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    Chapitre 7

     

    Inquiétude

     

     Dès que je m’assois dans le bus, je sens mon corps s’engourdir et mes paupières devenir de plus en plus lourdes. Je piquerais bien un somme. Je ferme les yeux, pour me reposer un peu. Je sens Inuki s’agiter dans ma veste. Je sais qu’il est inquiet, mais qu’il m’en veut aussi parce que j’en fais trop que je ne l’écoute pas assez. Je pose ma tête contre la vitre et essaie de me caler au mieux. Je sais que le trajet ne va pas être très long, sauf s’il y a des embouteillages… oh, alors, je devrais avoir une bonne demi-heure de sommeil en fait. Je reste cependant en alerte au cas où

     

    -         Décidemment, dit Alya. Y’a pas un jour où on se retrouve confronté à un super vilain. Enfin, ça me permet d’alimenter mon Ladyblog.

     

    -         Moi, j’aimerais bien qu’on ait une journée sans super vilain, soupire Marinette. Ça devient fatigant. Et puis, nos pauvres correspondants qui ont dû subir ça. Qu’est-ce qui vont penser de leur voyage à Paris.

     

    -         T’inquiète, j’ai plutôt l’impression que ça leur a plu. La plupart ont pris des photos, rigole Alya. Et en plus, regarde leurs mines enjouées, Marinette. Ils auront pleins de souvenirs à raconter quand ils rentreront au Japon.

     

    -         Oui, c’est vrai, dit Marinette. Ils n’ont pas l’air trop traumatisé.

     

    -         Pas du tout même, insiste Alya.

     

    -         Pourtant…

     

    -         Pourtant quoi ? Qu’est-ce qui te chagrine ?

     

    -         Eh bien… hésite Marinette. Hikaru…

     

    -         Quoi Hikaru ?

     

    -         Je n’ai pas l’impression qu’il gardera un bon souvenir de tout ça. Il avait l’air fatigué et un peu malade.

     

    -         Ah ! Pourtant, il avait pourtant l’air d’aller bien, quand on est arrivé au Louvres, dit Alya. Après, c’est vrai que ça l’a peut-être perturbé cette attaque.

     

    -         Oui peut-être. Et puis, déjà hier, quand je l’ai retrouvé chez Luka, il n’était pas dans son assiette.

     

    -         Chez Luka ? Qu’est-ce qu’il faisait là-bas ? s’intéresse Alya.

     

    -         Il l’a rencontré par hasard et il l’a accueilli sur la péniche.

     

    -         Oh ! Drôle de coïncidence, dit Alya. On pourrait presque imaginer que c’est un signe.

     

    -         Un signe pour quoi ?

     

    -         Luka et toi, dit Alya comme une évidence.

     

    -         Luka et moi… non, je… hésite Marinette.

     

    Je ne la vois pas, mais je suis à peu près sûre qu’elle rougit. Comme je le pressentais, il y a aussi quelque chose entre Luka et Marinette. Mais, les choses ne sont pas très clairs, surtout du côté de Marinette.

     

    -         Quoiqu’il en soit, je m’inquiète pour Hikaru.

     

    -         Tu verras bien, dit Alya. Si jamais si tu sens qu’il est mal, tu n’auras qu’à lui en parler et trouver une solution pour qu’il se sente bien le temps de son séjour.

     

    -         Oui, c’est ce que je vais faire, dit Marinette avec une voix plus claire. Je vais tout faire pour qu’il garde un très bon souvenir de sa venue en France.

     

    -         Bien dit ! l’encourage Alya.

     

    Je ne peux m’empêcher de sourire. Décidemment, Marinette est vraiment quelqu’un de bien. Elle est bienveillante et prends les choses du bon côté. Et maintenant que je sais ce que je sais, je l’admire encore plus. Ça ne doit pas être facile tous les jours pour elle. Je sens le bus qui ralentit et je pense qu’on ne va pas tarder à arriver. C’est ce moment que choisit Marinette pour m’appeler doucement.

     

    -         Hikaru, dit-elle. On arrive !

     

    J’ouvre doucement les yeux. Je n’avais pas besoin qu’elle me le dise, mais je trouve vraiment ça gentil de sa part d’avoir le soin de me réveiller.

     

    -         Bien dormi ? demande Alya.

     

    -         Pas mal, dis-je en souriant. C’est toujours bon pour le corps une bonne petite sieste.

     

    -         Si, tu le dis, dit Alya avec amusement.

     

    Marinette sourit et je crois qu’elle est rassurée que j’aille mieux. Je me sens toujours fatigué, mais j’arrive à donner le change heureusement.

