• Chapitre 3

    Nous avons enfin fini les cours. Il est seize heures. J'y crois pas, pour une fois qu'un prof est absent, c'est l'après-midi en dernière heure. Quelqu'un a enfin entendu mon appel au secours.

    Nous sortons de la classe. Je ne sais même pas ce que je vais faire après. Je me demande ce qu'Heero va faire.

    -Dis, Heero. Tu fais quoi après les cours?

    -Rien, je vais rentrer chez moi.

    -Ah!

    Allez Maxwell, prend ton courage à deux mains. Invite-le. Et s'il refuse? J'aurais pas l'air malin. Je crois que je ne sortirai plus jamais de chez moi, j'aurai trop honte. Si ça se trouve, il aime pas les hommes. Avec mon bol, ça ne m'étonnerai pas. Dans un sens, moi est-ce que j'aime les hommes? C'est une bonne question. Je crois que je suis attiré aussi bien par les femmes que les hommes.

    Depuis qu'il est arrivé, j'arrête pas de me poser des questions c'est pas possible, j'y arriverai jamais. Il est quand même impressionnant. Au premier abord, il a l'air vraiment froid. La couleur de ses yeux renforçant encore plus cette sensation. On dirait deux diamants bleus. Il a vraiment de beaux yeux, envoûtant. Ca y'est, ça recommence, je délire. Il y quelqu'un qui agite une main devant moi. C'est Heero.

    -Duo? Ca va?

    -Hein?

    -T'avais l'air perdu dans tes pensées.

    -Heu..oui.

    -T'es pas malade?

    -Pourquoi tu me demande ça?

    -Tu es tout rouge depuis tout à l'heure.

    Ca je ne peux qu'acquiescer. Plus rouge que moi, il n'y a pas. Je crois que je pourrais facilement faire concurrence à une écrevisse.

    -Non, ca va. Dis, tu veux.

    -Quoi?

    -.venir chez moi.

    Oups! J'ai peut-être était un peu trop direct. Je n'ai vraiment aucun tact. Il faut que je rattrape ça.

    -Tu sais, c'est pour que tu voies ce qu'on a fait depuis le début de l'année. Je pense qu'il ne faut pas que tu perdes tout, enfin.

    Là je m'embrouille. Il m'impressionne, c'est incroyable. Si Quatre me voyait. Tiens d'ailleurs, il est parti. Je suis sur qu'il l'a fait exprès bon c'est pas grave. Détends-toi Duo, ce n'est qu'un garçon après tout.

    -Tu sais, on a le bac de français à la fin de l'année alors il ne faut pas que tu sois désavantagé.

    -J'ai compris Duo. J'accepte.

    -C'est VRAI?

    Là, j'y ai mis un peu trop d'enthousiasme. Il ne faut pas se montrer trop enthousiaste.

    -Oui, j'accepte de venir chez toi.

    -Mais tes parents, ça ne va pas les gêner?

    -Non, si j'appelle mon père ça ira.

    -Tes parents sont divorcés?

    -Non, ma mère est morte à ma naissance.

    Quelle bourde! Quelle idée de lui poser ce genre de questions ! Je ne fais que des gaffes avec lui. Je les enchaîne.

    -Je suis désolé. J'en rate pas une.

    -Ce n'est pas grave Duo. Ce n'est pas de ta faute. Bon on y va?

    Il est tout souriant. Il est vraiment trop. Il ne veut pas que je me culpabilise. Mais quand même, je ne suis vraiment pas sortable. Pour une fois que je rencontre quelqu'un de bien, qui soit différent de tous, il faut que je fasse n'importe quoi.

    -Ok allons-y.

    Nous sortons donc du lycée tous les deux. Je vois pas mal de monde qui nous lorgne du regard surtout les filles. Je suis sur qu'elles voudraient être à ma place. Pas de chance pour elles.

    -Tu veux que je te fasse visiter la ville avant d'aller chez moi?

    -Pourquoi pas!

    Il hausse les épaules. Il est vraiment trop kawaï. Je suis content de l'avoir heurter dans le couloir.

    -Tu sais, Heero, tu n'es pas obligé de me dire oui à chaque fois. T'as le droit de ne pas vouloir.

    -Y'a aucun problème, Duo, j'en ai envie.

    -Tu sais que t'es un ange.

    Oups! J'ai parlé tout haut. Il me regarde avec de gros yeux. Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que je lui sorte ça. Je ne suis même plus maître de moi-même quand je suis avec lui. Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça? Je me retourne, je ne peux pas le regarder en face.

    -Je.je suis vraiment un imbécile. J'arrête pas aujourd'hui.

    -Duo, c'est pas grave.

    Il met sa main sur mon épaule. C'est un geste doux. Il me retourne pour que je lui fasse face.

    -Franchement, d'habitude, je ne suis pas comme ça. Quoique parler pour ne rien dire est ma grande spécialité. Je ne me suis jamais comporté comme ça avec quelqu'un.

    -Arrête de t'excuser tout le temps, sinon, je vais croire que tu es un cas irrécupérable.

    -Irrécupérable, à ce point?

    -Tu sais, je ne te connais pas depuis longtemps mais tu es le seul depuis très longtemps qui m'ais fait rire autant.

    Je serais presque flatté. Il a bien dit depuis longtemps? Il ne doit pas une vie bien rose pour ne pas rire. C'est dommage, il a vraiment un beau sourire. C'est dommage de gâcher une si belle expression.

    -Je te fais rire?

    -Oui.

    -Qu'est-ce qui te fais rire chez moi.

    -Voyons, beaucoup de choses. Je ne sais pas si je vais pouvoir tout te dire.

    -Tu te moque de moi là?

    -Bien sur, disons que ce qui me fait rire chez toi, c'est la façon que tu as de t'excuser. On dirait que tu as fait la plus grosse bêtise de ta vie.

    J'ai vraiment l'impression qu'on se connaît depuis longtemps tous les deux. Un peu comme avec Quatre. Je pensais pas qu'il se confierait à moi si vite.

    -Dis-moi, quand tu disais que ça faisait longtemps que tu n'avais pas ri, c'était vrai?

    -Oui, pourquoi je te mentirai?

    Eh bah ça! Si on m'avait dit qu'il me faisait si vite confiance, je ne l'aurais pas cru.

    -Je ne pense pas que tu me mentes. D'ailleurs, je trouve ça drôle que tu me fasses confiance si vite.

    -Pourquoi, tu es le seul, à être naturel devant moi. A chaque fois que je change d'école, les autres n'arrêtent pas de ce donner des genres soit pour m'impressionner, soit pour montrer qu'ils sont mieux que moi.

    -Ca doit être énervant.

    -C'est vrai.

    -Pour en revenir à cette histoire de rire. Comment ce fait-il que ça fasse longtemps que tu n'ais pas ri? -Je n'ai jamais vraiment eu besoin de le faire ou plutôt je ne le fais plus à cause de quelque chose dont pour l'instant je ne préfère pas parler.

    -Très bien, je n'en demanderai pas plus.

    Sur le coup, je me sens vraiment mal. A le voir, ça a dut être quelque chose de grave pour qu'il se refuse à ne pas rire. Je suis quand même content d'avoir put l'aider. Même si c'était involontaire.

    -Bon, on va pas rester avec ces têtes de déterrer, lui dis-je. Je te la fais visiter cette ville.

    -Allons-y.


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