PETIT AMI?

     

    Je tourne la tête vers celui qui a d'osé dire ça. CHANG! J'aurais dû m'en douter. Tiens le bonbon rose est encore en train de le coller.

     

    -Mêle-toi de tes affaires, Chang. Moi au moins, je ne me trimballe pas avec une fille qui ressemble à un œuf de Pâques.

     

    Il s'approche de moi. L'autre le suit. Elle doit être pot de colle à voir comment elle lui prend le bras. Il lui fait lâcher son bras et me regarde d'un air mauvais. J'ai touché un point sensible.

     

    -Je ne suis pas avec elle, me dit-il.

     

    -C'est pas l'impression que tu donnes. T'as pas vu un machin rose te coller au train? Tu dois avoir besoin de lunettes alors.

     

    -Ferme-là Maxwell.

     

    -Quelle réplique cinglante! T'en as pas de meilleures?

     

    Sans un autre mot, il se retourne et part, plus vexé que jamais. Je lui ai cloué le bec au chinois. Entre temps, Heero est arrivé. Il passe devant moi sans même me voir. Il est dans un sale état. On dirait qu'il n'a pas dormi. Je m'approche de lui et pose une main sur son bras. Il sursaute.

     

    -Heero? Ca va?

     

    -Duo, dit-il surpris. Excuse-moi, je ne t'avais pas vu.

     

    -Tu as l'air fatigué.

     

    -J'ai pas dormi de la nuit.

     

    Je le prends dans mes bras pour le réconforter et il a un mouvement de sursaut.

     

    -Qu'est-ce qui ne va pas?

     

    -Rien.

     

    -Tu mens mal Heero.

     

    Il ne dit rien de plus et part. Je n'aurais peut-être pas dû. Après tout, ça ne me regarde pas mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Je vais après lui et le rattrape mais ne dis mot. Arrivés à notre salle de classe, nous nous asseyons en silence. Il regarde fixement devant lui mais je sens bien qu'il est ailleurs.

     

    -Je te promets de tout te dire, Duo. Mais il faut me laisser un peu de temps pour tout régler.

     

    -Je comprends. Mais je m'inquiète aussi. Tu es parti tellement vite hier.

     

    Il tourne sa (la) tête vers moi et me sourit. Je préfère le voir comme ça mais je vois bien dans ses yeux qu'il y a quelque chose qui ne va pas et qu'il est tourmenté. Je vois Quatre et Trowa entrer dans la salle. Quatre me fait un signe d'encouragement. Je m'en veux, je les ai complètement ignorés quand Heero est arrivé. Je rends son signe à Quatre pour lui montrer que ça peut aller mais le cœur n'y est pas.

     

    Les cours de la matinée ont été interminables et je me demande encore comment, j'ai pu y survivre. Nous sommes allés à la cantine Heero, Quatre, Trowa et moi. Le repas s'est passé dans un silence presque absolu. De temps en temps, je parlais avec Quatre mais on sentait le malaise de tout le monde. Après avoir déjeuné nous nous sommes mis un peu en retrait près d'un arbre, en attendant la reprise des cours.

     

    -Duo, il faut que je te parle. Allons ailleurs, me dit Heero.

     

    Je ne réplique pas et me lève sans un mot. Je regarde mon meilleur ami et Trowa et le premier me fait signe d'y aller et qu'il n'y a pas de problème. Quatre a l'art et la manière de me comprendre. C'est d'ailleurs pour ça que nous sommes amis. Je me demande ce que je ferais s'il n'était pas là.

     

    Nous partons un peu plus loin pour ne pas être dérangés. Nous nous asseyons près d'un arbre. Je n'aime pas le silence. Je préfèrerais que l'on parle. Je regarde Heero qui a l'air de réfléchir, puis se décide enfin à engager la conversation.

     

    -Duo, je. . .Je ne sais pas vraiment comment te dire la situation. C'est assez difficile. Je ne sais pas par où commencer.

