• Chapitre 11

    Après les cours, nous sommes partis Heero et moi chez lui pour retrouver son père. Je me demande ce qu'il va se passer. Je tiens la main de Heero depuis que l'on est partis du lycée. Ce n'est plus un secret pour personne que je suis avec lui. Les nouvelles ont vite fait le tour du lycée.

     

    J'appréhende la rencontre avec son père mais il faut que l'on sache pourquoi il est devenu violent. C'est nécessaire pour la sécurité de mon amour. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Je tiens trop à lui pour le laisser tomber.

     

    -Nous voilà arrivés, dit Heero.

     

    Il met la clé dans la serrure et ouvre la porte. Nous entrons à l'intérieur. Je regarde autour de moi. C'est une maison très sobre. Il n'y a pas de tableaux aux murs, juste le nécessaire pour vivre convenablement. Je sors de ma contemplation quand j'entends la voix de Heero, appeler son père.

     

    -Papa? Je suis rentré, cria Heero.

     

    J'entends des bruits de pas qui viennent de l'escalier en face de nous. Heero sert ma main. Je ne crois pas qu'il ait envie de la lâcher. Je vois un homme descendre et s'arrêter en face de nous. Il me regarde avec un visage coléreux. Quelque chose me dit qu'il n'a pas l'air très heureux que je sois là.

     

    A quoi je m'attendais? A ce qu'il me prenne dans ses bras, en me disant qu'il est heureux pour son fils ou un truc dans le genre? Je crois que je peux rêver.

     

    -Qui est-ce? Dit le père de Heero, froidement.

     

    -C'est Duo, tu sais, tu l'as eu au téléphone.

     

    -Ah oui, je me souviens. Je peux savoir ce qu'il fait ici?

     

    Je n'ai encore rien dit. J'avoue qu'il me fait peur. Il est si froid.

     

    -Je l'ai invité mais avant je crois que nous avons à parler.

     

    -De quoi?

     

    -Tu sais très bien de quoi je parle. Je veux comprendre ce qu'il t'arrive.

     

    Pourquoi ai-je soudain l'impression que je suis de trop? Parce que c'est sûrement le cas. Mais, je ne peux pas laisser Heero. Il peut encore lui faire du mal et je ne le veux pas.

     

    -Heero, il n'y a rien à dire.

     

    -Oh si et tu le sais. Je veux comprendre pourquoi tu fais tout ça. Je ne t'ai rien fait. Je veux t'aider. Dis-moi pourquoi tu es comme ça?

     

    -Heero, arrête ça.

     

    -Heero, dis-je à son oreille, tu devrais lui parler seul à seul.

     

    Il se tourne vers moi et me sourit tristement.

     

    -Non, je veux que tu sois là.

     

    -Ok, répondis-je tout en lui rendant son sourire.

     

    Heero reporte son attention sur son père mais nous nous apercevons qu'il est parti. Heero me tire par la main et nous entrons dans le salon. Son père est assis sur le canapé et tient sa tête entre ses mains. Heero me lâche la main et se dirige vers son père. Il s'agenouille devant lui.

     

    -Papa, s'il te plait, qu'est-ce qu'il t'arrive? Tu as tellement changé.

     

    -Heero, dit son père en relevant la tête, je suis désolé mais, c'est trop dur. Je n'en peux plus entre mon travail, ton éducation, je ne m'en sors pas. Et la mort de ta mère.

     

    -Mais elle est morte il y a longtemps, pourquoi ressasses-tu le passé?

     

    -Je sais mais j'ai toujours l'impression qu'on aurait pu éviter sa mort.

     

    -Non, on ne pouvait pas l'éviter et tu le sais. Je suis une honte pour toi?

     

    -Non bien sûr que non.

     

    -Alors pourquoi tu me fais ça? Pourquoi tu ne veux pas simplement être là à mes côtés et être heureux?

     

    Heero baisse la tête. Qu'est-ce que je fais? Je suis en train d'écouter une conversation personnelle. J'ai l'impression de me sentir étranger. De plus, je n'aime pas voir Heero comme ça. Il serre les poings. Je sens qu'il va pleurer. Je m'approche de lui mais je m'arrête en voyant le père de Heero me regarder.

     

    -Heero, ton ami, il représente quoi pour toi? Demande son père.

     

    L'intéressé relève la tête et me regarde. Je ne me sens pas très à l'aise à ce moment.

     

    -Il est tout pour moi.

     

    -Et qu'est-ce que tu ferais s'il lui arrivait malheur?

     

    -J'en mourrais.

     

    -Alors tu me comprends? J'ai réussi à vivre sans ta mère jusque-là mais maintenant que tu es grand, je vais me retrouver seul.

     

    -Non, tu ne seras pas seul, je seras toujours là. Pourquoi tu ne veux pas le comprendre? Tu es mon père et rien ne changera ça.

     

    Le père de Heero regarde son fils et lui sourit. Je me recule et sors de la pièce. Je ne préfère pas être là. Je me retrouve dans le couloir à regarder les murs blancs attendant que Heero ait fini avec son père. Quelques minutes plus tard Heero vient me voir.

     

    -Duo? Est-ce que ça va?

     

    -Oui mais c'est plutôt à moi de te demander ça.

     

    -Ca va, c'est réglé. On a conclu un marché, il m'a dit qu'il allait se faire aider et moi je lui ai promis d'être toujours auprès de lui. Bien que ce ne soit pas une promesse difficile à tenir.

     

    Il me sourit. Il est tellement beau. J'adore le voir comme ça. Il me prend la main et la porte à ses lèvres. Je souris et rougis en même temps. Il m'attire dans le salon où se tient encore son père, lui aussi souriant. Total contraste avec celui qui se tenait devant moi tout à l'heure.

     

    -Papa, voici Duo Maxwell et c'est lui que j'ai choisi. Je l'aime et l'aimerai toujours.

     

    Je me sens rougir à la déclaration qu'il vient de faire et surtout à la façon qu'il a eu de dire ça à son père. J'attends d'ailleurs la réaction de celui-ci qui vint très vite.

     

    -Je suis ravi pour toi mon fils.

     

    -Est-ce qu'il peut rester ici ce soir?

     

    Son père acquiesce et Heero m'emmène hors de la pièce. Nous montons l'escalier et nous arrivons devant une porte. Il l'ouvre et nous entrons.

     

    -Voici ma chambre, me dit-il.

     

    Je la regarde. Elle est extrêmement simple. Pas d'objet farfelu, pas d'extravagance. Les murs sont blancs et vierges. Mes yeux se portent sur son bureau où trône un ordinateur portable et une imprimante. Je regarde le lit, la couette est bleu marine et je ne doute pas que le reste soit de la même couleur.

     

    -Par rapport à ta chambre, la mienne paraît vide, me dit-il.

     

    -J'aime beaucoup mais c'est sûr qu'il manque des choses.

     

    Heero me prend dans ses bras et dépose un baiser sur mes lèvres. Nous restons un moment enlacés au milieu de la pièce sans rien dire.

     

    -Je t'aime Heero, dis-je finalement en brisant le silence.

     

    -Moi aussi, et je te remercie.

     

    -De quoi?

     

    -De m'avoir aidé à surmonter tout ça. Je n'aurais peut-être jamais compris ce qu'il s'était passé si tu n'avais pas été là. Je suis content de t'avoir rencontré.

     

    -Et moi donc, dis-je en riant et le serrant plus fort dans mes bras.

     

    Et voilà comment se termine ma rencontre avec mon amour.

     

    Owari


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