• My Hero Academia

    Je ne veux pas être ton ami

     

    Date de création : Du Vendredi 27 août 2021 au mardi 31 août 2021, fini de recopier le vendredi 3 septembre 2021

    Personnages principaux : Izuku Midoriya - Katsuki Bakugo

    Nombre de chapitres : One-Shot

    Avertissement : Yaoi, POV Izuku, POV Katsuki

    Genre : Yaoi, romance

    Rating : PG13

    Résumé :

    Lors d'un entrainement, Katsuki blesse gravement Izuku. Cet évènement va bouleverser la vie de Katsuki, qui va prendre de conscience de ses réels sentiments envers celui qu'il a toujours dénigré. 

    Statut : Terminé

    Liens vers les dessins : Fanart My Hero Academia

     

     

    Izuku

     

    Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours regardé Katchan, alias Katsuki Bakugo de son vrai nom. Je n’ai jamais pu m’empêcher de le suivre, l’observer, l’admirer et ce, malgré tout ce qu’il m’a fait endurer lorsque nous étions enfants, puis adolescents. Les moqueries, les insultes, tout ça aurait dû m’éloigner de lui pour don bon, mais voilà, je suis un idiot. Un idiot qui n’arrive pas à le lâcher du regard, qui veut à tout prix rester dans son giron, être près de lui tout simplement, même si c’est en tant que rival.

     

    Car son ami, ou même son ami d’enfance, je ne le suis plus depuis très longtemps. Depuis le jour où j’ai appris que je n’aurais jamais d’alter, et le moment où les moqueries ont commencé à pleuvoir. Alors, si je n’étais pas son ami, qu’est-ce que j’étais au juste ? Pas plus qu’un caillou qui trainait dans sa chaussure et qui le suivait partout malgré tout. J’aurais dû comprendre à ce moment-là que quelque chose n’allait pas, qu’il fallait que je m’éloigne, mais je ne l’ai pas fait. Encore une idiotie de ma part. une de plus.

     

    Malgré son dénigrement constant vers moi, il acceptait quand même que je reste à ses côtés. Probablement, pour montrer sa supériorité, mais au fond, je m’en fichais. Tout ce qui comptait, c’était que je reste à ses côtés. Même quand il m’a dit de sauter du toi et que j’espère avoir un alter dans ma prochaine vie, je suis malgré tout resté près de lui. Et une idiotie de plus. Encore une.

     

    Mais, étrangement, les choses ont changé quand il s’est fait attaquer par ce vilain, quand j’ai tenté malgré moi de le sauver, alors même que je n’avais aucun alter. Oui, c’est à partir de là que ça a commencé à changer, que j’ai senti que la coquille de Katchan commençait à se briser. Et c’est aussi à partir de là que j’ai compris. Compris qu’il était…

     

    -         Deku-kun, dépêche-toi, il faut qu’on se mette en place pour l’entrainement, me dit Ochaco me libérant ainsi de mes pensées nostalgiques.

     

    -         Oui, merci, Ochaco-chan.

     

    Je lui fais un sourire, qu’elle me rend. Elle s’éloigne et je m’apprête à faire de même quand je croise le regarde de Katchan. Il me lance un de ses regards mauvais dont j’ai l’habitude maintenant. Ça ne me fait plus rien, je suis habitué et même, ça m’inquiéterait qu’il ne le fasse pas. Le pire pour moi serait qu’il m’ignore. Tant qu’il m’accorde un regard même si c’est un regard agacé, c’est qu’il me porte toujours de l’intérêt, que je compte un peu pour lui. Parce qu’il n’y a rien de pire que l’ignorance.

     

    Il détourne le regard et je l’observe encore un instant d’aller me trouver un coin où le cacher. Le but de l’exercice est de ne pas se faire attraper par son poursuivant. Ça doit développer nos sens et notre capacité à rester discret et immobile, parait-il. Bien entendu, c’est Katchan mon poursuivant. Et pas de doute qu’il mettra tout en œuvre pour me retrouver. Il a trop envie de montrer qu’il est toujours meilleur que moi et je me demande si aujourd’hui, j’aurais le courage de lui donner tort. Je suis très fatigué et je n’ai pas très envie de me battre, mais en tant que héros, je sais que je n’ai pas le droit d’être faible. Donc je sais que je vais quand même tout donner, quitte à me confronter à Katchan pour qu’il ne m’attrape pas, parce que bien entendu, nous avons la possibilité de nous défendre.

     

    Je m’élance quand All Might donne le signal, j’ai donc cinq minutes pour me cacher. J’essaie donc de trouver un endroit où je pourrais le voir arriver le cas échéant et qui ne me poserait pas de soucis pour fuir et faire face à ses explosions. Ah ! Ça y’est. Je crois que j’ai trouvé l’endroit parfait. Ne reste plus qu’à attendre et observer.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    Ce nerd est parti se cacher. Dans moins d’une minute, je pourrais le poursuivre et je compte bien l’attraper. Je suis sûr qu’il va choisir un endroit où il pourra me voir arriver. Je le connais, je sais comment il fonctionne et ce serait le plus logique à faire. Ça fait tellement d’années qu’on se côtoie, même s’il a le don de m’agacer constamment, avec ses rêves de super héros. Dire qu’il m’avait dit ne pas avoir d’alter. Quand j’ai compris qu’il en avait un, lors de notre rentrée au lycée, j’ai pensé qu’il m’avait menti toute ma vie, qu’il avait joué les martyres pour se moquer de moi et ça, ça m’a mis dans une rage folle. Oh ! Je suis toujours en colère, mais cette fois, c’est parce que je sais que son alter vient d’All Might. J’ai vraiment les boules, pas parce qu’All Might l’a choisi, mais plutôt parce qu’il fait parfois n’importe quoi avec. Il se blesse sans cesse, sans penser aux conséquences.

     

    Est-ce qu’il a conscience que ce pouvoir pourrait disparaitre avec lui, s’il mourait ? Il est peut-être la seule chance de vaincre All For One et par moment, il utilise son pouvoir sans penser à sa propre santé. Et même si je m’en fiche, ça m’énerve quand même.

     

    Je suis parti depuis deux bonnes minutes déjà, mes explosions me permettent de sauter d’obstacle en obstacle à grand vitesse et sans grande difficulté. Je finis par m’arrêter à un endroit où la vue est dégagée et observe les alentours en essayant de trouver l’endroit où il aurait pu se cacher. Soudain, je vois un petit renfoncement dans un bâtiment qui m’interpelle. Je suis sûr qu’il est là. Je décide de continuer à pied, s’il entend mes explosions, il risque de fuir. Et je doute qu’il ait choisi un endroit où se cacher, sans moyen de s’en aller. Je reprends donc mon chemin, en essayant de faire le moins de bruit possible, tout en essayant de rester hors de sa vue. J’espère juste qu’il ne m’a pas entendu avant, sinon je suis bon pour lui courir après et honnêtement, j’aimerais en finir vite.

     

    Je m’approche doucement, mais je comprends bien vite que je me suis fait repérer quand j’entends un bruit à l’endroit où semble s’être caché. Je finis par me précipiter, mais trop tard. Je le vois passer à une vitesse folle près de moi en bondissant. Je le poursuis sans attendre, lui balançant quelques explosions au passage. C’est là que je me rends compte que quelque chose cloche.

     

    Habituellement, il est beaucoup plus rapide, mais là, je le trouve anormalement lent. Je le rattrape même assez facilement. Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Ce n’est pas son genre de ne pas se donner à fond. Quoi que maintenant que j’y penses, quand nos regards se sont croisés tout à l’heure, avant l’épreuve, je l’ai trouvé pâle et fatigué. Est-ce que ce serait ça ? Non, je ne dois pas me déconcentrer, sinon, c’est moi qui vais perdre ce duel et c’est hors de question que ça arrive.

     

    Je finis par arriver à sa hauteur et je lui lance une explosion pour le déstabiliser et ça ne rate pas. Il perd l’équilibre, mais se rattrape en faisant une pirouette au sol. Il finit un genou à terre et me toise du regard. Ses yeux verts me fixent avec un air fatigué et blasé. Décidemment, ce n’est pas son genre d’être si peu enthousiaste lors d’un entrainement. J’ai l’impression qu’il aimerait être tout sauf ici, ce qui est rare venant de lui. Raison de plus pour abréger cet exercice. Pour une fois, je vais lui faire une fleur et je vais le battre rapidement.

     

    Je lui lance un sourire carnassier, comme j’en ai l’habitude, lui faisant comprendre que je ne retiendrais pas mes coups Lui, se relève lentement et se met en position de combat. Il a compris qu’il ne serait à rien de fuir et que l’affrontement était inévitable et surtout plus rapide s’il voulait en finir vite. Nous nous toisons du regard durant un moment. Aucun de nous deux n’ose bouger, mais le temps passe et je n’ai qu’une heure pour le capturer, sinon je perds.

     

    Je finis donc par m’élancer, ça ne sert à rien de tergiverser plus. Deku fait de même et nous nous heurtons au même moment à coup de poing ce qui nous fait reculer. Nous repartons de plus belle et les coups pleuvent, mais aucun de nous ne cède. Pourtant, je finis par sentir, au fur et à mesure de notre combat que les coups de Deku sont moins forts et moins précis aussi. Nous continuons comme ça un moment et quand je vois enfin une ouverture, je décide de lancer une explosion sur son flanc gauche. Il va l’éviter, j’en suis sûr, et je pourrais en profiter pour le frapper de l’autre côté et l’assommer.