     

    -Prends ton temps, on est pas pressés et puis si tu ne veux pas me le dire maintenant, tu n'y ais pas obligé. Je ne veux pas que tu te sentes forcé pour quoi que ce soit.

     

    -Je sais que tu ne me forceras à rien. Mais, de toute façon il faut que je te le dise. Je ne peux pas te cacher des choses. C'est étrange la facilité que j'ai eu à te faire confiance et surtout à t'aimer.

     

    J'étais complètement abasourdi par ce qu'il venait de me dire. Rien n'aurait pu me faire plus plaisir. En plus, c'était réciproque. J'avais eu un coup de foudre moi aussi.

     

    -Bon! Reprit-il en détournant son visage, il faut que je me décide.

     

    Il baisse la tête et semble chercher ses mots. Je le laisse aller à son rythme. C'est à lui de savoir quand il est prêt à me parler.

     

    -Tu vois, hier, si je suis parti c'est parce que mon père a des problèmes. Il. . .il n'arrive pas à surmonter la mort de ma mère. Je veux dire. . .elle est morte depuis longtemps, je le sais bien mais depuis quelque temps, il n'arrête pas de se rappeler les souvenirs qu'il a passé avec elle. Il. . .

     

    Heero est sur le point de pleurer. Je le prends dans mes bras pour lui montrer que je suis là mais n'intervint pas pour autant dans son récit. Nous restons ainsi pendant quelques minutes, le temps qu'il se reprenne un peu et qu'il soit capable de continuer.

     

    -Mon père n'arrête pas de se souvenir que c'est à cause de moi si elle est morte et il me le reproche de plus en plus. Il a. . .commencé à boire et quand il est en colère, il s'en prend à moi. J'ai beau le savoir, j'essaie de le calmer et j'y arrive. Il n'est pas violent par nature, il est juste très mal. De plus, son boulot le stresse de plus en plus. Je ne sais plus quoi faire.

     

    -Je. . .je ne sais pas quoi dire.

     

    -Je ne peux pas l'abandonner mais il devient de plus en plus violent.

     

    -Oui, c'est ton père quoiqu'il arrive mais tu ne peux pas tout prendre. Ce n'était pas ta faute si ta mère est morte, ça devait se passer ainsi.

     

    -Je sais.

     

    Il resserre son étreinte autour de moi. J'avoue ne pas comprendre quelque chose. Pourquoi est-ce que son père s'en prend à lui maintenant alors que ça fait des années que sa mère est morte?

     

    -Dis-moi Heero, depuis quand est-il comme ça?

     

    Il semble réfléchir puis me répond finalement.

     

    -En fait, c'est depuis que nous sommes arrivés ici.

     

    -Tu penses que c'est d'être ici qui pourrait lui rappeler des mauvais souvenirs?

     

    -Je ne sais pas. Mon père ne m'a jamais vraiment parlé. Il n'a jamais vraiment voulu parler de ma mère. Je ne connais rien du passé de mon père et de ma mère. C'était trop douloureux pour mon père d'en parler. C'est pour cela qu'il s'est renfermé sur lui-même mais ça ne l'a pas empêché de plonger.

     

    -Heero, je pense qu'il faut que tu sache pourquoi il est dans cet état. Tu ne peux pas continuer comme ça. Il te fait du mal. Il faut l'aider pour qu'il aille mieux et que vous ayez une meilleure vie. Si tu veux, je t'accompagne après les cours. Il faut que tu lui demandes, il faut que tu sache pour que vous puissiez en parler. Pour le reste, on avisera ensuite. Ok?

     

    -Ok!

     

    Il me sourit. Je préfère largement le voir comme ça. C'est décidé, je vais l'aider. Je ne peux pas le laisser comme ça. Je l'aime trop pour qu'on lui fasse du mal. J'ai besoin de lui et lui aussi à besoin de moi.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique