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Par Nicolina le 31 Juillet 2022 à 12:53
Chapitre 6
Ujiko
J’entends des voix autour de moi et je sens aussi quelques coups légers entre mes côtes. Bon sang, mais foutez-moi la paix.
- Tu crois qu’il est mort ? demande une voix féminine.
- Il avait la nuque brisée, bien sûr qu’il est mort, dit une autre voix.
- Ça a pas craqué au niveau de son cou ?
- On vient de te dire qu’il a eu la nuque brisée, peste la deuxième personne.
- Non, là, maintenant dit le troisième. Je suis sûr d’avoir entendu un craquement
Qu’est-ce qu’ils peuvent être bruyant, mais c’est moi qui craque. Mes os sont en train de se remettre en place petit à petit et ça fait un mal de chien.
- Qu’est-ce qu’on fait ?
- Laissez-le, dit une quatrième voix. Il nous fait perdre du temps. On a déjà de la chance que l’autre se soit arrêté.
- On peut pas, le professeur a été clair.
- Tss, dit Shigaraki. Ok Mais, c’est ta responsabilité Dabi.
- Mouais, dit Dabi.
- Ça… Ça n’a pas l’air de te faire plaisir… feu follet, dis-je doucement.
- Aaaaahhh ! Un revenant, crie Twice apeuré. Oh c’est classe !
- Arrête de t’agiter imbécile, dit Mr Compress.
J’ouvre lentement les yeux. La lumière est aveuglante, c’est toujours comme ça. Je me redresse avec l’aide de Dabi qui me tenait dans ses bras jusque-là à mon plus grand étonnement. Je frotte ma nuque. Ce monstre ma littéralement déglingué.
- Putain, c’est impressionnant de le voir en vrai, dit Twice. Non, c’est dégoutant.
- Je m’en serais bien passé, dis-je alors que je regarde autour de moi. Il s’est passé quoi, après… mon absence ?
- Dabi s’est un peu déchaîné contre l’armoire à glace. Ça l’a foutu en rogne de te voir tomber.
- Oh ! dis-je en regardant Dabi en souriant. Tu…
- T’emballes pas le zombie, dit-il en me lâchant ce qui provoque ma chute en arrière. Ça m’a juste fait chier que tu me sauves.
- S’il l’avait pas fait, tu serais mort, lui fait remarquer Himiko.
- Mmm ! dit Dabi en se relevant et en me tournant le dos.
- Je prends ça pour un merci, dis-je en me levant à mon tour. Et donc… comment vous l’avez arrêté l’autre machin ? Oh ! Merde !
Je trébuche, mais me retiens à Dabi qui est juste devant moi. Il se crispe mais ne bouge pas pour autant.
- Qu’est-ce qui t’arrive encore ? demande-t-il agacé.
- Je crois que sa jambe n’est pas dans le bon angle.
- Tss ! Vous avez pas bientôt fini.
- Du calme Shigaraki, dit une voix que je reconnais sans peine.
Je remarque, alors que je me rassois pour remettre les os de ma jambe en place, une sorte de radio près de nous.
- Arrrggh ! dit Twice avec dégoût alors que mes os craquent.
Je grimace de douleur. Ça fait un mal de chien. D’un seul coup, la fatigue me prend. C’est crevant de mourir. Je me relève, complètement éreinté, mais je ne peux pas me permettre de flancher maintenant alors que le professeur nous écoute. J’ai un peu peur de ce qu’il a en tête. Ce n’est pas par hasard s’il a lâché ce monstre sur nous, je sais qu’il a des projets pour Shigaraki et j’ai peur qu’il en profite pour faire d’une pierre deux coups avec moi. Mais bon, attendons de voir avant de faire des plans sur la comète, peut-être que ce n’est pas ce que je pense.
- Je vois, dis-je en fixant la radio. C’est vous qui avez arrêté Gigantomachia.
- Bien sûr, dit-il. Je ne pouvais pas me permettre qu’il tue Shigaraki tout de suite, même si rien n’est terminé. D’ailleurs, je vais avoir besoin de toi, mon petit Hiro.
- Oh non ! dis-je. Hors de question, que je vienne comme ça.