     

    Mais, au moment où j’enclenche mon explosion, je sens que quelque chose ne va pas. Je sens que Deku manque de rapidité. Il va l’éviter n’est-ce pas ? Pourquoi il… ? Mon explosion s’enfonce dans son flanc gauche d’un seul coup. Lui comme moi, sommes surpris. J’écarquille les yeux en le voyant pencher sur le côté et tomber lourdement sur le sol. Durant un instant, j’ai l’impression que le temps s’arrête. Je suis débout devant lui, qui est au sol, regardant le sang qui s’écoule abondement de sa blessure. Il est secoué de spasmes et ça me paralyse. Pourquoi il n’a pas esquivé comme d’habitude ? Pourquoi ?

     

    -         Katchan ? m’appelle-t-il faiblement.

     

    Son appel me sort de ma léthargie et je m’agenouille précipitamment devant lui. Il me regarde faiblement et soudain, il se met à cracher du sang. Je me mets à trembler, ne sachant que faire. Je ne devrais pas paniquer, je suis un héros. Ce genre de choses peut arriver. Alors, pourquoi je suis incapable de faire quoi que ce soit ? Tout ce que j’ai appris s’échappe de mon cerveau alors que je vois Deku se vider de son sange à cause de moi. A cause de moi…

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Je n’ai pas pu éviter son explosion, je n’ai pas été assez rapide alors que je savais ce qu’il allait faire. La fatigue a eu raison de moi. La douleur a été violente et quand mon corps a heurté le sol, j’ai compris que c’était grave. J’ai regardé Katchan, je l’ai appelé et c’est là que j’ai remarqué qu’il était complètement paumé, étonné par ce qu’il venait de faire. Et là, il ne semble plus savoir quoi faire. Je crache du sange, la blessure est vraiment grave, elle me fait un mal de chien et je sens que je vais bientôt m’évanouir. Je pose alors une main sur celle de Katchan et cette fois, il a l’air de réagir. Je le sens qui m’appelle. Je crois qu’il me dit de tenir le coup, de ne pas m’endormir, mais je l’entends à peine. Je ferme les yeux et l’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’il m’a appelé Izuku. Si seulement, c’était vrai.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    Deku vient de fermer les yeux. Non, il ne faut pas qu’il s’endorme. Il ne peut pas mourir, il ne doit pas mourir, pas à cause de moi. J’appuie sur sa blessure pour arrêter l’hémorragie, mais je sais qu’il lui faut des soins de toute urgence. Je l’appelle encore et encore, plus fort à chaque fois.

     

    -         Deku ! Deku ! Hé ! Tiens le coup ! T’endors pas ! Deku ! DEKU ! IZUKU !

     

    Mes cris résonnent dans le terrain d’entrainement et bientôt cela attire les autres élèves qui se trouvaient non loin de là. J’entends mes camarades se précipiter près de Deku et moi quand ils le voient à terre couvert de sang. Ils manique et je crois qu’il me demande ce qu’il s’est passé, mais je ne parviens pas à répondre. Mes yeux sont rivés sur Deku, son visage rendu pâle par la perte de sang. Ce sang qui coule sur mes mains. Soudain, je sens qu’on m’éloigne de lui et je me laisse faire. Je me retrouve assis par terre, un peu plus loin et un corps me cache lui de Deku. Je regarde mes mains rougis. Son sang, c’est son sang que j’ai sur mains. Ce n’est pas possible. Il devait l’esquiver, il aurait dû esquiver.

     

    -         Esquiver… il aurait dû esquiver. J’aurais pas frappé si fort… je

     

    -         Bakugo ! Eh mon pote ! Réponds-moi !

     

    On m’appelle mais je ne réponds pas. Deku aurait dû éviter mon coup. Je sens que l’on me prend par les épaules et que l’on me secoue. Puis deux mains enserrent mon visage et me forcent à relever la tête, m’arrachant à la contemplation de mes mains en sang. C’est…

     

    -         Kirishima ! dis-je à voix haute.

     

    -         Oui, c’est moi, dit-il avec le visage grave. Bakugo, il s’est passé quoi ?

     

    -         Je… j’ai… bégayais-je.

     

    Les images de notre combat me reviennent en tête une fois de plus et je ne parviens pas à répondre. Il aurait dû éviter. Je mets mes mains de chaque côté de mon visage. Je sens le sang imprégner mon visage et mes cheveux que j’empoigne à m’en faire mal. J’ai envie de crier et je crois que je le fais. Je sens les mains de Kirishima sur mes épaules, essayant de ma calmer.

     

    -         Kirishima, ramène Bakugo au dortoir, dit la voix grave d’All Might près de nous. Et reste avec lui s’il te plait.

     

    -         Oui, Monsieur.

     

    Kirishima me force à me lever. Je tremble, je titube, j’ai un mal fou à marcher et je suis pris de violents spasmes qui manquant de me faire tomber. Mon ami me rattrape et me soutient tout le long du chemin. Au fur et à mesure que l’on marche, je me calme, mais j’ai l’impression d’être un zombie.

     

    -         Je l’ai tué, dis-je d’un seul coup en m’arrêtant au milieu du chemin.

     

    Je tombe alors lourdement au sol et je vomis, les larmes aux yeux.

     

    -         Tu ne l’as pas tué, Bakugo. Midoriya a été pris en charge et Recovery Girl va le soigner. C’était un accident, tu ne voulais pas le blesser aussi gravement, je le sais ;

     

    -         Il aurait dû l’éviter, répétais-je encore et encore.

     

    -         Allez viens, dit Kirishima en m’aidant à me relever.

     

    Eijiro me ramène au dortoir et m’emmène jusqu’à la salle de bain des garçons. Il m’aide alors à retirer mon costume. Je n’ai vraiment plus la force de rien. Dire que je fais toujours en sorte de me montrer fort en toute circonstance, là, je suis pitoyable. Blesser des gens, ça m’arrivera probablement au cours de ma carrière, je devrais m’endurcir pour supporter ça et intervenir pour les aider si ça arriver. Mais là, je n’ai pas su comment réagir parce que… parce que c’était Deku. J’ai blessé Deku. Le voir à terre à cause de moi m’a complètement déstabilisé. Si les autres n’étaient pas arrivés à temps, il se serait probablement vidé de son sange et il serait mort à l’heure qu’il est.

     

    Je rentre dans la douche et dès que l’eau coule sur mon corps, je me rends compte que l’eau se teinte de rouge. Le sang de Deku, partout sur moi. Je donne un gros coup de poing contre la porte de la douche, ce qui fait réagir Kirishima.

     

    -         Bakugo ? Ça va ?

     

    Je ne réponds pas tout de suite, si bien, qu’inquiet, il tambourine à la porte.

     

    -         Fous-moi la paix, dis-je énervé. Casse-toi !

     

    Il ne répond pas, mais je sais qu’il est toujours derrière la porte. Il ne partira pas, c’est sûr. Je prends le gel douche et commence à me laver et bien vite, mes gestes se font plus insistants sur les parties de mon corps qui ont été touché par le sang de Deku. J’essaie de m’en défaire, mais j’ai l’impression que ça ne part pas. Je suis pris à nouveau de tremblements et de spasmes et je m’écroule à terre en gémissant.

     

    -         Katsuki ! s’affole Eijiro.

     

    Je réagis au fait qu’il m’appelle par mon prénom mais je ne réponds pas. Je tremble plus que jamais alors que je suis à genoux dans la douche. Je n’arrive pas à me calmer. Je ne sais comment la porte de ma douche s’est ouverte, mais Kirishima me rejoint à l’intérieur. Il coupe l’eau avant de s’agenouiller près de moi et de me prendre dans ses bras pour me calmer.

     

    -         Ça va aller, dit-il. Il va s’en sortir.

     

    Je reste un moment dans ses bras et je finis par me calmer peu à peu, avant de sortir de la douche, de me changer et d’aller dans ma chambre. Eijio reste avec moi jusqu’à ce que je m’endorme, me murmurant des paroles réconfortantes qui m’apaisent. Il est beau, hein, le Katsuki Bakugo, obligé de se faire consoler par son meilleur ami. Je suis pitoyable. Un vrai bon à rien qui perd ses moyens face à un blessé. C’est moi qu’on aurait dû appeler Deku.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Quand je me réveille en début de soirée, je me rends compte que Kirishima n’est plus là. Je m’assois sur mon lit et regarde mes mains. J’ai l’impression que le sang de Deku y est encore, c’est une sensation étrange et très désagréable. Je n’arrête pas de me demander comment il va. Ça hante mes pensées depuis mon réveil.

     

    Et si… s’il était mort et que personne ne me l’avait dit ? Je tremble de plus belle. Non, je ne peux pas l’avoir tué, impossible. Et si… Non, les profs seraient forcément venus me réveiller si quelque chose de grave était arrivé. Mais quelque chose de grave est arrivé. Alors pourquoi ne sont-ils pas venus m’interroger sur ce qui s’est passé ? Est-ce à cause d’Eijiro ? Il leur aurait fait part de mon état ? Sans doute. Mais alors, ça ne rien dire concernant Deku.

     

    Je tremble à nouveau, je sens que ma vue se trouble et une larme coule le long de ma joue sans que je ne puisse l’arrêter. Deku ! Je dois savoir. Il faut que je sache comment il va. Je me lève brusquement de mon lit et sors sans attendre de ma chambre, sans prendre la peine de prendre une veste et mettre des chaussures alors qu’il fait plutôt froid dehors. Mais je m’en fiche, je dois savoir comment il va.

     

    Je cours jusqu’à l’infirmerie en me disant que pour un peu il a été envoyé à l’hôpital de la ville. Non, connaissant UA, je pense qu’ils préfèrent prendre en charge les élèves blessés au sein même de l’établissement. C’est pour ça que Recovery Girl est là. Et je pense aussi qu’ils ne veulent pas que ce genre d’évènements s’ébruite. Il s’est passé tellement de choses ces derniers mois, l’attaque du SCA, mon enlèvement, je ne pense pas qu’ils vont en rajouter une couche si ce n’est pas nécessaire.

     

    D’un seul coup, je m’arrête. J’ai peur. Peur que découvrir la vérité, mais j’ai aussi besoin de savoir. Pourtant, je reprends mon chemin et chercher la chambre dans laquelle il pourrait se trouver. J’ouvre toutes les portes, une à une, sans aucun ménagement. Peu importe si on me voit alors qu’il est tard, j’ai besoin de savoir.

     

    Après plusieurs portes ouvertes, je finis par le trouver enfin. Devant la porte, je reste un moment dans l’embrasure. Je sens que je tremble à nouveau alors que je le vois allongé sur le lit, immobile. Des machines sont reliées à lui, elles suivent ses constantes et l’aident à respirer. Mon cœur manque un battement et ma vue se trouble une nouvelle fois. Alors que je m’apprête à pénétrer dans la pièce, j’entends soudain une vois derrière moi qui me fais sursauter.

     

    -         Il va s’en sortir, dit Recovery Girl à mes côtés. Ton explosion l’a cependant bien blessé et c’est ce qui m’a décidé à le mettre en coma artificiel le temps qu’il guérisse. Connaissant le jeune Izuku, il ne se serait pas soigné correctement, j’ai donc préféré cette solution. Vu la gravité de sa blessure, c’est le meilleur moyen pour qu’il guérisse vite et bien.

     

    Ses paroles me soulagent un peu et j’ai l’impression qu’elle m’a dit tout ça pour que je déculpabilise un peu. Ça fonctionne, mais seulement un petit peu. Au fond, je m’en veux terriblement de l’avoir blessé de la sorte et je sens que je vais mettre un certain temps à m’en remettre. Sans répondre à la vieille héroïne, je rendre dans la pièce et m’approche Deku. Ma gorge se serre en le voyant, allongé sur ce lit à cause de moi. Je lève ma main et la pose sur ses cheveux verts avant de les caresser. Mon geste me surprend, mais je ne l’arrête pas pour autant.

     

    -         Guéris vite Deku ! chuchotais-je.

     

    Je le fixe encore un montant, fermant les yeux quelques instants alors que je sens les larmes au coin de mes yeux. Puis, je retirer ma main de ses cheveux, avant de me retourner et de partir. Mon cœur se serre un instant, tandis que je reprends le chemin du dortoir.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Le lendemain, comme je l’avais pressenti, Monsieur Aïzawa, All Might qui était en charge de notre entrainement à ce moment-là et le proviseur Nezu m’ont convoqué afin que je leur explique ce qui s’est passé lors de mon affrontement contre Deku. Je leur ai tout raconté, d’un ton monocorde et la tête basse. J’ai tout fait pour que mes émotions ne ressortent pas car repenser à ce qui s’est passé hier est une torture pour moi. Je n’en ai pas dormi de la nuit, alors que je m’étais écroulé juste après ma douche, quand Kirishima m’a ramené au dortoir.

     

    Même si la vieille Recovery Girl m’a dit qu’il s’en sortirait, il n’en reste pas moins qu’elle a mis Deku en coma forcé pour qu’il puisse se rétablir, prouvant que la blessure était vraiment très grave.

     

    Elle l’a tout de même bien cerné, car elle était certaine qu’il ne resterait pas tranquille à son réveil, craignant sans doute de prendre du retard sur la classe durant sa convalescence. Et je dois avouer, que j’ai ressassé ça toute la nuit, me disant que j’allais être responsable du retard qu’il va prendre en restant dans le com.

     

    Quand mon réveil a sonné ce matin, j’étais déjà réveillé et je suis sorti avant tout le monde, pour éviter de croiser mes camarades de classe et surtout Eijiro. Même si je lui en suis reconnaissant pour ce qu’il a fait pour moi la veille, je n’avais aucune envie qu’il me demande comment j’allais parce que je ne sais pas si j’aurais été capable de jouer la comédie devant lui. Je suis donc sorti marcher un peu, afin d’essayer de remettre mes idées en place, essayer de remettre mon masque, celui de Katsuki Bakugo, l’adolescent bougon, qui crie sur tout le monde et qui se fiche de tout et surtout de ce que les autres pensent. Et croyez-moi, ce n’est pas facile cette fois.

     

    Pourtant, jusqu’ici, j’ai toujours réussi à garder contenance. Mais cette fois, c’est différent… parce que… j’en sais rien en fait. Pourquoi c’est pas comme d’habitude ? Le visage de Deku m’est alors revenu en mémoire à ce moment-là, son visage de souffrance, sa main sur la mienne, son sang coulant de sa blessure. Tout m’est revenu et j’ai failli vomir sur place, m’écroulant malgré moi sur le sol.

     

    Et c’est là que Monsieur Aïzawa m’a trouvé, m’a aidé à me relever et m’a demandé de venir avec lui, avec un air grave sur le visage. J’y ai même cru voir un peu de compassion. Après ça, ce fut l’interrogatoire, jusqu’à ce qu’ils me laissent partir, me disant que ce n’était qu’un accident, que je n’avais pas voulu le blesser volontairement et que même lors d’un entrainement, ça pouvait arriver. On est dans un lycée de héros, le risque est notre quotidien, on le sait. Et j’ai dû me contenter de cette tirade, comme si ça allait me consoler de ce que j’avais fait. C’est n’importe quoi.

     

    Je suis ensuite allé en cours et j’ai évité tout le monde, toute la journée, même si Kirishima a tenté en vains plusieurs approches. Il a fini par abandonner quand il a vu que je ne lui répondais même plus, même pour gueuler. J’ai évité la cantine du midi et du soir, et je suis allé directement dans ma chambre sans demander mon reste.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Je suis encore là. Ça fait combien de fois déjà ? Cinq jours, oui, c’est ça. Ça fait cinq jours. Cinq jours que tous les soirs, alors que tout le monde dort déjà, je sors du dortoir en cachette, avec à peine de quoi me couvrir pour me rendre auprès de lui. Le même rituel, tous les jours. Mes pas me menant toujours à l’infirmerie.

     

    Je ne sais pas si la vieille sait que je viens tous les soirs, mais en tout cas, elle me laisse faire. Pourtant, si un prof me choppait après le couvre-feu, pas de doute que j’en prendrais pour mon grade, mais jusque-là, personne ne m’a jamais interpellé. Peut-être le savent-ils et qu’ils me laissent faire. Enfin, peu importe, ils peuvent bien me chopper, et me punir, je m’en tape. Je recommencerais tous les jours s’il le faut et j’accepterais toutes les punitions du monde. Et ce sera ainsi, jusqu’à ce qu’il revienne.

     

    J’arrive dans sa chambre et comme à chaque fois, je m’assois près de lui et le regarde. Je ne fais que ça, espérant qu’il se réveille, mais je sais que ce n’est pas pour aujourd’hui. C’est l’infirmière qui doit décider du moment de son réveil, alors en attendant, je reste là à l’observer. Je ne sais pas trop pourquoi je fais ça. Peut-être que ça me rassure de le voir respirer, de savoir qu’il est vivant. A chaque fois que je regarde son visage, il semble si paisible qu’on ne croirait pas qu’il a été gravement blessé. Son expression est tellement sereine, que ça me rassure. Au moins, ça signifie qu’il ne souffre pas. C’est sûrement dû aux antalgiques, mais ça me soulage de savoir qu’il se sent bien.

     

    -         Encore là Katsuki, dit soudain une voix derrière moi.

     

    Je sursaute et me lève brusquement. Putain ! La vieille a le don pour me surprendre à chaque fois. A croire qu’elle le fait exprès. Elle s’approche de moi et d’Izuku puis vérifie l’état de ce dernier.

     

    -         Ne t’en fais pas, je ne dirais rien sur ta présence ici à cette heure, dit-elle. Si j’avais voulu le faire, je l’aurai dit depuis le début. Je sais que tu viens tous les jours.

     

    -         Hmm ! Pourquoi ne pas me dénoncer ? demandais-je.

     

    -         Parque je sais que ça te fait du bien, répond-t-elle. Le fait que tu t’inquiètes pour lui prouve tes regrets.

     

    -         Bien sûr que je regrette, avouais-je. Je ne voulais pas le blesser comme ça.

     

    -         Je le sais, dit-elle.

     

    Le silence s’installe un moment entre nous alors qu’elle examine encore Deku. Je reste debout à la regarder. Je pourrais m’en aller, mais mes jambes refusent de bouger. Je n’ai pas encore envie de partir, je ne suis pas resté assez longtemps. Quand la vieille a fini de l’examiner, elle se tourne vers moi.

     

    -         Je pense le réveiller d’ici deux jours, m’explique-t-elle. Je le ferais en douceur pour lui laisser le temps de revenir par lui-même à son rythme. Je compte sur toi pour l’aider à son réveil.

     

    -         Moi ? Ça veut dire que je peux encore revenir ?

     

    -         Parce que si je te l’avais interdit, ça t’aurait empêché de venir ?

     

    -         Non.

     

    -         Alors, je compte sur toi Katsuki.

     

    Puis, elle sort de la chambre, me laissant à nouveau seul avec Deku. Je reste encore un moment. Il va bientôt se réveiller et ça me soulage. Demain, c’est samedi, mais je ne rentrerais pas chez moi pour le week-end, je ne peux pas. Ma mère va sûrement criser, mais je m’en fiche. Tant qu’il ne sera pas réveillé, je continuerais à veiller sur lui.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Nous sommes dimanche et je sui là, dans la chambre de Deku à attendre qu’il se réveille. Recovery Girl a fait le nécessaire et a retiré la plupart des machines, donc j’attends. Je ne sais même pas quelle heure il est et je m’en fiche. Je crois que l’heure du déjeuner est passé, mais je n’ai pas faim. J’entends que ça s’agite à l’extérieur, ça veut dire que les élèves rentrent peu à peu de leur week-end. Et Deku ne se réveille toujours pas. Je continue de le fixer pourtant je sens que je fatigue. J’ai mal aux yeux et ils se ferment à plusieurs reprises. C’est la première fois que je reste aussi longtemps et même si je ne dors pas beaucoup ces derniers temps, c’est suffisant pour faire ce que j’ai à faire dans la journée. Pourtant là, je sens que c’est compliqué de rester éveillé. Je me penche un peu sur le lit de Deku et mets ma tête entre mes bras, tout en le regardant, puis mes yeux se ferment sans que je ne puisse les empêcher. Impossible de lutter.

     

     

     

    ***

     

     

     

    J’entends des gémissements près de moi. Je fronce les sourcils. Le bruit me perturbe. J’ouvre doucement les yeux, me demandant un moment où je suis avant de me rappeler que je suis à l’infirmerie dans la chambre de Deku. Je me réveille brusquement en entendant encore les gémissements près de moi. Je regarde Deku qui semble se réveiller car il n’arrête pas de bouger. Je me redresse pour l’observer de plus près, quand soudain, il ouvre les yeux brusquement.

     

    Son regard est vague et il semble un peu perdu. J’ai l’impression d’ailleurs qu’il ne me voit pas. Ses yeux sont agités et d’un seul coup, il se redresse manquant de me donner un coup de tête et de m’assommer. Il regarde autour de lui frénétiquement, en tremblant, cherchant je ne sais quoi. Il semble complètement paniqué et j’avoue que ça me déstabilise. Durant un instant, je ne sais pas quoi faire, mais cette fois, je ne resterais pas statique, je dois agir.

     

    -         Deku ! l’appelais-je doucement.

     

    Il ne semble pas m’entendre parce qu’il s’agite de plus belle, j’ai, d’ailleurs, peur qu’il se fasse mal. Sa respiration s’accélère et je sens qu’il est complètement perdu. Je me rappelle alors les mots de Recovery Girl qui me demandait d’être avec lui. Avait-il compris que Deku risquait d’être paumé à sa sortie de coma ? Sans doute. Il faut dire que ça doit être perturbant de se réveiller, comme ça, après si longtemps. Ses repères doivent être totalement chamboulés.

     

    Izuku s’agitant encore, je décide d’agir et doucement, je m’approche de lui. Je le prends avec précaution dans mes bras et lui murmure des mots apaisants, qui ne me ressemble pas, afin qu’il se calme.

     

    -         Ça va aller Izuku, tu es à l’infirmerie, dis-je d’une voix étonnement douce que je n’utilise jamais. Tout va bien, tu es en sécurité ici.

     

    Je le sens qui se calme peu à peu au son de ma voix. Sa respiration devient plus régulière et je sens que sa tête s’affaisse contre mon épaule.  Je le repose alors doucement sur le lit. Il semble encore un perdu, mais il est plus calme.

     

    -         Repose-toi encore Izuku. Tout va bien.

     

    Il referme les yeux, m’obéissant sagement. Sa main dans la mienne, je la serre pour lui montrer que je suis avec lui et qu’il n’est pas seule, puis quand je sens qu’il est plus paisible et qu’il s’est rendormi, je le lâche un peu à contrecœur et sors de la pièce pour aller retrouver l’infirmière. Une fois arrivé à son bureau, je lui explique ce qui vient de se passer.

     

    -         Je m’en doutais, dit-elle avant de se lever. Je vais aller le voir. Tu veux me raccompagner ? Il aura peut-être…

     

    -         Non ! la coupais-je.

     

    Elle semble surprise, mais ne dit rien. Elle sort de la pièce sans insister et sans un mot pour aller voir Izuku. Quant à moi, je retourne au dortoir. Maintenant qu’il est réveillé, il n’y a plus de raison que j’aille le voir. Elle peut dire ce qu’elle veut, il n’aura pas besoin de moi quand il se réveillera à nouveau parce qu’il sera déjà bien entouré par ses amis… Ses vrais amis. Malgré moi, je sens une larme perlée au coin de mon œil, à la fois de soulagement, mais aussi de tristesse. De tristesse, parce que tout va redevenir comme avant.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Mon réveil a été plutôt brutal et j’avoue que j’ai eu bien du mal à retrouver mes esprits. D’ailleurs, j’ai eu l’impression que Katchan était là quand je me suis réveillé et qu’il m’avait calmé, mais je n’en suis pas certain. Si ça se trouve, je l’ai rêvé. Impossible que Katchan se soit retrouvé à mon chevet. Il n’est pas du genre à s’inquiéter pour moi, même si j’aimerais bien au fond. J’ai interrogé Recovery Girl à ce sujet, mais elle a simplement haussé les épaules avant de m’examiner et me poser des questions sur mon état physique et mental. Je lui ai dit que ça allait, mais au fond, j’ai un peu de mal à me remettre de tout ça.

     

    J’ai passé près d’une semaine dans le coma, et ça me donne l’impression d’avoir perdu une semaine de ma vie, ce qui est le cas en fait. Et même si au fond, ça m’a permis de guérir, j’ai quand même bien du mal à m’en remettre physiquement. Marcher à nouveau a été compliqué et j’ai perdu encore quelques jours de cours. En dehors de ma mère, c’est Ochaco que j’ai vu en premier, puis Tenya et Shoto, avant que le reste de la classe vienne prendre de mes nouvelles. Mais pas de trace de Katchan et j’avoue ça m’a un peu déçu. A chaque fois que j’y réfléchis, je me dis que c’était bien lui qui était là à mes côtés, quand je me suis réveillé la première fois. Alors, s’il était là à ce moment-là, pourquoi n’est-il pas revenu me voir ?

     

    J’ai demandé des nouvelles à Eijiro, mais il n’avait pas l’air très enclin à me parler, même si j’ai senti qu’il avait très envie de se confier. Est-ce parce qu’il n’y avait pas grand-chose à dire ou plutôt le contraire ? C’est comme si le sujet était tabou et d’ailleurs, j’ai également posé des questions à Ochaco, mais elle m’a dit de ne pas m’occuper de lui. J’ai bien senti qu’elle n’avait pas envie de parler de lui. Franchement, ça m’inquiète. Pourquoi personne ne veut rien me dire ? Ils évitent volontairement le sujet, ça ne fait aucun doute. Qu’est-ce qui se passe avec Katchan ?

     

    De toute façon, même s’ils ne veulent pas en parler, aujourd’hui, je retourne en cours, alors je vais forcément le revoir et je vais enfin savoir ce qu’ils me cachent. Ça ne peut pas être si grave que ça, quand même ? J’arrive devant la salle de classe, entouré d’Ochaco et de Tenya et d’un seul coup, je me retrouve entouré de tous mes camarades de classe. Ils sont tous là… sauf Katchan. Je suis un peu déçu, mais j’aurais dû m’en douter. Il n’est pas du genre à venir m’accueillir comme ça, après tout… nous ne sommes pas vraiment amis. Mon cœur se serre à cette pensée, mais je laisse se sentiment de côté.

     

    J’entre dans la salle et je le vois assis à sa place, la tête tournée vers la fenêtre, l’air penseur. Je le regarde un moment il ne tourne pas une seule fois la tête vers moi alors que je m’approche de lui. Son attitude est tout sauf normal. Est-ce à cause de ça que les autres ne voulaient pas en parler ? Parce que Katchan n’agit plus du tout comme avant ? Son manque de réaction est inquiétant, c’est évident. Et tout ça… ce serait de ma faute ? Alors que je m’apprête à lui parler, je vois Tenya s’approcher brusquement de lui, posant violemment sa main sur son bureau. Katchan ne bronche pas, ce qui ne lui ressemble pas du tout. Avant il aurait réagi au quart de tour. Ce n’est pas normal, pas normal du tout.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    Le délégué a tapé violemment sur ma table, mais je n’ai pas bougé d’un pouce. Je ne veux rien avoir à faire avec eux. Si je suis resté seul jusqu’ici, ce n’est pas pour rien. Si seulement ils pouvaient me foutre la paix. L’arrivée de Deku a provoqué un brouhaha général dans la classe, embrassades et sourires. Mais moi, je n’ai pas fait un pas vers lui. Je n’en ai pas le droit, parce que cette scène ne se serait pas produite si je ne l’avais pas blessé. Et puis, de toute façon, je ne suis pas du genre à accueillir les gens à bras ouvert à leur retour. Pourtant, le binoclard n’a pas l’air du même avis que moi.

