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    Chapitre 14

     

    Le Liftier

     

     

     

    Le lendemain, nous allons visiter la tour Eiffel. Mes camarades de classe sont impatients. C’était le monument qu’ils voulaient visiter depuis leur arrivée ici. Mais bien sûr, nous ne sommes pas là que pour visiter, il y a encore là, un intérêt pédagogique. Alors que nous arrivons au pied de la tour, un guide s’avance vers nous. C’est lui qui va nous faire visiter et qui va nous expliquer l’histoire de la dame de fer. J’avoue, je suis moi-même impatient de faire cette visite et j’espère vraiment qu’on ne sera pas dérangé cette fois par un super vilain. Je me sens plutôt bien aujourd’hui, donc je ne devrais pas faire de malaise.

     

    Marinette à côté de moi lève la tête pour observer la tour. Elle la voit tous les jours, ça ne doit plus beaucoup l’impressionner, tout comme ses autres camarades. C’est un monument comme un autre pour eux, donc pour certains, ça les saoule plus qu’autre chose d’être là, notamment Chloé Bourgeois, qui se plait d’être obligé de faire cette visite ennuyeuse. Décidemment, elle n’est vraiment pas avenante comme fille. Elle se croit vraiment tout permis, sous prétexte que c’est la fille du Maire de Paris et qu’elle a de l’argent. Dire que Marinette lui a donné un jour le Miraculous de l’abeille, je me demande vraiment pourquoi, d’autant plus qu’elles n’ont pas l’air de s’apprécier.

     

    -         Bouge-toi de là, toi ! me dit-elle.

     

    -         Je ne crois pas non, répondis-je.

     

    -         Pardon ? demande-t-elle. Est-ce que tu sais qui je suis ?

     

    -         Et toi, est-ce que tu sais qui je suis ? demandais-je pour la provoquer.

     

    -         Que… je n’en ai rien à faire de qui tu es.

     

    -         Eh bien, je te rassure, moi non plus, je me fiche de qui tu es.

     

    Elle est vexée. Elle ne s’attendait pas à ce que je réplique. Elle finit par partir, car elle sait très bien que je ne bougerais pas.

     

    -         Bien joué, dit Marinette. Tu lui as bien rabattu son caquet.

     

    -         Je trouve aussi, dis-je fier de moi.

     

    -         Oui, bien joué, dit Alya.

     

    Je vois Chloé s’en pendre du coup à toutes les personnes qui se trouvent sur son passage et sa pauvre correspondante et son ami Sabrina, en font malheureusement les frais. Décidemment, elle est vraiment exécrable cette fille. Finalement, elle se calme quand les profs nous demandent d’être attentifs. Notre guide à côté d’eux, nous saluent à la fois en français et en japonais et nous explique comment va se passer la visite. Nous allons d’abord prendre l’ascenseur pour le premier étage. Alors qu’elle continue l’explication, j’entends soudain un éclat de voix à côté de moi. Nous sommes plusieurs à nous retourner.

     

    -         Mais Monsieur, je suis Liftier depuis des années à la Tour Eiffel. C’est toute ma vie. Vous ne pouvez pas me remplacer par un robot.

     

    -         Je suis désolé Daniel, mais c’est comme ça. Aujourd’hui, tout est automatisé, liftier est un métier qui est voué à disparaitre.

     

    -         Vous ne pouvez pas faire ça, Monsieur. Qu’est-ce que je vais faire après ?

     

    Ils s’éloignent de nous, tandis que Daniel le liftier tente encore de sauver son emploi. Au Japon, les liftiers sont encore pas mal présents dans les lieux touristiques et notamment à la tour de Tokyo, tour qui ressemble beaucoup à la tour Eiffel, puisqu’elle a été construite sur le même modèle. Je le plains un peu quand même de se faire licencier de cette manière et surtout de se faire remplacer par un robot.

     

    Nous montons par petits groupes dans l’ascenseur et je me rends compte, quand c’est notre tour, que c’est le liftier qui vient de se faire licencier qui est là. Sa tête en dit long sur son état d’esprit. C’est son dernier jour, les dernières heures qu’il passe ici à faire un travail qu’il a fait toute sa vie. Je me retrouve avec Marinette, Alya et sa correspondante et malheureusement pour nous Chloé, qui se plaint encore et toujours. Sabrina acquiesce à toutes ses paroles et mes deux pauvres camarades japonaises les regarde affligées. Alors que nous montons doucement pour le premier étage, un papillon noir arrive soudainement dans la cabine et intègre la casquette du liftier. Le papillon vient de prendre possession du pauvre homme et ce dernier se laisse faire, se transformant sous nos yeux.

     

    Marinette et moi, nous regardons. Malheureusement, impossible de faire quoi que ce soit dans un espace aussi restreint, nous sommes pris au piège.

     

    -         Non mais franchement, dit Chloé. Se faire akumatiser de cette manière, c’est pathétique.

     

    -         Tais-toi Chloé, c’est pas le moment de le contrarier encore plus.

     

    Mais trop tard, le liftier a bien entendu Chloé et d’un seul coup, les câbles de l’ascenseurs semblent avoir pris vie. Ils nous entourent et nous voilà pris au piège. Les câbles nous emmènent hors de la cabine et nous suspendent au-dessus du sol vitré du premier étage. Le liftier fait de même avec toutes les personnes présentes au premier étage et qui sont à portée de lui. Et bientôt, une multitude de personnes se retrouvent suspendues.