     

    Nous descendons du bus et je me rends alors compte, qu’il pleut des cordes. Nous rentrons dans le collège afin que les professeurs nous donnent leur dernière indication concernant le compte-rendu du Louvres et enfin, nous pouvons rentrer. Marinette et moi prenons le chemin de chez elle, quand une voiture de luxe noir s’arrête juste à notre hauteur. La fenêtre descend et je vois que c’est Adrien derrière la vitre. Marinette se tend, mal à l’aise et je la vois rougir.

     

    -         A… Adrien, dit Marinette.

     

    -         Je m’inquiétais. Comme tu n’allais pas bien, dit Adrien à mon attention.

     

    -         Ça va mieux, ne t’en fais pas, dis-je. C’est gentil de t’en inquiéter.

     

    -         Est-ce qu’on peut vous ramener ? demande Adrien.

     

    Je jette un œil à Marinette et elle ne semble pas trop quoi répondre.

     

    -         On… on ne voudrait pas déranger toi… heu… te déranger, se reprend-t-elle.

     

    -         Non, c’est bon, dit Adrien. Venez !

     

    Il ouvre la portière de la voiture et nous entrons. Marinette est figée et je crois qu’il ne vaut mieux pas lui parler pour le moment parce que j’ai l’impression qu’elle aura une crise de bégaiement.

     

    -         Merci, Adrien.

     

    -         C’est normal, dit-il. Comme tu n’étais pas bien, on ne sait jamais.

     

    -         Merci de ta sollicitude.

     

    Nous restons un moment silencieux. La situation est vraiment très étrange. Quand je les regarde tous les deux, je me dis vraiment qu’ils sont faits l’un pour l’autre et pourtant, rien ne se passe entre eux. S’ils connaissaient leur secret respectif, ça pourrait être plus simple… ou bien rendre la situation inextricable. En tout cas, c’est très frustrant de les voir comme ça et pas seulement, parce qu’ils sont visiblement amoureux l’un de l’autre, sans le savoir. La voiture s’arrête déjà et Marinette et moi en descendons.

     

    -         Merci de nous avoir ramené, dis-je.

     

    -         Oui, merci Adrien, dit Marinette en souriant.

     

    -         De rien. On se voit demain au collège, dit-il.

     

    -         Oui, répondis-je. Et si tu veux discuter, tu as mon numéro. N’hésite pas à m’envoyer des messages.

     

    -         Oui, dit Adrien avec un sourire radieux. Bonne soirée.

     

    -         Bonne soirée, dis-je.

     

    -         Bonne… bonne soirée, dit Marinette.

     

    La voiture s’éloigne et je vois Marinette la suivre du regard amoureusement.

     

    -         Ça va Marinette ? demandais-je.

     

    -         Hein ? Oui, bien sûr, dit-elle en essayant de reprendre contenance. Et toi ?

     

    -         Ça va, ne t’en fais pas.

     

    -         Tant mieux, dit-elle alors que nous entrons dans la boulangerie.

     

    Les parents de Marinette nous accueillent avec bonne humeur, mais ils ont eu vent de l’attaque au Louvres et nous demandent quand même si nous allons bien. Marinette leur dit que tout va bien et j’acquiesce également. Nous nous rendons dans la chambre de Marinette afin qu’elle pose ses affaires et je me dis que c’est le bon moment pour enfin lui parler.

     

    -         Au fait, quand est-ce que tu as échangé ton numéro avec Adrien ? m’interroge Marinette.

     

    -         Quand Nino et Alya se chamaillaient à propos des anciens porteurs de Miraculous et de notre réelle venue au Louvres.

     

    -         Oh ! Ça a dû lui faire plaisir, dit Marinette avec un sourire bienveillant. Ça ne fait pas longtemps qu’Adrien vient au collège et il n’avait pas vraiment d’amis avant. Donc, je sais que ça lui fait toujours plaisir d’avoir de nouveaux amis.

     

    -         Oh ! Tant mieux alors.

     

    C’est bien ce que je pensais. Adrien n’a pas eu une vie vraiment facile et à priori son père en est la cause. Marinette pose son sac sur son bureau et elle me tourne le dos. Oui, c’est maintenant le moment, je le sais.

     

    -         Marinette ?

     

    -         Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?

     

    -         Il faut qu’on parle.

     

    -         Tu m’as l’air bien sérieux tout à coup, s’inquiète-t-elle.

     

    -         Eh bien… c’est délicat.

     

    -         Je t’écoute, dit-elle.

     

    -         Je sais qui tu es, dis-je.

     

    -         Que… comment ça ? dit-elle un peu inquiète et sur ses gardes. Comment ça tu sais qui je suis ?

     

    -         Marinette, je sais que tu es Ladybug !

     

     

     

     

     


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