Mais il ne m’écoute pas et parle aux autres avant que Twice ne fasse un bruit qui me fait grimacer. Je grimace encore alors qu’une masse noire s’insère dans ma bouche. Il ne l’a fait quelques fois, avant ça, et j’ai détesté ça. J’ai d’ailleurs essayé de découvrir qui il était à ce moment-là, mais il a toujours pris soin de cacher son visage. Je n’ai jamais aimé me retrouver dans son labo, même s’il a un matériel incroyable. Mais, il faut dire qu’il a tenté à plusieurs reprises de faire des expériences sur moi, sans succès. Je suis sans doute bête d’y être allé plusieurs moi, mais je sais qu’il est nécessaire de découvrir qui il est, donc j’ai pris malgré moi, le risque qu’il découvre qui je suis vraiment. Alors, peut-être que c’est une nouvelle fois ma chance.
En quelques secondes, nous nous retrouvons dans le labo de celui qui se fait appeler le professeur Daruma Ujiko. Je déteste l’arrière-goût qui reste dans la bouche après ce genre de transport.
- Toujours aussi dégueu, dis-je.
J’ai un peu la tête qui tourne. J’ai un peu de mal à me remettre de ma régénération, mais j’essaie de ne pas le montrer, pourtant, quand je sens Dabi dans mon doser, poser une main sur mes omoplates, je constate que ça ne lui a pas échappé, pourtant, il ne fait aucune remarque. Je ne dis rien et écoute d’un oreille distraite les infos du professeur jusqu’à ce qu’un doigt de Dabi s’enfonce dans mes reins, me faisant revenir à la réalité.
- Eh ! dis-je avec désapprobation ;
- On te cause le zombie, dit-il.
- M’appelle pas zombie.
- Ça te va pourtant bien.
- Non, je préfèrerais… je sais pas moi… mon amour, ou…
- Arrête de t’égarer Hiro, grogne Dabi.
- Ok ! Ok ! J’écoute.
- Je voudrais ton avis, dit Ujiko.
- Mon avis à propos de… ?
- Shigaraki. Tu penses qu’il peut combattre Gigantomachia ?
- Aucune chance, dis-je sans hésitation.
- Ça a au moins le mérite d’être clair et direct, s’amuse Twice. Trop direct.
- Je vais pas mentir, juste pour ménager la susceptibilité de Monsieur Tomura Shigaraki.
Je m’approche de lui en prenant quelque chose sur le bureau et il recule méfiant. Je le comprends, surtout qu’il ne va sans doute pas aimer ce que je vais faire.
- Du calme ! Tends ta main, dis-je.
- Fais ce qu’il te dit, dit le professeur.
Je sais très bien ce que ce vieux fou attend de moi et ça me gonfle de devoir le faire, mais si je ne le fais pas, je ne donne pas cher de ma peau. Shigaraki s’exécute de mauvaise grâce. Je lui pique le doigt et récupère un peu de son sang. Je me retourne et vais m’asseoir devant un ordinateur géant, puis me mets au travail. J’essaie de faire abstraction que je suis entouré de Brainless et d’une bande de vilain et commence à analyser le sang de Shigaraki. Je sens que je marmonne, mais ça m’aide à réfléchir. Je prends une feuille de papier et écris quelques mots avant de le tendre à Dabi.
- Fais-moi plaisir, feu follet, va me chercher ça, s’il te plait.
- Je suis pas…
Mais voyant que je suis très concentré et sérieux, il s’exécute.
- C’est toujours un plaisir de te voir travailler, Hiro. Ah ! Si seulement, je pouvais disséquer un cerveau tel que le tien, et aussi analyser ton sang, j’y découvrirais des merveilles, j’en suis sûr, dit Ujiko avec une voix pleine d’envie qui me fait froid dans le dos.
- D’autres avant vous ont essayé et ils s’en sont mordus les doigts. Je suis bien trop complexe. Les derniers scientifiques qui ont tenté des choses avec moi, ont créé une pandémie mondiale et j’ai dû réparer leurs dégâts. Donc, oubliez-ça.
- Oh ! Ça m’intéresse encore plus, dit-il. Une pandémie dis-tu ? La dernière que j’ai connue, c’était…
- C’est bon, le coupais-je en me tournant vers lui.
C’est là que je me rends compte que son visage est à découvert. Le professeur Kyudai Garaki. J’avoue que j’avais de forts soupçons à son propos, mais comme c’est un scientifique réputé, je n’avais pas trop envie d’y croire. Je crois que je n’aurais pas dû lui en dire tant sur moi, parce que malheureusement, il est susceptible de découvrir qui je suis vraiment. Il va falloir que je me montre plus prudent.