     

    -         Bakugo ! Tu pourrais accueillir Izuku un peu mieux que ça, surtout après ce qui s’est passé. Et même lui présenter tes excuses.

     

    Je ne réagis pas et continue à l’ignorer tout en regardant l’extérieur, en espérant qu’il lâche l’affaire, mais à priori, il n’a pas l’air de l’entendre de cette oreille et continue de plus belle.

     

    -         Je croyais que tu valais mieux que ça Bakugo. C’est vraiment trop dur pour toi de t’excuser après ce que tu as fait ? Tu n’as donc aucun sentiment ? Ça ne te fait rien de blesser les gens qui te sont proches ?

     

    -         Tenya… ce… ce n’est pas… bégaya Deku.

     

    -         Si c’est grave Izuku. Il t’a blessé gravement, tu aurais pu y rester. On dirait vraiment qu’il n’a aucun regret, comme s’il l’avait fait exprès.

     

    Je sais que toute la classe me regarde. Ils attendent que je réagisse comme je le fais d’habitude. Alors, si c’est ce qu’ils veulent, je vais jouer ce rôle.

     

    -         La ferme le binoclard ! dis-je soudainement en tournant la tête vers lui.

     

    -         Pardon ? demande le délégué abasourdi.

     

    -         Tu m’as parfaitement compris, dis-je en me levant brusquement ce qui fait tomber ma chaise de bureau. Ferme-là ! C’est pas à toi de me dire quand je dois m’excuser ou comment. Ou même si je dois m’excuser tout court. Ça ne regarde que Deku et moi, alors ne t’en mêle pas, ni toi, ni les autres.

     

    Je bouscule Iida et passe à côté de Deku sans le regarder. Je sais que tout le monde est surpris parce que je n’ai pas réellement gueulé comme d’habitude. En passant à côté de Kirishima, je remarque ce dernier me regarde avec tristesse et inquiétude. C’est le seul qui a essayé de me parler, mais je l’ai repoussé à chaque fois. Je sais que ce n’est pas bien, parce que c’est sans doute le seul qui est de mon côté, un véritable ami. Mais moi, je n’ai pas réussi à me comporter comme tel. Je ne le mérite vraiment pas. Je sors de la salle de classe. Ma vue se trouble, mais je me retiens de pleurer. Tout à coup, je sens une main sur mon bras.

     

    -         Pas site vite Bakugo, dit la voix trainante de mon professeur principal. Tu comptes aller où comme ça. Le cours va bientôt commencer.

     

    Je ne réponds pas et ne le regarde pas. Une larme s’échapper sans que je ne puisse la retenir. Foutus émotions, ça me gave. J’entends Aïzawa soupirer, avant de me lâcher.

     

    -         Ok, pour aujourd’hui, dit-il. Retourne au dortoir.

     

    -         Merci, dis-je avant de partir presque en courant.

     

    J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il se montre aussi compréhensif. Quelque chose me dit que la vieille y est pour quelque chose. Mais j’avoue, je l’en remercie cette fois. Je me rends au dortoir, en courant et m’empresse de rentrer dans ma chambre avant de m’écrouler sur mon lit.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Katchan n’est pas revenu en cours et Monsieur Aïzawa était sans doute d’accord, car il n’a rien dit sur son absence et il ne l’a même pas mentionné lors de l’appel. Ne pas le voir devant moi me perturbe un peu. Malgré moi, je pose ma main sur mon flan gauche. J’ai encore un peu mal, mais c’est largement supportable. Par contre, je sens mon cœur se serrer à l’aidée de ne pas voir Katchan de la journée. La classe fait vraiment vide sans lui, comme le jour où il a été kidnappé par l’Alliance.

     

    Au déjeuner, Ochaco et Tenya ne me lâchent pas, me demandant à maintes reprises comment je vais, ce qui à vrai dire, m’a un peu agacé, je dois l’avouer. Je leur ai souvent répondu vaguement, les écoutants d’une oreille distraite, cherchant malgré moi Katchan dans la foule de la cantine. Mais, il ne s’est pas montré, ou alors je ne l’ai pas vu.

     

    L’après-midi, il n’est pas venu non plus et lors de la dernière heure de cours, je me suis dit qu’il fallait absolument que je lui parle. Je sais que les autres pensent qu’il est sans cœur, mais je sais que c’est faux. Je suis sûr que c’était lui qui était là à mon réveil, preuve qu’il s’inquiétait quand même pour moi. Mais, je dois en avoir le cœur net et le seul moyen c’est de lui parler.

     

    A la fin de l’heure, alors que je m’apprête à rejoindre Katchan, je suis interpellé par Kirishima, qui me retient par le bras.

     

    -         Midoriya, on peut parler ? Demande-t-il avec un air sérieux qui ne lui ressemble pas.

     

    -         Je… je comptais aller voir Katchan, lui avouais-je en détournant les yeux.

     

    -         C’est justement de lui dont je veux te parler.

     

    -         Ah ! D’accord !

     

    Nous nous éloignons des autres. Ochaco a bien cherché à m’interpeller, mais je lui ai fait signe que j’étais occupé. Ça me fait plaisir qu’elle s’inquiète comme ça, mais je sens bien qu’elle essaie de m’éloigner de Katchan depuis ce matin alors que j’essaie désespérément de lui parler. Je sais qu’elle pense que je vais souffrir si j’essaie de me rapprocher de lui, surtout après ce qu’il a fait, et je ne parle pas que de la blessure qu’il m’a infligée, mais tout ce qu’il m’a fait subir quand nous étions enfants. Elle craint sans doute que je sois blessé une nouvelle fois par son indifférence, mais c’est moi de décider ce que je veux faire avec Katchan et comment je dois agir avec lui.

     

    Eijiro m’emmène à proximité de la forêt qui borde notre dortoir et il me montre quelque chose ou plutôt quelqu’un au loin. Katchan est assis contre un arbre l’air endormi, un casque sur les oreilles.

     

    -         Kishima ? l’interrogeais-je.

     

    -         Il vient là tous les jours depuis qu’il t’a blessé et jusqu’à ce que tu sortes du coma, il allait te rendre visite chaque soir à l’infirmerie après le couvre-feu. Il ne sait pas que je le sais, parce que je sais qu’il voulait à tout prix le cacher. Il m’évite depuis ce jour-là, en fait… il évite tout le monde. Il ne parle plus avec personne, sauf pour le stricte nécessaire et il s’enferme de plus en plus sur lui-même. Je pensais que le jour où tu sortirais du coma, il finirait par se détendre, que ça le rassurerait, et qu’il reviendrait celui qui était, mais j’ai l’impression que ça empire. J’avoue que je m’inquiète beaucoup pour lui. Le comportement qu’il a eu ce matin prouve qu’il ne se sent pas bien. Et Iida qui en a rajouté une couche, pas étonnant qu’il ait mal réagi. Les autres ont pris son comportement pour de l’indifférence envers toi, mais c’est loin d’être le cas. Ils ne l’ont pas vu quand je l’ai ramené au dortoir, après qu’il t’ait blessé. Il était anéanti, je ne l’avais jamais vue comme ça. Il n’avait pas du tout le comportement de quelqu’un d’indifférent. Et même s’il ne le montre pas, il t’apprécie plus que tu ne le croies Midoriya.

     

    Il s’arrête et je vois qu’il a les larmes aux yeux. Durant toute sa tirade, j’ai ressenti plus d’une émotion, de la surprise, de la tristesse, de la compassion et autre chose, mais je ne saurais encore mettre un mot dessus car, je ne suis sûr de rien. Ce que j’ai retenu, c’est qu’il était bien là, lors de mon réveil et surtout, il a veillé sur moi durant tout le temps où j’étais dans le coma et rien que de savoir ça, ça me fait chaud au cœur. Je savais que Katchan n’était pas si mauvais.

     

    La deuxième chose qui m’interpelle, c’est qu’il est en train de sombrer de plus en plus dans la solitude à cause de moi et ça, ça m’est inconcevable. Le Katchan que je connais est fort, brave, intelligent et colérique. Il ne se laisse jamais marcher sur les pieds et il est fier. Alors, le voir comme ça, me rends infiniment triste.

     

    -         Parle-lui Midoriya, m’implore Eijiro. Il n’y a que toi qui puisse le sauver.

     

    Sur ces derniers mots, il pose une main sur mon épaule, avec un sourire bienveillant, puis s’éloigne de moi. Je regarde un moment Katchan endormi contre l’arbre, la tête penchant légèrement sur le côté. Je suis le seul qui peut l’aider ? Je n’en suis pas sûr, mais je veux le faire. Je ne peux pas le laisser comme ça. Je m’approche de lui et m’agenouille à côté de lui, un peu difficilement à cause de ma blessure. J’avance ma main vers son visage, qui semble exprimer de la frayeur et de la douleur. Je ne sais pas à quoi il rêve, mais ça ne doit pas être très joyeux.

     

    -         Katsuki ? l’appelais-je doucement ?

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    Je me réveille brusquement quand je sens quelque chose sur mon visage et que l’on prononce mon prénom. Je mets un moment à retrouver mes esprits et rappeler où je suis. Quand je vois la forêt autour de moi, je me rappelle que je suis allé, comme d’habitude, depuis plus d’une semaine, derrière le dortoir pour prendre l’air. Je savais que les autres allaient bientôt rentrer et je ne voulais pas les croiser. J’avais peur que quelqu’un veuille me parler, pour m’assaillir de reproches, par rapport à ce qui s’est passé ce matin et parce que je ne me suis pas excusé auprès de Deku. Et puis, c’était aussi devenu rituel… depuis ce jour-là, comme un besoin de me retrouver au milieu de la nature, même si au fond, je ne suis pas très loin du dortoir.