     

    Marinette essaie de se détacher, mais même si elle y arrivait, elle ne pourrait survivre à la chute. Notre seule chance est que Chat Noir intervienne rapidement et nous libère. Fort heureusement, Adrien n’était pas monté avec nous dans l’ascenseur, donc nous avons encore une chance, bien sûr, il n’y a que moi qui le sait.

     

    Et il ne faut pas plus d’une minute pour que Chat Noir arrive. Il me voit et en un instant, je comprends ce qu’il veut faire. Il essaie déjà de distraire le liftier qui essaie en vain de l’attraper. Il s’approche de moi et coupe mon câble en premier, mais je ne tombe pas car il me retient et me pose au sol, avant de me détacher. Il fait de même ensuite de même et fort heureusement avec Marinette, que je détache alors qu’il repart combattre le super vilain. Ce dernier comprend vite ce que Chat Noir veut faire et l’empêche alors de libérer les autres. Marinette et moi nous cachons dans un coin.

     

    -         Vite, transforme-toi et va aider Chat Noir, lui dis-je. Je vais…

     

    -         Tu ne feras rien, dit-elle. Il ne faut pas que ton état s’aggrave.

     

    -         Je sais, dis-je. En fait, je pensais aller mettre les gens en sécurité. Libère-les et je ferais le reste, ok ? Comme ça vous pourrez vous battre sans problème.

     

    -         D’accord, acquiesce Marinette.

     

    Sans plus attendre, elle se transforme devant moi et part aider Chat Noir. C’est vraiment tentant de me transformer moi aussi et d’aller l’aider.

     

    -         N’y pense même pas, dit Inuki à l’intérieur de ma veste.

     

    -         Oui, oui, je sais, dis-je. Je vais juste aider à mon échelle.

     

    Je jette un œil au combat. Ladybug combat le vilain, tandis que Chat Noir continue à libérer les otages. Sans attendre, je vais l’aider alors qu’il est en train de détacher une personne.

     

    -         Laisse-moi les libérer, dis-je. Contente juste de les déposer sur le sol, ok ?

     

    -         Ok ! dit Chat Noir. Je te laisse les évacuer.

     

    -         Tu peux compter sur moi.

     

    Il repart et comme prévu, alors qu’il se bat contre le vilain, Chat Noir, parvient à libérer tout le monde, alors que moi je les détache et les emmène en lieux sûre. Ladybug et Chat Noir entourent le liftier et ce dernier vient seulement de s’apercevoir qu’il n’avait plus d’otage. Seulement, il me voit soudainement et se dirige vers moi, probablement pour avoir encore un moyen de pression pour récupérer les bijoux des super héros.

     

    C’est alors que Ladybug lance soudain quelque chose vers moi. C’est minuscule, mais je parviens à l’attraper. Je me rends compte alors qu’il s’agit juste d’une épingle à nourrice. Qu’est-ce qu’elle veut que je fasse de ça. Et quand je me fais attraper par le super vilain, je comprends que je dois l’utiliser pour me libérer. J’ouvre l’épingle à nourrice et la plante dans la main du liftier qui crie de douleur. Il me repousse et alors se faisant, lui-même trébuche sur un câble qui était resté là. Sa casquette tombe sous l’effet de la chute et Chat Noir, utilise alors son cataclysme. Ladybug attrape le papillon, le purifie et lui rend sa liberté avant de récupérer l’épingle à nourrice et la jeter dans les airs pour que tout redevienne comme avant.

     

    -         Merci beaucoup, dis-je alors que Chat Noir m’aide à me relever.

     

    -         Merci à toi, dit-il. Sans toi, on n’aurait pas pu se battre aussi bien.

     

    -         Et on n’aurait pas pu l’arrêter, ajoute Ladybug.

     

    -         Comme quoi, pas besoin de se transformer pour aider, dis-je.

     

    Je me sens quand même un peu frustré et ils le voient tout de suite. Leurs Miraculous clignotent et je comprends qu’il faut qu’ils s’en aillent.

     

    -         On trouvera un moyen de t’aider, dit Chat Noir.

     

    -         Oui, dit Ladybug. On fera tout ce qu’il faudra.

     

    Ils finissent par s’en aller et je sais très bien que je vais les retrouver dans quelques secondes en bas de la Tour Eiffel, comme si de rien n’était. Je m’approche du liftier qui est complètement perdu, ne se souvenant pas qu’il a été akumatisé.

     

    -         Vous savez, c’est peut-être le moment de changer d’horizon, dis-je. Liftier est peut-être un métier perdu ici, mais dans d’autres pays… vous auriez votre place.

     

    Je lui sors une carte de visite et la lui tends.

     

    -         Appelez ici de ma part, ajoutais-je.

     

    Il me regarde un peu perdu, mais prend tout de même la carte de visite. Il se relève et part, un peu perdu. Je descends de la tour Eiffel, mais cette fois à pied, même si je sais que ça prend du temps. Cependant, je trouve ça, plus prudent. Je retrouve Marinette, qui n’a pas beaucoup tardé. Elle me regarde et je vois que ses yeux me disent merci. La visite reprend finalement dans le calme et nous pouvons quand même profiter de la vue du haut de la tour Eiffel. Décidemment, Il faut avoir le cœur bien accroché pour vivre à Paris.

     

     

     

     

     


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