- Soit, tu es plus utile en tant qu’assistant que cobaye pour l’instant, dit-il.
J’ai un frisson qui me parcourt l’échine. Il me fait vraiment froid dans le dos, celui-là. Si seulement, je pouvais découvrir où se trouve ce labo, mais c’est toujours lui qui m’y a amené. J’ai bien tenté de trouver des indices, mais rien. Il fait tout pour cacher son emplacement. J’avais déjà évoqué mes soupçons quant à son identité et la Commission était chargé de le surveiller, mais là, je vais pouvoir leur confirmer cette information. Pour autant, je ne pense pas qu’intervenir maintenant pour l’arrêter soit une bonne idée, étant donné qu’on ne sait toujours pas où il fait ses expériences. Je vais laisser les autres enquêteurs sur le coup, de toute façon, ce n’est pas ma mission et j’en ai déjà bien assez à faire.
Dabi m’a ramené ce que je lui ai demandé et il reste à côté de moi pour m’observer, une main sur le dossier de mon fauteuil. Tout le monde patiente, mais je sens que Shigaraki s’agace car je l’entends tapoter sur la table à côté de lui et je dois dire que c’est ça qui m’agace, moi. Voilà pourquoi je préfère travailler seul quand je fais mes expériences. Après quelques minutes, je regarde mon sérum, satisfait de moi, même si je sais que ce que je fais va à l’encontre de mes principes
- Fini, dis-je d’un air triomphant.
Je me lève brusquement, manquant de rouler sur les pieds de Dabi qui proteste.
- Désolé, feu follet, dis-je en m’approchant de Shigaraki. Ça va piquer.
Et sans ménagement, je pique Shigaraki avec ma seringue dans son cou et sa réaction ne se fait pas attendre. Surpris, par mon geste, sa main droite agrippe mon bras droit qui tient la seringue. J’ai à peine le temps de comprendre que Dabi m’éloigne de lui. Mon cerveau finit par réagir également. Mon regard se pose sur Spinner.
- Spinner. Ton sabre, dis-je alors qu’une partie de mon bras s’est déjà désagrégé.
- Hein ? demande le reptile.
C’est Dabi qui réagit encore, une fois de plus, il prend le sabre de Spinner et me le lance. Je retire la lame de son fourreau et d’un seul coup, je me coupe le bras droit au niveau de l’épaule avant que la désagrégation n’aille plus loin. Je tombe lourdement au sol, lâchant le sabre et respirant avec douleur.
- Dabi, une petite flamme ne serait pas de refus, dis-je en me tenant l’épaule.
Il s’approche de moi et fait sortir ses flammes bleues avant de cautériser la plaie.
- Tu es sûr que ça ne t’empêchera pas de guérir ? demande Dabi.
- Pas du tout, dis-je en grimaçant de douleur et en me retenant de hurler. C’est juste pour éviter que je pisse le sang partout. Merde ! Deux fois dans la même journée, c’est vraiment pas ma veine.
J’ai la tête qui tourne et je vois trouble. Je suis à deux doigts de m’évanouir. Je respire bruyamment et je n’écoute plus vraiment ce qui se passe autour de moi. Je sens tout juste le corps de Dabi me soutenir. Peut-être que, je pourrais me laisser aller quelques secondes, Dabi est là. Je sais qu’il ne me laissera pas entre ses mains, il… je me sens basculer un peu plus dans ses bras, jusqu’à ce que mon cerveau ne me lâche, ne pouvant plus supporter la douleur.
Et j’ai eu raison de faire confiance à Dabi. Après m’être évanoui, c’est lui qui m’a ramené à la planque. Il a attendu que je me réveille et s’est fait railler par Twice à cause de son geste, ce qui a valu à Jin une salve de flammes bleues lancées sur lui qu’il esquiva sans peine, ce qui énerva passablement Dabi. Il est ensuite parti et je ne l’ai pas revu avant mon départ. N’empêche, je ne m’attendais pas à être malmené de la sorte et par deux fois. Ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé et c’est particulièrement crevant. Je vais avoir du mal à m’en remettre, donc, je pense que je vais rester off quelques jours, parce que sinon, ça risque d’être difficile pour moi pour la suite.
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