     

    -         Katsuki ?

     

    Je réagis cette fois au rappelle de mon prénom et me rends que quelqu’un est agenouillé près de moi.

     

    -         Deku ? dis-je surpris.

     

    -         Oui, dit-il en souriant.

     

    -         Qu… Qu’est-ce que… tu fais là ? demandais-je en détournant le regard.

     

    -         Je m’inquiétais pour toi, alors je suis venu te retrouver, dit-il simplement. C’est Kirishima qui m’a dit où tu te trouver. Il s’inquiète beaucoup pour toi.

     

    -         Hum ! dis-je simplement mal à l’aise.

     

    -         Et puis… je voulais te parler, ajoute-t-il.

     

    -         Mais pas moi, dis-je plus sèchement que je ne l’aurais voulu.

     

    -         Katchan, dit Deku avec une petite voix suppliante.

     

    -         S’il te plait… va-t’en. J’ai pas besoin de ta pitié.

     

    -         Ce n’est pas de la pitié, dit-il vivement. Je m’inquiète vraiment pour toi.

     

    Il pose une main sur mon bras, mais je le repousse. Pour autant, il réitère son geste à plusieurs reprises.

     

    -         Arrête-ça Deku ! dis-je agacé.

     

    -         Non, toi arrête ça, dit-il en fronçant les sourcils. Ce n’est pas ton genre de t’isoler comme ça.

     

    -         Qu’est-ce que tu en sais ? demandais-je.

     

    -         Parce que je te connais. Tu es quelqu’un de fort, Katchan, le plus fort que j’ai jamais connu.

     

    -         Tu me surestimes, Deku, dis-je en détournant le regard. Je ne suis pas aussi fort que tu le dis. Si ça avait été le cas, je n’aurais pas paniqué ce jour-là. Si les autres n’étaient pas arrivés à temps, tu serais…

     

    Ma voix se brise et je me mords la lèvre pour ne pas craquer. Je suis pitoyable.

     

    -         Non, je sais que tu as fini par réagir, je m’en souviens, dit-il.

     

    -         Pas assez vite, dis-je alors que les mots restent coincés dans ma gorge.

     

    Je me retiens de ne pas pleurer. Dès qu’on a commencé à parler, je savais que ce serait difficile. Sa main glisse sur mon bras vers ma main et je sens que ma vue se trouble.

     

    -         Assez, pour que je reste envie, finit-il.

     

    -         Mais sans moi, tu n’aurais pas vécu ça, dis-je en évitant de le regarder.

     

    -         Tu ne voulais pas me blesser gravement, je le sais, dit-il. Tu pensais que je l’éviterais, n’est-ce pas ?

     

    -         Oui.

     

    -         Alors, c’est en partie ma faute.

     

    -         Non ! dis-je vivement. C’est la mienne et uniquement la mienne. Je me suis montré trop violent, comme d’habitude.

     

    -         Katchan…

     

    -         Deku, dis-je en baissant la tête. Je suis désolé, je ne voulais vraiment pas te faire de mal.

     

    -         Je sais. Merci Katchan.

     

    Il met sa main gauche sous mon menton pour m’obliger à relever la tête et le regarder. C’est là que je me rends compte que je pleure. Il me fait un sourire bienveillant, et à cet instant, je ne peux m’empêcher de le trouver beau et magnifique. Je prends la main, qui tenait jusque-là mon menton, dans la mienne avant de me pencher vers lui. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir que déjà, je pose doucement mes lèvres sur les siennes. C’est doux et chaste, juste un effleurement. Je me recule rapidement avant de me lever et de rentrer au dortoir et surtout avant qu’il ne réagisse. Oh mon dieu ! Qu’est-ce qui m’a pris ?

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Voilà trois jours que Katchan m’a surpris en m’embrassant. Et voilà, trois jours qu’il me fuit. De plus, il continue d’ignorer les autres et à jouer au fantôme durant les pauses et quand vient le soir. La seule différence, c’est qu’il ne va plus s’asseoir le soir dans la forêt derrière le dortoir pour s’isoler et écouter sa musique.

     

    Sûrement, a-t-il peur que j’essaie de lui parler, ce qui est totalement le cas. Je veux lui parler, je veux comprendre pourquoi il a fait ça, pourquoi il m’a embrassé. Je dois bien l’avouer, ce baiser m’a beaucoup troublé et je n’arrête pas d’y penser. Pourquoi a-t-il fait ça ? J’aimerais le savoir, mais, en plus de Katchan, mes amis ont également décidé de m’empêcher d’aller lui parler, même si je ne les ai pas mis au courant de ce qui s’est passé ce soir-là.

     

    J’ai pourtant essayé à plusieurs reprises d’aller le voir le soir, mais mes amis trouvaient toujours une excuse pour me retenir et une fois à l’intérieur de sa chambre et constatant qu’il était trop tard, je rebroussais chemin systématiquement. Je sais que mes amis se sont donné le mot pour m’empêcher de l’approcher à tour de rôle, pourtant, je leur ai bien qu’il s’était excusé et que ce qu’il avait fait n’avait été volontaire. Il m’a dit qu’il regrettait et je le crois, mais j’ai l’impression qu’il ne le croie pas. A cause de son comportement actuel, ils pensent sûrement qu’il se moque de moi, mais c’est loin d’être le cas. J’ai vu sa détresse quand on s’est parlé et ça m’agace un peu qu’il ne me croie pas moi, au moins. Bref ! De toute façon, cette fois, je compte bien lui parler, mais sur le chemin, je me fais interpeller par Kirishima.

     

    -         Midoriya ! Ça va ? demande-t-il.

     

    -         Heu… oui et toi ?

     

    -         Bien, dit-il en se massant la nuque mal à l’aise. Dis-moi, est-ce que… tu as pu parler à Katsuki récemment ?

     

    -         Pas depuis le jour où tu m’as tout raconté et c’est pas faute d’avoir essayé.

     

    -         C’est ce qui me semblait.

     

    -         Ochaco, Tenya et Shoto on l’air de vouloir m’empêcher de lui parler.

     

    -         Oui, j’en ai eu l’impression aussi, dit Eijiro.

     

    -         Et toi ?

     

    -         Il me fuit toujours, soupire Kirishima. Il m’ignore dès que j’essaie de lui adresser la parole. S’il te plait, Midoriya, il faut que tu essaies de lui parler à nouveau.

     

    -         J’aimerais bien, mais on m’en empêche, à chaque fois.

     

    -         Je comprends, dit-il. Ecoute, tu sais qu’on fait une fête ce soir pour l’anniversaire de Tokoyami, je voudrais vraiment qu’il vienne. Il faut qu’on crève l’abcès tous ensemble. Et puis, je suis sûr que ça lui changera les idées. Je sais qu’au fond tout le monde… enfin presque tout le monde attends son retour. Depuis que tu as dit à toute la classe qu’il s’était excusé, la plupart veulent aussi s’excuser, mais il ne laisse personne l’approcher.

     

    -         Je sais, dis-je. Mais tu sais, concernant Ochaco, Tenya et Shoto, je ne pense pas qu’ils lui veulent réellement. Ils veulent juste me protéger, parce qu’ils ont peur que je souffre encore si Katchan se moque de moi. Mais au fond, je crois que, eux aussi, ils aimeraient s’excuser, mais comme ils ont peur de ce qu’il pourrait fait, ils m’empêchent même de l’approcher et s’empêchent par la même occasion de s’excuser auprès de lui.

     

    -         Il faut vraiment faire quelque chose, dit Eijiro. Ça me tue de le voir comme ça.

     

    -         Moi aussi, je n’aime pas le voir comme ça. Je veux vraiment lui parler, ça fait trois jours que j’essaie, surtout depuis que…

     

    -         Depuis que ? demande Kirishima.

     

    -         Non, rien, dis-je en rougissant légèrement après avoir repensé au baiser de Katchan.

     

    -         D’accord, dit Eijiro sans insister. Alors, tu vas m’aider à le sortir de cette chambre ?

     

    -         J’aimerais bien, mais…

     

    -         Si c’est pour les autres, je vais faire en sorte de les occuper, le temps que tu ailles lui parler et que tu le sortes de cette chambre. Je sais que tu vas y arriver Midoriya.

     

    -         Je vais tout faire pour en tout cas.

     

    -         Bien, merci. Alors… j’y vais. Je compte sur toi.

     

    J’acquiesce et me dirige vers la chambre de Katsuki. J’espère qu’Eijiro va faire le nécessaire pour mes amis afin qu’ils ne m’interrompent pas en cours de route. Alors que je travers le couloir qui mène à la chambre de Katchan, je vois dans un coin du couloir, Ochaco, Tenya, mais ils se font rapidement alpaguer par Denki et Mina, avant même qu’ils ne me voient fort heureusement, ce qui les obligent à rebrousser chemin. Apparemment Kirishima a fait marcher son réseau très rapidement. On vient à peine de se quitter. J’imagine qu’il a utilisé son téléphone pour les prévenir.

     

    J’arrive devant la chambre de Katsuki et heureusement, pas de trace de Shoto, le dernier obstacle qui pourrait m’empêcher de lui faire. Je ne frappe pas à la porte parce que je suis sûr que Katchan m’enverrait balader. J’ouvre doucement la porte en espérant ne rien me recevoir sur la tête en rentrant, mais la pièce est étrangement calme. Il fait sombre et en entrant, je remarque que Katsuki est endormi. Je referme doucement la porte, me retrouvant presque dans le noir. Seule la lumière de la lune qui filtre à travers la fenêtre, me permet d’y voir un peu à l’intérieur et me permet d’avancer jusqu’à lui.

     

    Katchan est paisiblement endormi et je m’assois au bord du lit. La lumière de la lune éclaire à peine son visage, et je dois dire que ça lui donne un air tellement doux. J’approche ma main de son visage et caresse quelques mèches de ses cheveux dorés. Je ne sais pas trop ce que je fais, mais le voir comme ça, si vulnérable et calme, fait battre mon cœur un peu plus vite. Je ne sais pas pourquoi, mais à cet instant, j’ai une furieuse envie de lui rendre le baiser qu’il m’a donné.

     

    Je me penche en avant, continuant de caresser ses cheveux. Je sais que je devrais arrêter mon geste, mais c’est plus fort que moi. Seulement, alors que nos visages sont proches l’un de l’autre, Katchan ouvre brusquement les yeux. Durant un instant, nos regards se croisent et lui comme moi, nous mettons à rougir avant que je ne recule brusquement, surpris par son réveil soudain.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    J’ai senti quelque chose caresser mes cheveux et c’était très agréable. Pourtant, je savais que quelque chose n’allait pas. C’est à ce moment-là que j’ai ouvert les yeux et que j’ai croisé son regard, ses yeux verts. Nous nous sommes observés un moment et je n’ai pu m’empêcher de rougir et lui aussi.

     

    Il vient de se reculer brusquement je me redresse moi aussi sans attendre. Assis sur mon lit, je regarde Deku sans comprendre. Qu’est-ce qu’il fait là, dans ma chambre ? Et qu’est-ce qu’il faisait penché sur moi comme ça ? Assis au bord de mon lit, il me tourne soudain le dos et joue avec ses doigts, mal à l’aise.

     

    -         Qu’est-ce que tu fais là, Deku ? demandais-je un peu sèchement.

     

    -         Je… Hum… En fait…

     

    -         Si c’est pour bégayer, tu peux te barrer.

     

    -         Ah oui ! Désolé, dit-il. En fait… j’étais venu te chercher pour… pour la fête de Tokoyami. On… on aimerait bien que tu sois là.

     

    -         On ? Ça m’étonnerait Deku, dis-je d’un ton amer. Personne n’a envie de voir ma tronche.

     

    -         C’est pas vrai, dit-il en se tournant vers moi. Tout le monde veut que tu viennes.

     

    -         Même tes trois amis ? demandais-je.

     

    -         Je sais que leur comportement laisse penser le contraire, mais, s’ils sont distants, c’est uniquement pour me protéger. Au fait, je sais que, eux aussi, comme les autres, ont envie de s’excuser.

     

    -         S’excuser de quoi ? De m’avoir mis de côté ? D’avoir essayé de m’obliger à te présenter mes excuses, sans comprendre la situation ? De m’avoir regardé de travers à chaque fois que je passais à côté d’eux parce que je t’ai blessé ? Je m’en fous de leurs excuses Deku, parce qu’ils ont eu raison de me mettre de côté. D’ailleurs, ils n’ont pas eu besoin de le faire, je l’ai fait très bien tout seul. Je n’ai pas besoin d’eux.

     

    -         Katchan… dit-il avec tristesse.

     

    -         Laisse tomber Deku. C’est mon choix.

     

    -         Alors tu comptes rester seul toute ta vie ? Tu vas faire ta vie loin des autres ? Tu crois que ça va aider ta carrière de héros.

     

    -         Et alors ? Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Au moins, tu aurais tout le champ libre pour me dépasser.

     

    -         C’est n’importe quoi. Je refuse de te laisser seul. Jamais, dit-il en se levant brusquement. Tu peux bien essayer d’ignorer les autres et les fuir, mais je ne te laisserais pas t’éloigner de moi comme ça.

     

    Il a les larmes aux yeux et mon cœur se serre de le voir comme ça. Je détourne les yeux et serre les poings pour empêcher les émotions de me submerger. Pourquoi ça me fait autant plaisir ce qu’il me dit ? Il se tourne à nouveau vers moi et je le vois qui pleure pour de bon, pour autant, je ne peux pas le regarder dans les yeux de peur de pleure comme un bébé moi aussi et ce ne serait pas digne de moi.

     

    -         Jamais je ne te laisserais Katchan, dit-il avec rage. Et même si les autres te tournent le dos, sache que jamais je ne le ferais. Tu pourras toujours compter sur moi. Je serais toujours à tes côtés quoiqu’il arrive. Alors s’il te plaît, viens ce soir, je resterais près de toi, je ne te lâcherais pas. Je te le promets.

     

    Lors de sa tirade, j’ai relevé la tête et j’ai écarquillé les yeux, surpris par ses paroles. Deku s’agenouille devant mon lit et me prend la main, ses yeux baignés de larmes.

     

    -         S’il te plait Katsuki ! m’implore-t-il. Viens ce soir. Ça te fera du bien et tu verras que tu es entouré.

     

    Il se lève et sans que je ne m’y attende, il se penche vers moi et m’embrasse le front avant de reculer et de quitter la chambre en me disant qu’il m’attend. Je reste un moment surpris par son geste avant de m’écrouler sur mon lit et de poser mon bras sur mon visage, rouge de gêne.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris, ni pourquoi j’ai fait ça. L’embrasser sur le front, quand j’y pense, c’était très gênant, mais sur le moment, ça m’a paru tellement naturel. Je reste un moment adossé contre sa porte, avant de soupirer et m’en aller pour rejoindre les autres en bas. J’espère vraiment que Katchan va venir, que j’ai réussi à le toucher.

     

    Je passe par ma chambre pour me changer et mettre quelque chose de plus confortable, puis rejoins la classe. La fête a déjà commencé, la salle commune a été décorée aux couleurs d’Haloween, puisque Tokoyami est né fin octobre. Je trouve que cette fête lui va bien, et puis, c’est fort à propos. Cependant, j’ai l’impression que ça l’a gêné autant que ça lui a fait plaisir. Je souris en voyant que tout le monde a l’air de bonne humeur. En arrivant dans la salle, Ochacco m’accapare directement.

     

    -         Ça va Deku-kun ? T’étais où ?

     

    -         Je suis parti me changer.

     

    -         Je suis allée dans ta chambre et tu n’y étais pas, dit-elle.

     

    -         C’est normal, je suis allé prendre ma douche avant, tu as dû arriver à ce moment-là, après, je suis remonté pour me changer.

     

    Je m’en veux un peu de lui mentir, mais je n’ai aucune envie qu’elle me fasse la morale ce soir, d’autant plus que je sais que j’ai agis pour le mieux.

     

    -         Ah ! D’accord ! dit-elle en haussant les épaules. Tu veux quelque chose à boire ?

     

    -         Non, pas pour l’instant, dis-je.

     

    -         Ok ! Je reviens, moi j’ai soif.

     

    -         Ok ! Dis-je en allant m’asseoir sur un des canapés.

     

    Je sens que quelqu’un s’installe à côté de moi et me rends compte que c’est Eijiro. Il n’a pas l’air de beaucoup s’amuser et je pense que c’est à cause de Katchan.

     

    -         Alors ? demande-t-il.

     

    -         J’ai pu lui parler.

     

    -         Et ?

     

    -         Je ne sais pas, dis-je. Je lui ai demandé de venir, mais je ne sais pas si mes mots l’ont atteint.

     

    -         On dirait bien que si, dit Kirishima alors qu’il me donne un coup de coude en souriant.

     

    En effet, Katchan vient juste d’entrer dans la salle commune et je sens qu’Eijiro est soulagé de le voir et moi aussi. Je souris et mon regarde croise le sien. Quand nos yeux se rencontrent, il détourne rapidement le regard gêné. Je rougis à mon tour en repensant à mon geste de tout à l’heure, mais aussi au sien, il y a quelque chose jours. D’un seul coup, je me rends compte que plus personne ne parle et la musique me semble assourdissante tout à coup et peu à propos. Tout le monde regarde Katsuki et d’un seul coup, je vois son regard s’assombrir.

     

    -         Je suis con, j’aurais pas dû venir, dit-il avant de faire demi-tour pour partir.

     

    Je me lève brusquement pour le rattraper avant de lui prendre la main et le forcer à s’arrêter.

     

    -         Attends Katchan ! dis-je. Reste, s’il te plait. Je te l’ai dit, quoiqu’il arrive, je serais avec toi.

     

    -         Même si c’est le cas Deku, eux n’ont pas l’air de vouloir ma présence, dit-il la tête basse.

     

    -         C’est pas vrai mon pote, intervient Eijiro. Moi, je veux que tu sois là. Et vous aussi non ?

     

    Kirishima regarde tout le monde et cherche leur approbation, puis d’un seul coup, tous nos camarades se manifestent.

     

    -         Bien sûr qu’on veut de ta présence, dit Denki.

     

    -         C’est vrai, dit Momo. Tu as tout autant le droit que nous d’être ici. Je pense que je peux parler en notre nom à tous, en disant que nous sommes désolés. Désolés de ne pas avoir été présent pour toi, dans ce moment difficile. A vrai dire, je sais que ce ne sera pas une excuse, mais on avait peur que tu refuses notre aide, alors on a laissé couler, sans comprendre que ton éloignement volontaire te faisait souffrir et que tu te sentais de plus en plus mal au fil des jours. On n’est pas de vrais amis, on n’a pas été là pour toi, mais… on peut essayer de se rattraper. Alors… reste… s’il te plait.

     

    Un brouhaha se fait entendre et tout le monde s’excuse auprès de Katsuki qui semble un peu mal à l’aise par autant d’attention. Ma main, toujours dans la sienne, je la serre pour lui montrer que je suis là et que je ne le lâcherais pas. Bientôt, il grogne aux autres de le lâcher et que crois que ça soulage tout le monde de le voir bougonner. Les derniers à venir vers Katchan sont Ochaco, Tenya et Shoto.

     

    -         Je ne veux pas de vos excuses, dit soudain Katsuki.

     

    -         Pardon ? s’outrage soudain Iida.

     

    -         Calme-toi, le délégué. Je ne veux pas de vos excuses parce que vous n’avez pas à vous excuser. Je sais que si vous fait tout ça, c’est parce que vous vous inquiétiez pour Izuku et pour le protéger et ça je le comprends.

     

    -         Oh ! Heu… d’accord, dit Tenya, un peu pris au dépourvu. Mais… quand même, on ne s’est pas comporté comme des camarades, alors on est vraiment désolé de t’avoir mis de côté.

     

    Ochaco acquiesce et Shoto aussi et je me sens soudain, beaucoup plus léger. Je suis content que mes amis se soient excusés.

     

    -         Et si on allait manger ? demandais-je avec enthousiasme. Tu viens Katchan ?

     

    Je traine Katsuki jusqu’à la grande table dressée pour l’occasion, sans lâcher sa main et je le force à s’asseoir à côté de moi. Eijiro se met de l’autre côté et la soirée d’anniversaire de Tokoyami, peut enfin réellement débuter. Et l’ambiance est beaucoup plus détendue et Katsuki semble lui aussi être plus à l’aise. Il discute même pas mal avec Kirishima.

     

    Puis, soudain, dans la soirée, il se lève sans un mot. Je le regarde quelques instants jusqu’à ce qu’il quitte la pièce. Kirishima me regarde en haussant les épaules et je décide de me lever à mon tour pour le rejoindre. Je vois que la porte du dortoir vient juste de se refermer et je sors à mon tour. Je retrouve Katsuki assis sur les marches, les yeux rivés vers le ciel étoilé.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    J’avais besoin de prendre un peu l’air. Il ne fait pas très chaud dehors, mais je me sens bien. Finalement, cette soirée n’était pas si mal, j’ai pu renouer contact avec les autres, même si ça n’a pas été facile et tout ça grâce à Eijiro mais surtout à Deku.

     

    Je lève la tête pour regarder les étoiles. Deku… Il s’est passé tellement de choses en si peu de temps avec lui. Je ne pensais pas que je me rapprocherais autant de lui.

     

    -         Katchan ? dit soudain une voix derrière moi.

     

    Je ne sursaute pas car je l’ai entendu arriver. Il prend place à côté de moi et durant un moment, nous profitons de la présence l’un de l’autre sans parler. Au bout d’un moment, je finis par me tourner vers lui. Je crois que c’est le bon moment pour lui dire tout ce que j’ai sur le cœur.

     

    -         Deku ?

     

    -         Oui, Katchan ? demande-t-il en tournant la tête vers moi.

     

    -         Je suis désolé.

     

    -         De… de quoi ? demande-t-il étonné. Tu t’es déjà excusé.

     

    -         Non, ce n’est pas vrai. Je suis désolé pour tout. Pour tout ce que je t’ai fait subir durant notre enfance et jusqu’à aujourd’hui. J’ai été vraiment minable. Je sais que tout ce que je pourrais dire n’effacera pas ce que je t’ai fait et la douleur que tu as pu ressentir. Mais il faut que tu saches qu’en fait, c’est moi qui t’admirais. Je t’admirais parce que même sans alter, tu n’as pas abandonné ton rêve de devenir un héros. Tu es resté fidèle à toi-même et à tes convictions, malgré toutes mes tentatives pour t’en dissuader. Tu t’es toujours comporté comme un vrai héros, alors que moi… en fait, je n’ai jamais su l’être. Je pensais qu’être fort et au-dessus des autres suffisait à sauver les gens, mais depuis que je suis ici, j’ai compris que c’était loin de l’être. Tu as toujours eu plusieurs longueurs d’avance sur moi. Et, j’avoue, ça me faisait peur. Quand tu es venue me secourir lors de notre dernière année de collège, alors même que tu n’avais pas d’aller, alors même que les héros étaient démunis face au vilain, je me suis dit : Ça c’est un vrai héros. Et ça m’a mis la rage, surtout quand tu as réitéré l’opération, quand je me suis fait kidnapper par l’Alliance. Tu n’as jamais hésité à agir et c’est pour cette raison que tu es vraiment un meilleur héros que moi. Et crois-moi, ce n’est pas facile à avouer. Mais aujourd’hui, je le fais, parce que c’est nécessaire, parce que je veux que les choses changent entre nous. Alors, pour tout ça, je te réitère mes excuses. J’espère que tu pourras me pardonner un jour.

     

    Je me tourne vers lui et je remarque qu’il a les larmes aux yeux. Je ne peux m’empêcher de sourire. Toujours aussi pleurnichard celui-là, mais c’est ce que j’aime chez lui, ce côté sensible.

     

    -         Alors, dit Deku, ça veut dire qu’on peut être à nouveau ami ?

     

    -         Non, dis-je en sachant que ça va être brutal pour lui.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Izuku

     

     

     

    Son « non » me glace le sang et mon sourire s’estompe d’un seul coup. Je baisse la tête, un peu déçu. Beaucoup même. En fait, je suis anéanti. Mais à quoi je m’attendais au juste ?

     

    -         Ah !... D’accord, dis-je en me levant brusquement, en essayant de retenir mes sanglots, en vain bien sûr.

     

    Je détourne la tête, parce que je ne veux pas qu’il voit mes larmes couler.

     

    -         Je suis désolé, dis-je. Je suis bête. Je pensais que…

     

    Je commence à partir, quand il me retient le bras. Je m’arrête un peu malgré moi. J’ai envie de fuir. Pourquoi alors ne me laisse-t-il pas partir ?

     

    -         Attends Izuku !

     

    Je tique quand il prononce mon prénom, pour autant, je ne peux pas me retourner pour lui faire face, c’est trop dur.

     

    -         Je ne peux pas être ton ami, parce que… hum… je…

     

    Il me lâche et je m’autorise à tourner légèrement la tête vers lui. Il est mal à l’aise et j’ai l’impression de voir une légère rougeur sur ses joues, mais je pense que la luminosité me joue des tours. Je devrais sans doute profiter de l’occasion pour m’en aller, mais je veux quand même savoir ce qu’il a à me dire qui pourrait justifier son refus d’être mon ami.

     

    -         Izuku, je… je t’aime, dit-il en détournant le regard et en rougissant de plus belle.

     

    J’écarquille les yeux et l’information arrive enfin à mon cerveau. Il… Il m’aime ? Vraiment ? Est-ce que… c’est vraiment possible que Katchan soit tombé amoureux de moi ? J’ai presque l’impression qu’il se moque de moi, mais, quand je l’observe, je comprends qu’il est sincère. Les rougeurs sur son visage ne trompent pas et je sais qu’il ne prendrait pas ce genre de déclaration à la légère, ce n’est pas son genre.

     

    Je reviens vers lui et m’agenouille en face de lui. Il ne me regarde pas. Je comprends qu’il est vraiment sincère et que ça lui a demandé beaucoup d’effort pour me le dire, alors, je me dois d’être sincère avec lui, à mon tour.

     

     

     

    ***

     

     

     

    Katsuki

     

     

     

    Il est à genoux devant moi et je n’ose pas le regarder. Je ne pensais que je serais capable de lui avouer mes sentiments. Il prend mes mains entre les siennes, mais je garde la tête baissée. J’ai peur de ce qu’il va me dire, qu’il me rejette et que ce soit la fin de tout.

     

    -         Moi aussi, je t’aime Katsuki.

     

    Je relève la tête et il me sourit tendrement. Ses yeux pétillent et je sais qu’il est sincère. Pour ponctuer ses dires, il se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. Le baiser est doux et bientôt nos bouchent se cherchent. Le baiser se fait plus profond quand nos langues se rencontrent enfin. C’est comme si elles s’étaient toujours connues. Nos gestes sont si naturels que je ne peux m’empêcher de sourire durant notre baiser. Nous nous reculons, essoufflés et heureux. Il serre mes mains contre les siennes un peu plus fort avant de se lever. Il me tend la main et je la prends sans hésiter pour me lever à mon tour.

     

    -         On y va ? demande-t-il seulement en souriant.

     

    Je lui souris à mon tour en acquiesçant, tenant fermement sa main dans la mienne.

     

    -         Où tu voudrais, dis-je avec bonheur avant qu’il ne nous emmène rejoindre les autres.

     

    Définitivement, je ne suis pas ton ami Deku. Je suis et je serais toujours, celui qui te soutient et surtout celui qui t’aime. Mon amour ! A jamais !

     

    Fin !

     

     


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